Au départ, le temps passait super lentement, mais petit à petit tu t’y es fait. Tu faisais chaque jour la même chose. Ménage, vaisselle et linge chez Maddox, puis tu te rendais à l’entrepôt du cartel pour faire du rangement, changer les draps, nourrir des chiens, enfin bref la totale. Tu n’arrives toujours pas à croire que ton père a été jusque-là. Tu croyais encore qu’il viendrait te chercher mais au fil du temps tu prenais conscience que c’est là que tu finiras ta vie. C’est triste à dire, mais t’as parfois des envie de suicide, comme aujourd’hui. Tu refuses de vivre ainsi toute ta vie. Tu n’es pas un objet pour qu’on puisse te vendre de la sorte. Les Pérez t’ont fait tenir le coup, tes amis aussi. T’essayais de ne pas perdre contact avec eux, de toujours leur parler pour oublier ce que tu étais devenu, mais aujourd’hui tu n’en peux plus. Tu trouves une boite de médicament dans l’une des chambres. T’avais l’habitude d’en trouver. Tu ignores ce que c’est mais tu prends plusieurs comprimés sur la paume de ta main et tu t’apprêtes à les porter à ta bouche.

Tu revenais d’une vente un peu mouvementé. T’avais du te battre et tu t’en étais plutôt bien sorti avec tes aptitudes en art martiaux. Tu avais juste reçus un coup dans la tempe, mais rien de grave. Quoi qu’il en soit, cette petite virée t’avait fatigué et t’avais bien envie d’un peu de repos. Tu rentres donc au club dans ce but. Tu te diriges rapidement vers les chambres et t’entres dans l’une d’elle. Tes sourcils se froncent au même moment que tu ouvres la porte. « Karla ?! » La surprise se lit sur ton visage. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Tes yeux se posent ensuite sur sa main qui contient plusieurs médicaments. Ou alors c’était de la drogue, ce qui était possible vu l’endroit. « Et qu’est-ce que tu fais avec ça ?! » Tu t’approches d’elle et tu attrapes sa main pour verser ces cachets dans la tienne.

@Karla Flores

Tu passes ta main sur ta tempe qui saignait légèrement. Rien de bien grave, pas de quoi s’alarmer. Ça piquait juste un peu, mais qu’importe. T’es pas une mauviette. Tu frottes pour enlever le sang qui a déjà coulé tout en te dirigeant vers une chambre où tu as l’intention de te détendre un peu. Ta sieste tombe à l’eau dès l’instant où tu aperçois Karla ici. Elle n’a rien à faire dans cet endroit. Comment avait-elle pu atterrir au club ?! « C’est quoi ça ?! » Tu sais ce qu’elle tenait en main, t’es pas débile. Tu sais aussi ce que ça signifie. Une quantité pareille pourrait être fatale. Un profond sommeil sans réveil. « Tu m’explique ?! » Le ton de ta voix est sec et moralisateur. T’avais tellement l’habitude d’être le chef de famille que ça t’avait rendu sermonneur. Ton air passe de sévère a surpris suite à ses dernières paroles. « Quoi ? Comment ça tu travailles ici ? Qu’est-ce que ça signifie ? » Elle pouvait pas être un membre du Cartel, pas elle. C’était pas un endroit pour une fille comme Karla. Elle avait déjà vécu assez de merde que pour en ajouter encore.

@Karla Flores

« Ne me prends pas pour un débile. Tu étais sur le point de les avaler Karla » Ton air reste sévère alors que tu jettes ces médicaments dans la poubelle à proximité. « Vu la quantité, j’imagine que tu sais qu’il y a peu de chance que tu te sois réveillée en les ingurgitant » Si t’es si autoritaire, c’est simplement par inquiétude. Tu t’en faisais pour Karla qui semblait de plus en plus distante, voir étrange. Du genre observateur, tu l’avais bien remarqué. Quelque chose n’allait pas et son père n’était pas le seul responsable. Tu as très vite ta réponse et cette dernière te laisse sans voix l’espace de quelques fractions de secondes. La colère se lit sur ton visage. « Il t’a vendu ?! Au Cartel ?! » C’était la pire chose qui puisse arriver. Elle n’était pas faite pour vivre dans ce milieu. Et Maddox … il n’allait pas lui faire de cadeau. « Qu’il me tue ?! Il n’aurait pas fait ça pour la simple et bonne raison que je suis avec eux" Tu désignes la chambre pour qu’elle comprenne que toi aussi t’es dans le Cartel. T’es si crispé, si énervé que tu pourrais frapper dans le mur, mais tu contrôle tes ardeurs et tu te contentes de serrer Karla contre toi comme chaque fois que tu voulais la rassurer. « Je suis désolé pour ce qui t’arrives, mais je suis là avec toi ok ? » Ta voix est plus douce qu’il y a quelques minutes. Plus rassurantes.

@Karla Flores

tu ne réponds rien, il a raison tu t’apprêtais à avaler ces gélules. tu te contentes simplement de baisser la tête montrant ainsi qu’il avait raison. il était difficile de mentir à Diego c’est pourquoi tu essayais rarement. « je sais ... c’est ce que je voulais ». en finir. c’est exactement ce que tu voulais. après tout la mort ne pouvait pas être pire que ce que tu vivais en ce moment. toute ta vie a été un enfer. tu n’as rien vécu de ce que vive les jeunes femmes de ton âge. tu as raté toute une enfance, une adolescence. 28 ans et tu ne vis toujours pas. a quoi bon rester en vie ? tu lèves la tête et ce que tu lui balance changes son visage. il est choqué. « je sais c’est horrible.... un objet voilà ce que je suis. » t’aurais dû fuir pendant qu’il en était encore temps. t’aurais du quitter tes parents, changer de pays, changer de vie mais tu n’en as pas été capable et maintenant c’était trop tard pour fuir. « avec eux ? » chuchote tu pour toi. il te serre dans ses bras et ses paroles résonnent dans ta tête. tu ne fais même pas attention à ce qu’il te dit d’autre. tu quittes ses bras et tu le regardes dans les yeux. « avec eux ?!  comment ça avec eux ! » en eux tu vois des monstres, des assassins ! comment est-ce qu’il pouvait être avec eux ?! Diego ?! non tu n’y crois pas tu ne veux pas y croire. ta respiration s’accélère, tu prends de la distance. « ne t’approche pas de moi. » t’es juste effrayé. tu trembles. diego ne peux pas être l’un des leurs.

Tu sais qu’elle n’a pas la vie facile avec son père, qu’elle doit se battre tous les jours pour le supporter, mais le suicide n’était pas une solution. C’était abandonner. Tu avais toujours vu le suicide comme un acte faible et égoïste. « Mourir et nous abandonner ? Esteban, tes amis … moi ? » Tu soupires en jetant ces crasses. « Tu peux te battre pour changer de vie, mais pas baisser les bras et crever » T’as vraiment envie de l’aider à sortir de tout ça. La seule chose qui t’empêchait de trouver son père c’était elle et son constant refus. Mais un jour t’allais passer outre et éliminer le problème à sa source. D’ailleurs, ça risquait de se passer plus tôt que prévu au vu de son annonce. « Cet homme ne t’apportera donc jamais rien de bon ! » Tu la prends dans tes bras pour la rassurer, elle qui commençait à pleurer, mais très vite elle s’écarte et te regarde avec ses yeux effrayé par ce que tu venais de dire. « Je suis pas comme eux d’accord ? Je travaille pour eux, mais ça s’arrête là. Je reste le même que tu connais depuis des années … je ne te ferais jamais rien »

@Karla Flores