Je me sens stressée. Je sais que je ne devrais pas. C'est ma sœur pas un inconnu, pas un inspecteur. Mais je suis toujours comme ça quand Annabel est dans les parages. Je veux lui montrer que moi aussi je peux être parfaite, peut être pas autant qu'elle mais je sais me défendre. Je ne sais même plus quand cette sorte de compétition a commencé, mais je sais qu'elle ne se termineras jamais. J'ai besoin de me sentir supérieur à elle par moment, je pense qu'on peut remercier nos parents pour ça. Je regarde l'appartement, j'ai du râler un peu sur Théo pour qu'il range, mais ça semble acceptable, même si l'appartement est petit et qu'on le ressent avec notre rangement, on a l'impression que ça déborde de partout. Et bientôt ce seras pire, avec deux bébés en plus. Parfois je regrette d'avoir dit à Théo de laisser la maison à son ex-femme, on y serait bien mieux. Mais en même temps, je me voyais mal vivre dans cette maison pleine de souvenir avec son ex. Et puis peu importe cette maison, j'ai gagné le plus important, Théo est avec moi et il s'est même réinstallée chez moi à présent, enfin chez nous. Octavia est tellement heureuse et moi encore bien plus. Je ne suis plus inquiète pour ma grossesse ou la garde de nos enfants. Oui je suis heureuse, alors je me sens prête à affronter ma jumelle. Je regarde une dernière fois ma montre, elle ne devrait définitivement plus tarder. Alors que je passe une main sur mon ventre qui est déjà assez rond, on frappe à la porte. Ultime regard sur mon salon et je vais ouvrir la porte « Bonjour Annabel »

Aujourd'hui, Annabel devait rendre visite à sa soeur jumelle. C'était toujours un grand moment parce que depuis qu'elles étaient gamines, une sorte de compétition les liais et ça peinait à chaque fois Annabel d'y penser. Les parents avaient tout misé sur elle, ils voyaient en Annabel la fille parfaite, celle qui faisait leur fierté. Mais depuis un petit moment déjà, elle avait eu l'occasion de leur coller plein de déception. Et ce ne serait sans doute pas la dernière. La relation avec Michael était tendue, et ils étaient sur le point de rompre. Annabel ne supportait pas qu'il la touche, et même s'ils dormaient ensemble, il ne se passait rien de plus que cela. Evidement, ça n'était pas pour plaire à Michael qui avait envie de plus. Mais Annabel ne pouvait s'y résoudre. Elle ne l'aimait pas, point c'était tout. Et plus ça allait, plus Annabel prenait son indépendance vis à vis de ses parents.
Enfin.
Cela faisait un moment que Annabel n'avait pas vu sa soeur. La dernière fois qu'elles s'étaient adressées la parole, c'était par téléphone. Cheyenne lui avait demandé de l'argent pour se payer un avocat afin de poursuivre son ex en justice pour la garde de sa fille. Même si cela ne lui avait pas fait plaisir, Annabel avait accepté, pour la soutenir.
Maintenant qu'elle était de retour à Bishopville, elle avait vu l'occasion d'aller la voir. Histoire d'avoir un peu de nouvelle et juste pour passer du temps en sa compagnie. Elle voulait renouer avec elle, faire de sa soeur une alliée plutôt qu'une ennemie. Lui prouver qu'elle n'était pas la miss parfaite que ses parents attendaient d'elle.
C'était un peu stressée qu'Annabel était arrivée devant la porte de l'appartement de Cheyenne. Elle avait longtemps souffler avant de sonner. Finalement, après quelques instant, la porte s'ouvrit et Cheyenne fit son apparition.

"Bonjour Cheyenne! Je peux entrer?" lui demanda-t-elle. C'était une question un peu stupide, à moins que sa soeur ait réellement l'intention de la planter sur le pallier mais à ses souvenirs, elles n'étaient pas en conflit à ce point.
"Comment vas tu? Et... ton ventre!" s'exclama Annabel et baissant son regard sur le ventre de Cheyenne.

C'est étrange de voir ma sœur à ma porte, je crois bien qu'elle n'est pas venue chez moi depuis des années. Depuis si longtemps en fait que je ne me rappelle pas de date précise. Mais je suis presque certaine que ma fille était encore vraiment toute petite. Et moi je ne suis jamais venu chez elle. On se croise la plupart du temps chez nos parents où dans des zones assez neutres, un café, un restaurant, rien de personnel. Je crois que les choses étaient trop tendues entre nous pour qu'on laisse entrer l'autre dans notre intimité. En tout cas c'était ce que je croyais de mon côté. Mais aujourd'hui je n'ai pas envie de l'empêcher de venir, avoir renoué avec Theo me donne envie d'en faire de même avec ma jumelle. Je souris doucement quand elle me demande si elle peut entrer « Evidemment Annabel » Je n'allait pas la laisser là quand même. Elle me demanda alors comment ça allait avant de regarder mon ventre et de me poser une question là dessus. Je caresse tout doucement mon ventre avant de répondre « Je vais bien super bien ! Et les deux petits bouts aussi » Oui je n'allais pas lui mentir en disant que j'avais juste grossit. Je voulais juste lui dire la vérité et au passage j'en profitais pour lui apprendre que j'attendais non pas un mais deux bébés. Je la laissais donc entrer avant de lui retourner la question « Et toi comment tu vas ? » Je la laissait poser ses affaires puis mon regard se posa sur l'enveloppe à son nom qui l'attendait sur la commode de l'entrée. Je l'attrapais et lui tendait « Tient, c'est l'argent de la dernière fois. Merci encore »

Cela lui faisait plaisir de revoir Cheyenne. Même si la dernière fois, elle ne lui avait fait que réclamer de l'argent. Mais si elle était là, c'était pour retrouver une relation fraternelle que leur parent avait fait disparaitre en ne misant que sur Annabel. Par moment, Annabel regrettait de ne pas avoir eu le courage de se rebeller. Elle avait été sous pression un bon nombre d'année et maintenant qu'elle goûtait à l'indépendance, elle commençait à vivre pour elle même. Cela était un poids magistral en moins que s'otait la belle blonde, même si ça n'était pas encore fini. Il allait falloir rompre avec Michael et annoncer la nouvelle aux parents, et elle ne savait pas encore quelles seraient leur réaction. Elle avait besoin de trouver du réconfort auprès de sa soeur, pour ne pas se sentir trop seule et avoir quelqu'un à qui parler. Mieux encore, la façon dont elle regardait une fille en particulier commençait à lui ronger l'esprit. Elle savait qu'elle n'était pas hétérosexuelle. Au fond, elle aurait préféré que ça soit ainsi, mais elle n'y pouvait rien et elle le savait. C'était aussi pour cette raison qu'elle défendait à Michael de la toucher. Elle avait déjà couché avec lui sans sentiment, juste pour lui faire plaisir et elle ne s'était jamais sentie aussi sale après l'acte qu'elle ne l'avait été dans sa vie.

En tout cas, son sourire apparut lorsqu'elle aperçut sa soeur. Elle lui demanda si elle pouvait entrer et Cheyenne accepta. Elle entra un peu timidement, en ayant une vague impression de déranger, mais après tout, elles avaient convenues de se voir. Puis, Annabel remarqua le ventre de sa soeur jumelle qui n'était pas plat, comme à son habitude. En même temps, il aurait fallu être aveugle pour ne pas le remarquer. Cheyenne lui répondit alors qu'elle allait bien ainsi que "les deux petits bouts". Annabel regarda sa soeur les yeux grands ouverts.

"Toi, tu as des choses à raconter" lui dit-elle d'une petite voix amusée. Elle ne savait pas encore quoi penser de cette grossesse apparente, surtout s'il s'agissait... de jumellage. Deux? Mais comment ça se faisait au juste?
Annabel se débarrassa de son manteau qu'elle posa à l'endroit adéquat et commença à regarder un peu partout autour d'elle. Elle n'était jamais venu dans cet appartement et elle l'étudiait du regard, non pas qu'elle avait un jugement à donner particulier, mais simplement pour commencer à s'habituer à cet environnement. Cheyenne lui demanda comment elle allait et Annabel passa une main dans ses cheveux et arrêta sa main au bout de sa chevelure.

"Bonne question! Joker?" lui demanda-t-elle.

Ce fut après que Cheyenne lui tendit une enveloppe, celle là même avec laquelle Annabel lui avait envoyé de l'argent.

"Tu ne t'en ais pas servi?" s'étonna Annabel, curieuse. Décidément, Cheyenne avait beaucoup de chose à raconter.

Je souris doucement à ma soeur quand elle me dit que j'ai des choses à lui raconter « Oh juste deux trois petits trucs, rien de bien important » Et en disant ça je me retiens de ricaner. Car ces petites choses n'en sont pas du tout. J'attends de nouveaux enfant, j'ai plus de soucis pour la garde de ma fille et surtout, surtout j'ai l'homme de ma vie qui s'est installé de nouveau chez moi. Oui tout vas bien dans ma vie et pour une fois je me sens un peu supérieur à ma soeur car même si je ne suis pas la plus intelligente du lot, même si je n'ai pas un boulot de rêve. J'ai des choses dont je peux être fière, ma famille. En plus si ça ne lui suffit pas je pourrais lui coller sous le nez le carnet de ma fille qui prouve qu'elle est bien meilleure que moi dans les études, elle doit tenir ça de sa tante. Je finis par demander à ma soeur comment elle vas et sa réponse me laisse un peu suspicieuse. « Comment ça ? » Moi qui pensais que ma soeur vivait dans un petit monde parfait, ça m'étonne ce genre de réponse de sa part. J'attends que ma soeur me réponde mais si elle ne le fait pas, je ne me vexerais pas, on est comme ça toute les deux. On n'aime pas forcément laisser de chance à l'autre de percer notre intimité. Je lui rend son argent, je n'y ai finalement pas touché et je n'aime pas l'idée de lui être redevable. « Non finalement j'ai trouvé une autre solution, je n'ai plus besoin de cet avocat » J'hésite un instant, je ne l'avais pas vraiment remercié quand je lui avais prit cet argent. Je n'aime pas le faire mais je lui dit de nouveau « Mais vraiment merci de me l'avoir envoyé, je n'aurais pas supporté de perdre la garde d'Octavia, elle est toute ma vie » Je savais très bien que ma sœur ne comprenait pas le choix que j'avais fait en gardant mon bébé alors que j'étais encore jeune. Elle connait mal sa nièce. Je me dirige vers la cuisine « Tu as soif ? »