Cœur léger. Âme flottante dans un nuage de paix et de douceur. Le beau châtain n'a aucune idée de comment va se dérouler cette nouvelle journée aux côtés de Nova, la mère porteuse de son enfant, mais il va de soit qu'il est déjà certain que tout se passera à merveille. Après tout, les deux jeunes gens s'entendent plutôt bien et si Léo ne montre rien, il a finit par s'avouer à lui-même que son palpitant s'agite chaque fois que leurs regards se croisent. C'est mal. Ce n'est pas bien. Surtout vis à vis de sa femme. Mais Léo, il ne contrôle plus rien. Les sentiments ne demandent aucunement la permission avant de venir frapper à la porte de votre cœur après tout.

Inspirant longuement, le mannequin termine de prendre sa douche, sortant bien rapidement pour se sécher d'une serviette blanche à la douceur agréable. Il a proposé à Nova de se rendre au lac aujourd'hui pour profiter de beau temps et des dernières semaines rappelant l'été. Le mois d'août touche désormais à sa fin et ils se rapprochent un peu plus du jour J, où le bébé pointera le bout de son nez. Et si Léo était impatient au départ, il doit désormais avouer qu'aujourd'hui, plus la date approche et il plus cela l'inquiète. Nova partira ensuite. Il se retrouvera de nouveau seul. Il le sait. Il le sent. Ce n'est pas comme si sa femme allait faire des efforts. Il en a la preuve depuis ces derniers mois. Depuis qu'elle a signé les documents pour qu'ils puissent avoir un enfant. Et ça le désolé, Léo, vous savez. Il aimerait tant que les choses aillent mieux. Sûrement est-ce pour cela qu'il lutte contre ses sentiments pour la belle brune vivant désormais sous le toit des Tabby. Il ne peut pas. Il n'a pas le droit. N'est-ce pas ?

Sortant finalement de la salle de bain après avoir enfilé une chemise blanche ainsi qu'un panta-court en jean plutôt clair, Léo part rapidement préparer le déjeuner de ce midi. S'il sait que Nova n'a pas le droit aux sushis et à pleins d'autres choses, il fait de son mieux pour cuisiner de bons petits plats tout de même. L'alimentation est une chose importante à ses yeux. En tant que cuisinier, il ne peut décemment pas lui faire manger n'importe quoi. Pourtant, aujourd'hui, ses doigts glissent sur le rouleau en bambou, tandis qu'il prépare un plat typiquement coréen, appris par une amie, il y a des années de cela. Glissant ensuite les rouleaux de Kimbap dans un long tupperware, puis dans la glacière, le jeune homme vérifie l'heure, se disant que Nova ne devrait plus tarder à le rejoindre pour qu'ils puissent partir. Aussi, s'active-t-il à glisser les boissons dans la grande boîte rafraîchissante, son sac de plage étant déjà prêt depuis hier soir.

Ton attention se porta sur ton reflet dans le miroir, notamment sur le reflet de ton ventre rond. Tu étais enceinte de cinq mois, le temps passait incroyablement vite. Tu avais l’impression que demain, il ou elle sera là. Cette idée te mit la boule à la gorge, soupirant doucement alors que tu caressais ton ventre rebondi à travers ton chemisier blanc trop large. Tu savais dans quoi tu t’engageais depuis le début, mais tu n’aurais jamais pensé que ça allait être aussi dur. Tu secouas la tête doucement, remettant tes idées en place, tu ne pouvais pas broyer du noir. Aujourd’hui, tu avais prévu d’aller au lac en compagnie de Léo. Le temps était radieux, et tu allais pouvoir passer une belle journée en compagnie du futur père de famille. Tu savais que c’était mal de voir les choses de cette manière, mais tu sentais qu’il y avait quelque chose entre vous. Ton cœur battait toujours un peu plus vite en sa présence, le rouge te montait régulièrement aux joues quand il te regardait de trop prêt. Tu es véritablement une adolescence en pleine émoi amoureux. Tu t’enfonçais dans une situation délicate. Début 2021, tu ne seras plus là.

Tu mis correctement tes cheveux noirs coupés au carré, attrapant tes lunettes de soleil que tu mis au-dessus de ta tête. Tu sortis de ta chambre, cherchant du regard le jeune mannequin. Tu n’avais plus que tes claquettes à mettre et heureusement qu’il n’y avait pas de lacet. Tu avais de plus en plus de mal à mettre tes chaussures et à te baisser. Tu finis par le trouver dans la cuisine, en train de refermer des Tupperware qui devaient certainement contenir votre repas du midi. « je me demande ce que vous avez préparé pour ce midi » dis-tu en penchant la tête sur le côté doucement. Tu avais encore du mal à le tutoyer, pensant que ce vouvoiement mettait encore les limites entre vous. Léo restait un homme marié et si elle était techniquement la mère de l’enfant, celui-ci est pour Léo et sa femme. Toi, tu partiras sans te retourner. « je suis prête » dis-tu en penchant la tête sur le côté doucement. Ton sourire n’avait pas quitté tes lèvres et tes yeux naturels pétillaient toujours quand tu observais ce beau blond. Tu étais désespérante.

Douceur dans les gestes, le bel homme termine tranquillement de préparer le pic-nique de ce midi, prenant son temps. Il réfléchit, Léo, désireux de ne pas oublier quoi que ce soit. Bien évidemment, il n'a pas l'habitude d'être du genre tête en l'air, mais il est vrai que depuis l'arrivée de Nova dans sa vie, les choses semblent un peu plus compliquées qu'auparavant. Le palpitant qui loupe un battement, soudainement, lorsque la voix de cette dernière se fait soudainement entendre dans son dos. Légère grimace tandis qu'il se tourne vers la jolie brune, faisant mine de lui faire une pichenette, au loin. « Bon sang. Cesse de me vouvoyer, tu sais que je n'aime pas ça. » Et pour cause, il a l'impression d'être un étranger. Bizarrement, cette idée ne lui plaît pas. Plus. Pourtant, il le sait. Ce n'est pas bien. Surtout vis à vis de sa femme. Mais que peut-il bien faire face à ces sentiments qui l'assaillent ? Nova a tout d'une jeune femme agréable. Elle est souriante. Drôle. Ils aiment de nombreuses choses en commun. Léo se sent bien en sa compagnie, étrangement rassurée par sa présence et il ne peut s'empêcher de se sentir coupable, bien qu'il ne fasse rien pour montrer tout cela à Nova. Il doit rester professionnel, malgré tout.

« J'espère que ça te plaira, tu verras bien quand on sera au lac. » Taquine-t-il alors en souriant tendrement, hochant de la tête quand la belle brune lui annonce être prête. Lui aussi. Il n'attendait qu'elle. Fermant la glacière, Léo se redresse pour récupérer son sac de sport sur la table à manger. « Alors allons-y. Tu as pris une serviette ? J'ai de la crème solaire dans mon sac. » Avoue-t-il avec une certaine douceur dans la voix, son regard détaillant un instant Nova de haut en bas. Elle est sublime. Splendide. Comme toujours. Inspirant soudainement, Léo s'éloigne un peu pour rejoindre le garage, glissant leurs affaires dans le coffre du SUV noir mâte. De quoi en faire jalouser plus d'un, bien que l'adulte ne soit pas vraiment du genre à se vanter de ce qu'il possède. Un sourire sur les lèvres et le voilà qui grimpe au côté conducteur, s'attachant rapidement pour ensuite démarrant la voiture, le monteur grondant, qu'il laisse chauffer quelques minutes par simple habitude, mais également par sécurité.

Ton ventre grossissait de plus en plus, le temps passait tellement vite que tu avais l’impression que tu allais devoir quitter cette demeure demain. Cette idée te mit le moral à zéro, t’observant dans cette glace. Si tu pensais honnêtement être un peu jeune pour être maman, tu t’étais tout de même attaché à cet enfant qui grandissait en toi. Cela faisait cinq mois que tu vivais avec lui et autant dire que tu t’y étais fortement attaché, comme une mère. Enfin, ce n’était pas le moment de broyer du noir. Tu finis de t’habiller pour aller à la plage, et tu partis en direction de la cuisine où se trouvait Léo. Comme toujours, c’était son endroit préféré dans cette maison.  Tu le vouvoyas, une habitude que tu as prise bien que tu jongles souvent. Tu savais que Léo voulait absolument le tutoiement mais tu avais l’impression que cela servait de barrière entre vous. Sans ça, il n’y aurait aucune limite. « je le sais » dis-tu avec un grand sourire aux lèvres, mais ça t’empêchera pas de continuer à le faire de temps en temps. Tu étais bien curieuse quand il s’agissait de faire plaisir à ton estomac, mais monsieur Tabby semble vouloir garder tout ça pour lui. Tu gonflas tes joues, l’observant du coin de l’œil d’un être boudeur. Tu regarderas quand il aura le dos tourné.

Tu étais prête et lui aussi, tu le suivis en direction de la voiture après avoir pris ton sac. Tu ouvris la portière et te plaça du côté passager. Tu avais de la chance que le temps soit encore beau, il annonce de la pluie dès la semaine prochaine. « je compte bien bronzé comme une écrevisse et oui monsieur, j’ai bien pris ma serviette » dis-tu amusé. Tu n’étais plus une enfant et tu savais très bien t’occupé de toi, même avec un bidon gros comme un ballon. Qu’est-ce que ça allait être plus tard. « j’ai cru voir qu’il y avait une petite crick, ça te dirait qu’on y aille ? » tu étais enceinte, mais tu gardais ton âme d’aventurière, puis tu as pris une paire de basket au besoin. Faudra juste que Léo t’aide à les lacer.

Se répéter, cela devient une habitude pour lui, notamment concernant le potentiel tutoiement entre Nova et lui. Léo a bien du mal à ne pas la considérer comme une amie désormais, appréciant grandement le fait de passer du temps auprès de cette dernière. C'est une évidence, même s'il nie les choses depuis plusieurs semaines. Avouer le fait qu'il s'est attaché à elle, reviendrait à mettre son mariage sur le banc de touche et le beau châtain est inquiet à l'idée de faire pareille chose. Il connaît Éléanor depuis des années. Ils se sont mariés. Se sont aimés. Il ne peut décemment pas imaginer le fait de l'abandonner, n'est-ce pas ? Pourtant, son inconscient le torture jusque dans son sommeil. Rêves perturbants. Déstabilisants, même. Bien que Léo n'en a parle à personne, pour le moment.

« Si tu le sais, tutoie-moi, tête de mule. » Taquine-t-il avant de rejoindre le garage en tout tranquillité, pleinement détendu. Rejoignant alors la voiture, Léo s'installe au conducteur, laissant le moteur chauffé un petit moment avant qu'il ne se mette en route, passant la première, puis la deuxième, quelques secondes plus tard. Gloussant, le mannequin secoue de la tête, amusé par la référence de Nova. Bronzer comme une écrevisse. Léo ne peut s'empêcher de s'inquiéter pour les gens qu'il apprécie, prenant soin d'eux du mieux qu'il le peut. Cela est parfois mal vu, notamment par sa femme qui a toujours eu un peu de mal avec l'idée d'être couvée comme il peut parfois le faire. Mais c'est dans sa nature, on ne peut le changer.

Les doigts tapotant contre le volant, Léo conduit prudemment, veillant à ne pas freiner trop fort et à ne pas accélérer trop brusquement. Il conscient des risques de la route, même si regarder des rallyes et rêver de courses de voiture ne lui déplaît pas, être au volant est une chose bien différente sur les circuits. « Une crick, tu dis ? Si ce n'est pas trop dangereux pour y accéder, ça me va. Manquerait plus que je me casse une jambe et il faudra que tu t'occupes de moi! » Évidemment, c'est plutôt pour Nova et le bébé qu'il s'inquiète, mais le beau châtain n'en dit pas plus, souriant à cette dernière tout en mettant un peu de musique le temps du trajet, se garant finalement sur un grand parking quelques minutes plus tard, la maison n'étant pas si loin des plages.

La situation évoluait entre vous, tu le savais et tu le sentais. Ça te faisait peur, surtout en connaissant ta position dans cette histoire. Tu n’étais que l’utérus, et tu allais devoir t’éclipser une fois l’accouchement passé. Tu étais comme une vache laitière qu’on utilisait une fois. Si au début ça ne t’avait pas touché, aujourd’hui avec tout ce que tu pouvais ressentir… c’était autre chose. Tu voyais le monde différemment. Alors le vouvoiement aidait, même si ça ne plaisait pas à monsieur tabby. Tu lui fis un sourire, haussant les épaules doucement comme réponse. Tu allais le tutoyer un peu, puis le vouvoiement allait revenir de lui-même. Tu le suivis dans le garage et monta dans la voiture. Cette journée promettait d’être bonne et tu voulais tout laisser derrière toi pour un temps. Tu allais bronzer et profiter toute la journée.

Tu lui parlas finalement de la crick que tu avais vu sur internet. Ça semblait plutôt attractif et loin d’être dangereux. Tu allais faire attention de toute manière. « ne t’inquiète pas, j’ai beau être une aventurière, je sais me montrer raisonnable maintenant que je ne suis pas toute seule » dis-tu en montrant ton ventre rebondi d’un signe de tête. Plus que 27 semaines avant l’accouchement, tu prenais déjà des cours pour t’y préparer car quitte à accoucher… tu espérais le faire par voie naturelle. Une fois arrivée, tu sortis la première, remettant correctement tes lunettes de soleil sur ton nez. « mangeons d’abord, j’ai besoin de force pour explorer » dis-tu avec un sourire au coin des lèvres. Tu étais surtout un ventre sur patte et c’était pire maintenant qu’il faut manger à deux. Tu choisis l’endroit où vous installer, installant les serviettes sur le sol pour ne pas vous salir.

Route tranquille. L'homme n'a guère de craintes lorsqu'il prend le volant, se sachant très attentif à ce qui l'entoure, notamment aux conducteurs enragés et parfois, pour certains, maladroits. À ses yeux, certains ne devraient même pas avoir le droit de conduire, mais il ne peut rien y faire, la police ne s'occupe déjà pas de ces crétins, alors que pourrait faire un homme banal face à ces mécréants ? « Voilà qui me rassure, autant pour toi que pour le bébé. » Avoue Léo dans un sourire tendre, sans savoir s'il dit cela de manière détournée tout en essayant de sous-entendre qu'il l'apprécie. Les mots sortent parfois sans qu'il ne réfléchisse et la plupart du temps, il en vient à les regretter et à se poser tous un tas de questions sur leur probable interprétation. Bon sang. Qu'il est difficile de faire face à Nova ces derniers temps.

La voiture ralentit finalement et le beau châtain se gare pour suivre la demoiselle en direction de la descente pour la crick. « Tu as déjà faim? » Rit-il, taquin, avant d'ouvrir la glacière après avoir installé une toute petite table pliante sur la serviette. Léo est soigneux et doux dans ses gestes, glissant les tupperwares pour montrer ses mets divins qu'ils pourront dévorer d'ici quelques secondes. « J'espère que ça t'ira. Je sais que tu ne peux pas manger de sushis normaux, mais ceux-ci sont sans poissons crus. » Avoue-t-il assez fièrement, lançant un clin d'oeil à la jolie brune qui commence, petit à petit, à hanter ses pensées.

Tu observais autour de toi, connaissant de mieux en mieux cette ville qui n’est pas la tienne. Tu ne voulais pas trop t’attacher au paysage et à certains coins de la ville. Après tout, il était bien annoté qu’après la naissance de l’enfant, tu allais devoir quitter la ville. Enfin, tu avais encore un peu de temps pour en profiter, et profiter également de monsieur Tabby qui était un bel homme. Tu ne pouvais pas t’empêcher de l’observer par moment, c’était plus fort que toi. Tu avais envie de découvrir cette petite krick qui n’était pas trop loin de l’endroit où vous vouliez vous rendre. La voiture s’arrêta finalement, tu fus le premier dehors à apprécier le vent sur ton visage. Par contre, ton estomac te rappela que tu avais faim. Après tout, tu devais manger pour deux. « je pense qu’il ou elle a faim » dis-tu comme excuse. Ca pouvait être toi également, mais de ce que tu as pu sentir et voir ce matin, ça avait l’air bon et tu avais hâte de pouvoir y goûter. Tu regardas Léo mettre la petite table en place, alors que tu t’installais tranquillement. Tu souris en voyant le tupperware se poser devant toi avec les magnifiques mets. « ça a l’air délicieux et ne t’inquiète pas, tout me va. Tu dois avoir remarqué que je ne suis pas difficile » dis-tu avec un sourire au coin des lèvres. Tu pris la première bouchée que tu commenças à manger tranquillement. « c’est trop bon, comme toujours » dis-tu en lui faisant un clin d’œil, attrapant déjà ta deuxième bouchée.