Tout me disait de laisser derrière moi pour l'abandonner et me voilà assise contre ce dossier douloureux. La noirceur se glissant sous ma peau. Faisant sentir ce regard brunâtre, vide de toute existence. Je ne pouvais détourner l'enveloppe endormie devant moi. Cet homme se battant pour exister et vivre malgré la douleur qui se presse en lui. Je sais que nous n'allons jamais être seuls. Qu'on cherchait à m'éloigner de lui afin que je respire que je mange, mais mon coeur ne pouvait pas. Je ne trouvais le sommeil dans ce lit monter en haut par Giulia. Je n'avais pu garder le repas qu'elle m'avait offert. La femme que je suis n'a plus rien. Elle ne sait plus quoi faire ni comment respirer. Je contrôle tout dont mon existence pourtant me voilà sur le bord d'un précipice prêt à allonger les bras et tomber pour retrouver le seul homme que j'ai aimé. Celui dont je n'ai pu avouer ce que je ressentais. Je souris alors que mes jambes sont pliées sur le coussin du fauteuil. Son fils près de nous. Une larme descendant doucement encore sur ma joue alors que mon âme se brise doucement sous le son des moniteurs. Je ne cesse de lui parler, je ne peux le laisser dans ce lit. On ne cesse de me retrouver endormie contre sa paume. Je veux sentir sa chaleur rassurante. Celle me prouvant que ma bête est en vie malgré les paupières fermées. Ma tête se détourne vers Silas au loin. Je souris, affichant pour ma première fois mon visage humain. Laissant la froideur, disparaitre. Kaj, ma faiblesse. Je soupire et repose le regard sur lui. Ma main coller contre ma poitrine serre son bracelet. Alors que la tristesse me reprend encore, je lève les yeux. Observant l'écran. Je laisse mes pieds tomber contre le sol, ma main échappant le bijou au sol et m'approche de lui rapidement. Je souris et laisse un rire peiné se glisser contre mes lèvres. Je m'assois contre son bras tomber. Ma paume se glisse sous sa main et l'autre s'enroule au-dessus. Je l'embrasse doucement et ma main craintive bien caresser sa joue. "Kaj...Ne bouge pas." Mon pouce la caresse et une larme descend le long de la mienne. "Reste tranquille, je t'en supplie. Je suis là. Je suis là ma bête..." Ma voix est triste, mais heureuse. Elle ne m'appartient pas pourtant elle est mienne. J'embrasse de nouveau sa jointure. Mon corps est transpercé par un sentiment nouveau que je ne comprends pas encore. Est-ce cela, l'amour ?