#1. Je suis une New Yorkaise pure souche. Pour preuve j'y suis née, le 18 novembre 1986. #2. Je suis fille unique, mais c'est un malheureux concours de circonstance. De base, j'avais une sœur jumelle mais elle était décédée avant la naissance. Ma mère a donc mis au monde deux filles dont une mort née. #3. Durant toute mon enfance, adolescence et même le début de ma vie d'adulte j'ai été dans l'obligation de cacher mon homosexualité. Pourtant, j'ai toujours su que je préférais les filles, sexuellement parlant. Mais pour mes parents ce n'était pas convenable alors j'ai caché cette partie de moi. #4. J’ai toujours été un pantin à faire comme mes parents voulaient et pas comme je voulais moi. Je ne peux pas dire que j’ai eu une vie facile jusqu’à maintenant. J’ai toujours agi en fonction du bon vouloir de mes parents. Ils ont toujours attendus de moi que je donne le meilleur et je ne voulais pas les décevoir, ils avaient déjà perdu un enfant quand je suis née, et suite à cela ma mère n’a plus voulu d’enfant car c’était trop difficile alors j’ai toujours voulu faire au mieux pour eux. Mais cela ne me faisait pas plaisir. #5. Lorsque j’étais au lycée, j’ai eu une relation cachée avec une fille, mais personne n’est au courant à part elle, je lui ai fait promettre de ne jamais rien dire à personne car si mes parents l’apprenaient nous ne pourrions plus être ensemble. Nous nous sommes finalement séparées à la fin du lycée puisque nous avons toutes deux suivi deux orientations différentes. #6. J’ai toujours été passionnée par la musique. Je ne saurais pas dire si c’est parce que j’ai été forcée enfant à jouer d’un instrument, celui que je voulais, mais je ne pouvais plus m’en passer. J’avais choisi le piano même si j’avais longtemps hésité avec le violon. Ces deux instruments sont ultra complexes, sûrement un peu comme moi, c’était sûrement pour cela que je les aimais tant. #7. Depuis ma plus tendre enfance j’adore les animaux. J’ai eu toute sorte d’animaux du lapin au chien en passant par un oiseau, bref pour dire que mes parents ne m’ont jamais rien refusé tant que je rentrais dans les clous et que je répondais à leurs exigences. #8. Moi, je voulais devenir artiste peintre mais ce n’était pas assez bien pour mes parents alors j’ai choisi médecine car ce domaine était assez élitiste. La médecine ce n’était pas vraiment ma tasse de thé, d’ailleurs j’avais un peu de mal à voir du sang mais je n’en avais rien dit à mes parents de peur de les décevoir. C’est pourquoi j’avais par la suite choisi d’enseigner la médecine, je trouvais ça moins dur que de devoir soigner des gens, de voir du sang à chaque garde. Et il y avait aussi ce risque de perdre des patients, je ne l’aurais pas supporté. #9. Mes parents ont toujours ignoré mon orientation sexuelle. C’est d’ailleurs pour éviter les questions et les doutes que je me suis mariée avec le premier venu. Je n’aimais pas cet homme. Enfin, je l’aimais bien mais comme un ami rien de plus, je n’avais pas de sentiments amoureux pour lui, mais je faisais semblant. #10. De cette union est née une petite fille, ma plus grande fierté, une petite Nala née en 2014 et maintenant âgée de cinq ans. Une adorable petite fille, la prunelle de mes yeux. C’était finalement un mal pour un bien, le fait de vouloir absolument cacher qui j’étais vraiment m’avait permis de mettre au monde cette merveille qui illuminait ma vie. #11. Comme il fallait s’y attendre, cela n’a finalement pas marché avec mon époux mais pas pour la raison que je croyais. Je pensais que l’on finirait par divorcer car je choisirai de faire mon coming out, d’avouer à la Terre entière qui je suis réellement mais la vérité fut toute autre. J’ai décidé de tout envoyer valser le jour où ce monstre, c’était ce qu’il était devenu à mes yeux ce jour-là, a osé lever la main sur notre fille. Même si Nala n’était pas une enfant désirée initialement, elle était devenue la personne la plus importante à mes yeux dès lors qu’elle avait vu le jour. Je ne pouvais pas tolérer que quiconque lui fasse du mal ou puisse lui en faire et encore moins son géniteur. C’était ce qu’il était devenu, je ne voulais plus qu’elle ait à faire à lui, c’était terminé. #12. Suite à cet évènement avec mon ex-mari, j’avais réussi à obtenir une procédure d’éloignement pour Nala. Pour autant, je ne voulais pas faire les mêmes erreurs que mes parents et imposer quoi que ce soit à ma fille. Pour le moment, elle était jeune, sans défense et c’était pourquoi je ne voulais plus que son père l’approche et qu’il puisse lui faire du mal, pour autant si dans quelques années elle m’évoquait son envie de revoir son père, je ferai mon possible pour répondre à son besoin même si cela ne me fait pas plaisir. J’ai beaucoup trop souffert de jouer un rôle toute ma vie. Peut-être que je serai encore en train de jouer un rôle aujourd’hui s’il n’y avait pas eu cet incident. #13. J’aimerai beaucoup avoir un animal de compagnie, j’hésite entre un chien et un chat, mais j’ai beaucoup de travail, je suis absente une bonne partie de la journée alors pas sûre que ce soit une bonne idée d’imposer ça à un animal, surtout à un chiant car un chat c’est ingrat et indépendant, ça n’a besoin de l’humain que pour manger et avoir quelques caresses quand il le souhaite. Idée à réfléchir. #14. Mon métier de prof à l’université ne m’ayant jamais plu, je l’exerce un peu comme un robot, ne faisant pas attention aux élèves. Attention, je ne vais pas dire que je suis une mauvaise prof, quoi que je ne sache pas dire ce que les élèves pensent de moi mais ce que je veux dire c’est que je reste tout de même disponible pour eux s’ils ont besoin de précisions sur des points de cours ou des explications pour des éléments incompris. #15. Suite à mon divorce, j’ai dû trouver une personne pour s’occuper de Nala en fin de journée car son horaire de sortie d’école ne concordait pour ainsi dire jamais avec mon horaire de fin de journée à l’université. J’avais des journées très chargées et je finissais rarement tôt le soir. D’autant plus qu’il y avait parfois des réunions de profs, bref le calvaire. #16. Pour trouver un ou une baby-sitter pour ma fille, j’avais posté une annonce. J’avais reçu de nombreuses candidatures, certaines que j’avais immédiatement rejetées car à première vue elles ne me plaisaient pas alors inutile d’aller plus loin. Quant à celles qui avaient retenues mon attention, j’avais rencontré les candidates. Finalement, je n’avais rencontré que des femmes écartant toute éventuellement qu’un homme puisse s’occuper de ma fille. Avec tout ce qu’il se passe, j’avais peur et je n’étais surtout pas franchement remise du faire que mon ex-mari ait pu lever la main sur Nala. Évidemment le fait d’engager une femme n’empêcherait pas qu’elle puisse lui faire du mal mais je n’étais pas prête à laisser un homme s’occuper de ma fille. #17. J’aurai pu confier Nala à mes parents vous me direz mais c’était hors de question. Elle aurait passé beaucoup trop de temps avec eux et je ne voulais pas qu’ils essayent d’imposer à ma fille ce qu’ils m’avaient imposé toute ma vie. D’autant que j’étais un peu en froid avec eux depuis que j’avais crié au monde entier, enfin à mes parents, que j’étais homosexuelle, que je l’avais toujours été et que je l’assumais parfaitement. #18. C’est au cours de ma recherche de baby-sitter que j’ai remarqué Aria. Elle est une de mes élèves à l’université. Après les différents entretiens c’était à mon avis la seule en qui j’avais confiance, je ne savais pas décrire cette sensation de bien que j’avais senti en elle. J’avais un moment hésité avant de la choisir, je n’étais pas sûre que ce soit une bonne idée de la choisir étant donné qu’elle était mon élève. Finalement, je l’avais choisi, qu’avais-je à perdre ? #19. Aria m’avait tout de suite plu, et j’avais eu raison de la choisir comme baby-sitter pour Nala car cette dernière l’avait elle aussi adorée. J’étais ravie de constater que j’avais fait le bon choix, Aria s’occupait parfaitement bien de Nala et je ne pouvais qu’être heureuse. Même si je n’avais jamais fait attention à elle à l’université, j’ai appris à connaître Aria de part la place qu’elle occupait désormais dans ma vie et dans celle de ma fille. C’était une chouette personne et j’adorais échanger avec elle. #20. Un soir, j’ai demandé à Aria si cela ne la dérangeait pas de prendre Nala chez elle car son père, mon ex-mari, devait passer récupérer ses dernières affaires et je ne souhaitais pas qu’ils se croisent, d’autant plus qu’il y avait une procédure d’éloignement entre les deux. Lorsqu’elle m’avait ramené Nala, j’étais au plus mal, revoir mon ex-mari m’avait complètement chamboulé, d’autant qu’il n’avait pas été tendre avec ses paroles, mais j’étais capable de gérer, je n’aurais pas supporté que Nala assiste à cela. Aria avait vu que ça n’allait pas, et finalement je me suis confiée en lui proposant un verre de vin. C’était une soirée de confidences. L’alcool aidant, et parce que j’appréciais beaucoup Aria, peut-être plus que je ne l’imaginais, nous nous sommes embrassées puis nous avons passé la nuit ensemble. Une nuit exquise à mon avis mais je n’étais pas sûre que l’avis soit partagé car au réveil Aria avait disparue, sans laisser aucune explication, pas même un mot ni une excuse. Je n’ai pas eu de ses nouvelles pendant plusieurs jours. Je n’espérais plus de ses nouvelles quand j’ai finalement reçu un message, j’étais toute excitée quand j’ai finalement compris qu’elle me lâchait pour Nala, elle ne souhaitait plus la garder, c’était terminé. Ce fut un choc pour moi comme pour Nala qui l’adorait, elle ne cesse de la réclamer et je dois user de ruse pour lui dire qu’Aria ne peut plus venir la garder. Je croise Aria dans les couloirs à l’université et aussi en cours, mais on ne se parle plus et cela me blesse profondément. Je n’ai passé qu’une nuit avec elle mais je l’ai dans la peau, cette sensation est indescriptible et comment lui dire ?! Voudra-t-elle entendre ? Pourra-t-elle comprendre que je ne cesse de penser à elle cette nuit-là ? Je ne sais pas trop quoi faire ni quoi penser mais en tout cas je souffre de cette situation et de la voir à l’université et Nala qui la réclame sans cesse n’aide en rien. #21. Suite à une dispute avec sa soeur, j'ai proposé à Aria de venir habiter chez moi, temporairement. Et finalement ce temporaire c'est transformé en définitif. C'est finalment un mal pour un bien car je peux profiter pleinement de la femme que j'aime, en plus Nala l'adore.