Le froid, c’est la première sensation dont je me souviens. Un froid mordant qui vous paralyse, qui avorte toute tentative de mouvements ou même une petite protestation vocale pourtant habituelle des enfants de mon âge. Ma voix a envie de protester malgré tout. L’envie de crier un bon coup secoue mon corps qui perd ses forces peu à peu. Mais le froid est trop puissant, je ne suis qu’une petite chose insignifiante, si fragile face à lui. Mon cœur à déjà du mal à lutter contre ce froid mordant, ma respiration est de plus en plus lente. Et ma peau perd de ses petites couleurs. Je ne suis qu’un bébé, je ne fais pas le poids face à l’hiver russe. Ce dernier n’a aucune pitié, tout comme la personne qui m’a déposé là. Je n’ai que quelques heures et mon espérance de vie est presque la même, mes heures sont comptées. Mes yeux se ferment peu à peu, abandonnant déjà cette lutte perdue d’avance. Mon petit corps cesse de trembler. J’ai perdu, quelques heures après ma naissance je vais m’éteindre. Rejoindre le royaume des morts, peut être que quelqu’un m’attendra. Ici personne ne semble vouloir de moi.

La chaleur vient ensuite, si inattendue, si soudaine mais surtout inespérée. Mes lèvres était déjà toute bleue, tout comme ma peau. Ma respiration était presque inexistante et mon cœur n’allait plus tenir très longtemps. Mais la chaleur est venue, au moment où mon petit corps n’y croyait plus, il était prêt à céder. Un miracle qui m’a sauvé la vie. Un passant qui a vu le petit être bleu abandonné dans un recoin. Je suis sauvé, on me prend dans les bras, on me sert contre un corps chaud et je reprends peu à peu vie.

Ce fut ensuite le silence qui berça ma vie. J’avais été sauvée oui mais ce n’est pas pour autant que j’avais trouvé quelqu’un qui voulait de moi. Je grandis dans un orphelinat tenu par des sœurs. Le genre d’endroit où l’on veut bien faire mais il n’y a pas les moyens pour. Je n’ai pas souffert, enfin pas physiquement aussi, les sœurs qui s’occupaient de nous étaient gentilles et patientes. Mais comme si le froid avait persisté dans mon corps, j’avais du mal à m’épanouir et ma voix ne se fit jamais entendre dans cet endroit, on me considéra comme muette. Ce qui détruisit les derniers espoirs pour moi de me voir proposer à l’adoption, les parents venant chercher un enfant ici voulait des enfants en bonne santé. Je restais donc là, la plupart du temps dans mon coin observant les autres enfants en silence. Il y avait du monde ici, beaucoup de mouvement aussi, les enfants restaient peu de temps en général et je restais l’une des exceptions. Je perdis la notion d’attachement, comment se faire des amis quand d’un jour à l’autre les personnes que vous connaissez disparaissent.

Et le miracle, quand je ne m’y attendais pas. Une nouvelle famille, un nouvel enfant qui allait partit. J’avais quatre ans mais déjà je savais que ce ne serais pas moi. Je ne faisais donc pas comme les autres. J’ignorais simplement ces gens venus adopter un enfant. Occupé à mon dessin je ne remarquais pas la femme s’approcher de moi. Je terminais le visage de mon bonhomme, pas de grand sourire, une simple bouche toute droite. Ce dessin comme tous les autres n’avait rien de joyeux et optimiste, la plupart de mes camarades faisaient des maisons avec une famille heureuse dedans. Moi je me contentais de la vérité. Je me retournais brusquement, sentant une présence derrière moi. Je fixais la femme, ça devait être celle du couple, je ne la connaissais pas. Je cachais mon dessin sans un mot et elle me sourit. Elle parla mais je ne compris pas. Sa langue m’était inconnue. Je finis par secouer la tête. Elle s’accroupit en souriant et je regarde un homme s’approcher. Je recule intimidée alors qu’elle désigne sa poitrine de son doigt « Elisa » La sonorité m’est peu familière. Elle montre ensuite l’homme du doigt « John » Elle me pointe enfin du doigt. Je secoue de nouveau la tête, j’ai compris mais que faire quand on ne peut parler ni écrire, je ne sais pas. Une des sœurs croise mon regard apeuré et vient à ma rescousse « Irina ne parle pas » Elle le répète dans cette langue inconnue. Je vois le regard de ces adultes changer alors je prends mon dessin et file dans ma chambre. L’espoir s’est envolé, ils vont s’intéresser à quelqu’un d’autre, un enfant sans défaut. Alors que je vais jeter mon dessin à la poubelle, il n’y a pas de place pour trop d’effet personnel dans ma petite armoire. Une main attrape le dessin et je vois la femme. Je lui lance un regard surpris alors qu’elle me sourit. Je reste là à la fixer comme un animal pris dans les phares d’une voiture. Elle s’accroupit de nouveau et parle en Russe cette fois « Bonjour Irina »

L’avion, cette chose m'effrayait plus que tout, moi qui n’avais jamais quitté l’orphelinat tout ça c’était nouveau pour moi et cette bête de métal était impressionnante. Alors ma main refusait de quitter celle d’Elisa. Je me tenais en revanche loin de John, tout comme les avions, des hommes je n’en avais pas vu beaucoup pendant mes quatre premières années de vie. John me souriait pourtant, il n’avait pas l’air bien méchant mais je restais la petite chose timide que j’étais naturellement. Mes petites jambes avaient du mal à suivre le rythme alors Elisa finit par me soulever en souriant et instinctivement je blottis contre elle alors qu’elle caresse mon dos et me parle dans sa langue, je ne comprends rien, hormis mon nouveau prénom Edwige. Mes yeux se ferment, dans ses bras je me sens protégée.

La France, pays natal de ma nouvelle maman, pays où je vais grandir à partir de maintenant. C’était très différent de la Russie, ça m'impressionne alors je reste le petit pot de colle que j’étais devenue depuis qu’ils m’avaient emmené. Je prenais la main de ma mère dès que possible, j’avais toujours cette distance avec John même si peu à peu je me rapprochais de lui. J’avais aussi fait connaissance de ma grande sœur, de dix-neuf ans. Mes parents adoptifs l’avaient eu jeune puis ils avaient voulu d’autre enfant mais il n’y était pas arrivé. Alors il s’était tourné vers l’adoption d’où ma présence dans cette maison. Je ne comprendrais jamais pourquoi moi, la petite fille muette et discrète, que certain de mes camarades surnommait la simplette ou la débile. Mais j’étais là et j’en étais heureuse, même si je n’arrivais pas à le montrer correctement.

La maladie, depuis ma naissance je n’étais jamais tombé malade alors la première fois que ça m'arrive, la panique m’envahit. La fièvre me rendait extrêmement ronchonne. Je passais ma journée à chouiner, n’avait envie de rien, ni de jouer, ni même de manger. Je passais le temps dans les bras d’Elisa ou même dans ceux de John, depuis mon arrivée je m’étais habitué à sa présence. Mais même les bras de mes parents adoptifs n’arrivaient à calmer mes larmes. Des brides de souvenirs, de ce froid mordant qui avait accueilli ma naissance, remontaient dans ma tête. Alors la semaine de grippe fut surement la pire pour mes parents. Pourtant quand la tempête se calma, c’est-à-dire que la fièvre tomba. Je leur fis le plus beau des cadeaux. Quand John me mis dans mon lit et me fis mon bisou de bonne nuit. Ma voix retentit pour la première fois alors qu’il s'écartait. Ma petite main pris son bras et je murmurais « Papa »

L’école, ça se fut un sacré défi, je n’y avais pas été mes premières années en France, avec mon mutisme et ma timidité, Elisa prenait soin de moi. Elle avait arrêté son travail pour s’occuper de moi et m’avait donné les bases du français et des mathématiques aussi. Mais maintenant que je parlais et venant de fêter mes six ans. Je dus prendre le chemin de l’école. Me retrouver de nouveau avec autant d’enfant, ça me rappela l’orphelinat et la panique m’envahit. Le premier jour Elisa dût venir me chercher avant la fin de la matinée, personne n’arrivait à calmer mes pleurs, j’étais convaincue qu’ils m’avaient abandonné, ils ne voulaient plus de moi. Quand elle vint me chercher je fus soulagé mais la peur était également présente, qu’allais t’elle penser de ce caprice. Elle ne me gronda pas ce jour-là mais le lendemain en me déposant à l’école elle ne cessa de me répéter que je ne devais pas avoir peur, qu’elle serait là à la sortie. Je ne parlais pas beaucoup alors je lui répondis juste par un gros câlin. L’adaptation fût quelques peu compliqué mais à force de patience on y arriva.

Le drame, il arrive toujours quand on ne s’y attend pas. On se pense à l’abris, que ça n’arrive qu’aux autre et le destin ou la vie, je ne sais pas, se charge de nous rappeler que c’est faux.  Evidemment quand le drame est arrivé je n’avais pas vraiment la capacité pour me faire ce genre de réflexions. Quand l’accident est arrivé je n’ai juste pas compris. Papa et maman étaient partis au théâtre, il m’avait laissé avec la baby-sitter, j’avais pleuré un moment. J’avais même eu maman au téléphone pendant l’entracte, avant de me coucher. Alors le lendemain, quand ni papa ni maman n’est venu me réveiller, je n’ai pas compris. Alors comme souvent, j’ai pleuré, énormément pour qu’ils reviennent mais ça n’a pas réussi. Ma baby-sitter est gentiment restée avec moi, jusqu’à l’arrivée de ma grande sœur, elle mit du temps, elle vivait avec son mari aux Etats-Unis. Je ne l’avais pas vu souvent mais quand elle est arrivée je me suis jeté dans ses bras « Julia » Elle m’a serré dans ses bras et séché mes larmes. Elle s’est occupé de moi. Puis elle a dû m’expliquer, que nos parents ne reviendraient pas. Mes larmes furent de nouveau présentes, je ne comprenais pas tout, elle ne m’expliqua pas tout. Je n’appris que plus tard qu’ils avaient été tué par un fou qui avait tiré au hasard sur la foule sortant du théâtre.

L’enterrement, je ne le compris pas non plus. Pour ma part je le passais dans les bras de ma grande sœur, je n’aimais pas la foule et puis je ne connaissais pas ces gens qui passaient leur temps à me plaindre. Je reniflais dans son pull. Jason le mari de celle-ci nous console comme il peut. Après papa il est le second homme que je laisse faire quand il essaye de me faire un câlin. Je ne regarde pas les boites où Julia a dit que maman se trouvait. Si je ne regarde pas peut être que papa et maman reviendrons. On rentre tous les trois à la maison et je regarde ma sœur faire ma valise. Je prends ma peluche et la regarde en sanglotant de nouveau. Ma sœur se tourne vers moi avant de me prendre dans ses bras pour me calmer. Je sanglote « Tu me ramène quand ? » Elle retire mes larmes « Où ça ? » Ma voix se fait tremblante et murmura « À l’orphelinat » Ma sœur me regarde comme si j’ai dit les plus grosses bêtises du monde. Elle regarde ensuite son mari qui me prend dans ses bras « Tu vas pas y retourner puce, tu vas venir vivre à Bishop avec nous » Je regarde ma sœur en quête de confirmation et elle caresse ma joue « Je m’occuperais bien de toi petite sœur » Je renifle et me blottie contre Jason.

Bishop est une découverte, en France je vivais dans un petit village alors la ville m’effraye un peu et je n’ai plus papa ou maman pour me rassurer. Alors autant de monde, d’agitation, ça demande une sacrée adaptation. Mais cette fois je m’adapte plus vite, ma sœur est là pour me rassurer et puis je suis plus grande que lors de mon arrivée en France alors c’est un peu plus facile. Ce qui me donne un peu de fil à retordre c’est l’anglais, j’avais déjà dut apprendre le français après mon adoption, maintenant c’était l’anglais. J’avais donc trois langues maintenant, le russe était toujours là, même si je n’avais jamais parlé en Russie j’avais entendu cette langue pendant quatre ans alors forcément je m’en souvenais, c’était ma langue maternelle après tout. Mais cette nouvelle langue était un peu compliquée pour moi, je n'enregistrais pas beaucoup de mot et je parlais souvent français avec ma sœur. Il me fallut près de trois ans pour être totalement à l’aise avec cette langue.

Mon accueil déclencha une envie chez ma grande sœur, je fus donc bientôt rejointe par d’autre enfant, des enfants biologiques mais des enfants adoptés comme moi également. Au fil des années la famille grandit. Là également ce fut un peu compliqué pour moi, j’étais habitué à vivre comme une enfant unique, avec deux parents toujours prêts à s’occuper de moi, avec l’arrivée de tous ces enfants et surtout des bébés j’en avait beaucoup moins surtout qu’il restait une différence de taille entre eux et moi. Ces enfants étaient des enfants voulus par ma sœur et son mari, moi je n’étais qu’une pièce rattachée, ils n’avaient pas choisi de s’occuper de moi. Pendant quelques années, quand les premiers enfants arrivèrent il était fréquent que je pleure quand personne ne me voyait. Mais dans une petite maison le côté intimité ce n’est pas vraiment ce qui est le plus courant. Ma sœur me découvrit un jour, alors que je pleurais après une dispute entre Wesley et moi mais surtout que Jason ai pris la défense de Wesley plutôt que la mienne. La situation me pesait plus que je ne l'avouais à ma sœur, elle m’avait accueilli, je ne voulais pas lui faire du mal.  Elle me prit dans ses bras ce jour-là et alors qu’elle me demandait encore et encore ce que j’avais je finis par lui dire. C’est ainsi qu’elle décida de ne plus être que ma tutrice mais qu’elle m’adopta à mon tour. Je devins donc Edwige Benson, prenant comme tous les autres enfants le nom de son mari alors que depuis mon arrivé j’avais gardé Beauval, nom de famille qu’elle-même avait porté avant son mariage. A mes dix ans je fus donc de nouveau adopté, espérant de tout cœur que ce soit la dernière fois.

L’école et moi ce ne fut jamais une grande histoire d’amour, les cours ça ne me passionnait pas et la pression mise par mes différent frères et sœurs n'aidaient pas. Je ne parle pas de mes parents, entre Jason qui était médecin et ma soeur avocate. Je me sentais un peu à l’écart et j’avais peur de décevoir mes parents adoptifs. Je devins donc une pro niveau mensonge et trafic de bulletin. Au final la supercherie tomba, évidemment et les soirées furent glaciales pendant quelques temps. Tout ça allait de pair avec mon adolescence, j’avais du mal à me construire dans cette famille mais surtout les questions sur mes vrais parents revenaient de plus en plus souvent. Oui cette période de ma vie ne furent pas des plus joyeuses. Mon conflit avec ma famille et notamment avec Wesley n’aidait pas. J’aurais tout fait pour la changer mais c’est la crise d’adolescence, la plupart des gens passent pas là je n’ai pas fait exception.

Un événement marqua pourtant la fin de cette période rebelle mais personne n’en sut rien. Ma mère crut simplement que ma crise était terminée que je m’étais calmé. Mais le fait que je plaque mes études soudainement la fit s’interroger. Je ne parlais de rien pourtant. Je ne voulais pas lui expliquer pourquoi je ne supportais pas l’idée de retourner dans cet endroit maintenant hanté qu’était devenu mon lycée. Elle savait que j’avais un petit ami mais le reste elle n’en savait rien. Je ne lui avais rien dit de la pression qu’il me mettait pour qu’on couche ensemble alors je n’allais certainement pas lui dire ce qu’il m’avait fait un soir dans les vestiaires après que j’ai une fois de plus refusé ses avances. J’ai donc plaqué les cours mais à la maison je faisais ce qu’on me demandait sans rechigner ou émettre une protestation. Je redevenais la gentille Edwige prête à aider ma mère avec les plus jeune ou à donner un coup de main pour entretenir notre nouvelle maison assez grande pour accueillir la tribu.

Une surprise pourtant révéla mon mensonge à ma sœur et me rappela douloureusement un épisode que j’avais repoussé au fond de mes souvenirs. Des mois après mon abandons des cours j’eu des crampes d’estomac horribles. Rien ne les calmait. Julia finit par m’emmener à l’hôpital. Jason me prit en charge et le verdict tomba. J’étais en train d’accoucher. Quand il annonça ça alors que j’avais tellement mal j’eu envie de le tuer pour cette plaisanterie nulle. Mais ce n’en était pas une et je le compris bien vite quand on m’emmena en salle de travail et qu’après des heures de douleur un bébé sorti de moi. Incrédule je regardais cette petite fille dont je n’avais nullement soupçonné l’existence, elle était là mais mon corps n’avait rien laissé paraître, j’avais même continué à avoir mes règles et je n’avais presque pas pris de poids. Ce fut Jason qui posa des mots sur ce qui m’était arrivé, un déni de grossesse. Ma sœur me posa des questions et je finis par lui confier ce qu’il s’était passé ce jour-là, sans jamais réussit à prononcer le véritable mot, mais elle comprit. Je ne pouvais pas garder cet enfant, elle me terrorisait, je savais m’occuper de bébés, mais avoir le mien, surtout après ça, je ne pouvais pas. Et pourtant, l’orphelinat, je ne lui souhaitais pas ça. Je ne savais que faire, finalement Julia posa la solution, à l’aide de Jason elle changea les papiers et mon accouchement fut déclaré comme le sien. Je donnais cependant le prénom à la petite, Lou. Personne n’en sut rien, tous mes frères et sœur prirent Lou pour la petite surprise de maman et Julia me promis de garder le secret jusqu’à ce que je change d’avis.

Après ça j’ai repris en main mes études et mes notes sont remontés en flèche. Si bien que j’ai gagné ma place à l’UCLA en criminologie, une matière qui ne m’intéressait pas à la base mais pour laquelle j’avais développé un certain intérêt depuis mon agression. Un tas de crimes restait impuni et je voulais apporter ma pierre à l'édifice et surtout faire un truc utile de ma vie car rester sans rien faire ça je ne pouvais pas, j’en devenais folle, totalement. Alors je me donnais à fond dans mes cours car il n’y avait que ça de bien dans ma vie. Jusqu'à ma rencontre avec Nino, un coup de foudre je n’aurais pas appelé ça comme ça, j’avais déjà donné mon coeur à la mauvaise personne alors c’était dur pour moi de faire de nouveau confiance mais petit à petit, Nino a su conquérir mon coeur. Nous nous sommes mis ensemble, on a même finit par emménager tout les deux et puis sans que ce soit prévu, je suis de nouveau tombée enceinte, sans dénis cette fois. Mon ventre a grossit au fil des mois et bientôt nous avons appris que j’attendais des jumelles. Deux petites filles allaient nous rejoindre, moi qui voulait une famille nombreuse j’étais heureuse, même si ces bébés n’étaient pas attendus et qu’elles arrivaient tôt.


Quand mes filles sont nées j’étais heureuse, la plus heureuse au monde, ma petite Pia et ma petite Mia deux petites filles parfaites. Leur naissance déclencha aussi des remords vis à vis de mon premier enfant, Lou. Mais la petite avait bien grandit et je ne voulais pas bouleverser sa vie avec la vérité. Alors je me concentrais sur mes filles et mon bonheur. Mais ce bonheur ne duras pas, comme toujours dans ma vie. Alors que je venais de rentrer à la maison et qu’on prenait nos marque. Du jour au lendemain plus de Nino. Alors que je rentrais de chez mes parents avec les jumelles, je retrouvais l’appartement vidé de toute les affaires de Nino.  Je retournais l’appartement à la recherche d’un indice et je trouvais qu'un pauvre papier « Désolé » Je le déchirais furibonde et l'appelait aussitôt, il ne décrocha pas évidemment, alors je laissait la haine faire et inondait sa messagerie d'insulte. Mais ça ne sert à rien alors après la rage ce sont les larmes, je m'effondrais sur mon lit, notre lit il y a quelques heures encore. Je me sentis si conne, de l'avoir cru. En pleurant toujours, je pris mes filles dans mes bras « Il n'y a plus que vous et moi » Mon regard se pose sur une photo, Lou qui souriait en me tenant par la taille. Le cadre vas s'exploser sur le sol. D’un coup je me retrouvais seule avec mes filles. Finis les belles promesses de famille heureuse, une fois de plus mon coeur se brisait mais cette fois je me fit la promesses de ne pas recommencer cette conneries. Jamais plus je ne donnerai ma confiance aussi vite.

Des petits pas dans la chambre me font grogner doucement puis je sent qu’on me secoue, je grogne de plus belle mais la petite voix murmure « Maman cauchemar » Alors je me réveille subitement et regarde la petite bouille triste de ma fille et ses grands yeux larmoyant, les yeux de Nino. Je sent mon cœur se serrer, si je déteste une seule chose dans ce monde, c'est voir une de mes filles pleurer et Nino aussi mais ça c'est autre chose. La fillette sanglote encore, je l'attrape avec douceur et la berce doucement écoutant le récit du cauchemar de ma petite fille. Je la berce encore et la petite se rendort en me serrant dans ses bras. Je vais la recoucher et caresse le front de l'autre petite qui vient se blottir contre sa sœur. Je les regarde un instant dormir puis retourne me coucher. Je suis heureuse de les avoir gardé, même si tout est bien compliqué à gérer. Mes filles c’est tout ce que j’ai à présent et mes grandes fiertés même si Pia ne parleras jamais et n’entends pas ma voix non plus. Tout ce qui compte ce que ces petites sont les miennes et qu’elles seront toujours avec moi. Pas comme ma Lou.

Je m’étais promis de ne plus jamais tomber amoureuse, de ne plus me montrer stupide à ce point. Mais je n’ai pas réussit. Peu à peu je tombe amoureuse. Et c’est encore plus compliqué car ce n’est pas un collège ou un ami, pas même un parfait inconnu croisé au hasard d’une rue. Nan la personne que je pense aimer est l’une des personnes qui est officiellement mon frère, on ne partage aucun lien du sang mais sur le plan légal nous sommes de la même famille. On dit souvent que les garçons qui nous martyrisent sont ceux qui sont secrètement amoureux de nous au fond. Je ne sais pas si Wesley m’aime comme je l’aime mais c’est certain qu’il m’a beaucoup martyrisé quand nous étions enfant, il était certain que si on était tous les deux dans la même pièce il y aurait un drame. Mais nous avons grandi, mon regard envers lui a changé et je crois que le siens également. Je ne lui pose pas la question et j’évite de me retrouver seule avec lui. Je sais que mes sentiments sont stupides, il ne pourra jamais rien se passer entre nous. Alors j’essaye d’oublier ces sentiments, les refoulés et quoi de mieux pour ça que de me concentrer sur mes filles et mon travail. Aujourd’hui je dois avouer que je suis perdue dans ma vie. Je ne sais pas quoi faire pour retirer Wesley de ma tête.