J’étais ravie à l’idée que ma proposition d’un bain en compagnie de mon époux semblait lui convenir. Pour lui montrer mon contentement, je lui souris à sa réponse. « Super ! » Finalement, le contrecoup de l’annonce de la grossesse était passé et ça semblait s’arranger entre Teddy et moi. De ce que je comprenais, il n’avait simplement pas su réagir correctement en apprenant cela, mais il semblait ravi à l’idée d’un bébé à venir, à sa façon certes, mais cela était compréhensible au vu de ce qu’il avait vécu ces dernières années. Pouvoir l’entendre me dire qu’il m’aimait aussi, c’était un pur bonheur. J’avais dû me priver de l’entendre tenir ce genre de propos à mon égard si longtemps. Aujourd’hui, il m’était totalement inconcevable que cela puisse arriver à nous, pour le coup il me serait impossible de le supporter une nouvelle fois. Après m’avoir dit qu’il m’aimait lui aussi, je préférais ne rien dire et juste savourer ce moment. Pendant ce temps-là, il n’avait pas lâché ma main, ce qui me convenait parfaitement, et nous allions tranquillement jusqu’à la voiture. Je trouvais adorable le fait qu’il m’ouvre la porte et m’aide à m’installer. Je ne pouvais pas refuser. « Tu es vraiment galant… » dis-je en riant doucement. Je finissais tranquillement de m’installer et surtout d’attacher ma ceinture de sécurité en attendant qu’il prenne place au volant de la voiture. Durant le trajet pour la maison, j’avais eu ce réflexe stupide que de poser mes mains sur mon ventre, que j’avais caressé doucement. D’ici quelques temps mon ventre allait s’arrondir, ce petit être dans mon ventre allait grandir. J’avais tellement hâte de rencontrer notre bébé. C’était un peu comme un nouveau départ pour Teddy et moi après son absence forcée de ces dernières années. Un peu fatiguée du fait que je n’étais pas bien ces derniers jours et par l’annonce du jour, j’avais passé le trajet à somnoler, ouvrant par moment les yeux pour voir où nous étions rendus. Une fois arrivés devant la maison, je quittais la voiture et allais ouvrir la porte d’entrée. J’allais ensuite jusqu’à la salle de bain pour mettre de l’eau chaude à couler dans la baignoire. N’ayant pas besoin de me laver les cheveux, je les relevais en chignon sur le haut de ma tête avant d’ôter l’ensemble de mes vêtements que je laissais tomber sur le sol. Alors que l’eau commençait à remplir la baignoire, je décidais d’utiliser une boule de bain que je laissais tomber dans la baignoire et qui commençait à se dissoudre et donner une couleur bleue à l’eau. Une fois que j’estimais qu’il y avait assez d’eau dans la baignoire pour que nous puissions nous y mettre tous les deux avec mon époux sans faire déborder le tout, je me postais à côté de la baignoire et le regardais. « Après toi ? »

Il me semblait que cela faisait une éternité que je n’avais pas profiter d'un moment comme celui-là avec mon époux. Si nous avions su concevoir cet enfant qui avait pris place dans mon ventre, pour autant nous n'avions pas encore eut le temps de pouvoir passer de vrais moments en tête à tête Teddy et moi. Sachant que Freddie était à l’école, mon état de fatigue générale et la nouvelle que nous venions d’apprendre, il me semblait que c’était tout à fait le moment approprié pour profiter ensemble, un moment, rien que lui et moi. Alors que je lui avais proposé de rejoindre la baignoire remplie d'eau avant moi, il n'avait pas rechigné et y était allé après avoir ôté ses vêtements. Le fait qu’il le fasse sans aucune pudeur ni honte me rassurait, car après son retour il avait été très difficile pour moi de le redécouvrir, car il se cachait sans cesse, à cause de ses cicatrices. Mais malgré tout, je l'aimais comme il était, et malheureusement ces cicatrices laisseraient à jamais place à des souvenirs douloureux, mais je ne doutais pas que nous saurions essayer de ne plus y penser et avancer gaiement dans notre vie de couple et de parents. Il était clair que nous avions besoin l’un de l’autre, et que sans l’autre nous n’étions rien et nous ne serions pas en mesure d'avancer correctement, du moins c’était mon avis. Si j’avais réussi à mener une vie à peu près correcte jusqu'au retour de mon époux, c’était parce que je vivais avec l'espoir qu’il n’était pas mort et que je le reverrais un jour, et j’avais bien fait de nourrir cet espoir chaque jour pendant cinq années. Je l’avais aussi fait pour Freddie, je ne voulais pas avoir à lui dire que son père était mort sans en avoir la certitude. Alors qu’il était enfin installé dans la baignoire, il me tendait la main pour que je le rejoigne. “J’arrive !” annonçais-je en souriant. Je prenais alors sa main et venais me poser devant lui entre ses jambes, plaquant mon dos contre son torse. Je soupirais tant j'appréciais me trouver contre lui dans une eau chaude qui me faisait un bien fou. Je n’avais pas lâché sa main, et je ne comptais pas le faire. J’étais bien, j'aimerais que cet instant dure le plus longtemps possible, au moins tant que l’eau n’était pas glacée. Blottie contre mon époux, je ne voulais plus bouger, tenant sa main je venais caresser tendrement le dessus de la sienne. Ma tête posée contre lui, je fermais les yeux pour apprécier le plus possible cet instant. “Qu’est-ce qu’on est bien là…”