Il est tôt quand j'arrive ce matin à l'hôpital. J'ai tenté de contacter Lolita hier mais elle n'a pas répondu, alors je m'inquiète et me demande ce qui se passe. Je lui renvoie un message ce matin, je sais que son frère est mal en point. Il ne supporte pas la cicatrisation et un bout de balle qu'on n'a pas encore sur retirer se balade dans son corps. Je sais qu'ils devaient opérer ce matin alors je suis venu à l'avance, parce que je voulais être là. Je lui ai renvoyé des messages, elle a eue un problème. Je me demande dans quoi ils sont mêlés si eux sont de la mafia aussi? Il semblerait que toute cette ville soit de la mafia. C'est pas croyable. Je fais les cents pas, je ne travail que cet après-midi. Je n'ai pas eu vraiment de nouvelles, j'en ai seulement en fin de mâtiné et quand je vois leur mine je comprends tout de suite qu'il est mort. Je ferme les yeux. Mon chef est là et ne me dis rien, pause une main sur mon épaule. Je passe une main sur mon visage et je vais vers les vestiaires. Je sais qu'il n'y aura personne alors j'y entre, ferme la porte et m'assois sur l'un des banc. Je n'arrive pas à croire ça. Ça me fait penser à mon frère. Je me prends la tête dans les mains. Je sens les larmes qui viennent mais je ne pleurs pas. Je prends quelques minutes avant de me relever et je compte retourner travail, comme si de rien n'était, mais mon chef arrive et me demande d'aller dans son bureau. Je le suis. Il ne veut pas me voir dans les parages. Il veut que je rentre, surtout après l’altercation avec Enzo alors je m'exécute et je pars.

Je reviens quelques jours après. Je ne veux pas rester chez moi à ruminer, mais je passe devant la chambre ou était Aubrey et ça me fait comme un poids dans le cœur. Un coup dans la poitrine. Je n'ai pu sauver ni l'un ni l'autre. Je sens les larmes monter alors que je n'ai jamais pleuré jusqu'à maintenant. Même pas à la mort de mon frère, encore trop dans le déni. Je préfère m'en aller et je préfère que personne ne me vois comme ça. Je reprends mes affaires, je ne suis clairement pas prêt à revenir. J'ai eu un burn out il y a quelques mois,après la mort de mon frère et tout me reviens en pleine tronche. Je suis dans le couloir et m'essuie les yeux, je n'ai pas envie de pleurer maintenant. Je préfère autant qu'on ne me voit pas alors je baisse la tête et je percute quelqu'un. Quelqu'un qui n'est autre que Clara que je n'ai pas contacté depuis quelques jours à cause d'Enzo alors que j'avais besoin d'elle. Je la regarde sans savoir quoi dire. Je sens juste que mes larmes coulent et que je craque enfin, depuis tout ce temps. J'ai toujours tout retenu jusqu'à maintenant.

Je n'aime pas me sentir comme ça aussi vulnérable, aussi mal. Je n'aurais pas dû m'attacher à ce patient, mais c'est plus fort que moi. Je suis sentimentale. Je m'attache aux gens quand ils me touchent, quand ils me parlent d'eux, ça fait parti de mon job, même si mon chef des internes me répète que non, que je suis trop gentil, qu'on doit juste les soigner, mais il faut qu'on offre un bon service et forcément ça passe par le sociale. Je laisse les larmes couler un eu avant de me frotter le visage. Le coup d'Enzo est encore là, mais j'ai mis de la glace et il n'est pas si gros. Il n'est plus violacé, il est devenue plus clair. Je l'avais mérité. J'aurais du lui dire en face et comme je suis un trouillard, un lâche comme il 'a dit, je n'ai rien dit tout de suite. Elle me prends dans les bras, mais je ne veux pas qu'Enzo sache ça. Je ne peux pas la laisser faire alors je m'éloigne rapidement. Je fais non de la tête sans donner plus d'explication, parce que je ne dirais pas que j'ai la trouille d'Enzo. J'ai beau être plus âgé, il fait quand même parti de la mafia enfin il paraît, c'est ce que Threat disait, j'ai fini par regarder oui. Je n'en ai pas été plus surpris que ça, il a la tronche pour et le caractère pour aussi. Je me frotte le visage, j'ai l'air minable. Je suis minable.

«Il est mort. Je l'ai laissé mourir, je n'ai rien pu faire. Je n'étais même là.»

Le ton est sans émotion, froid ce qui ne me ressemble pas, mais je l'ai en travers de la gorge. Je n'ai pas pu le sauver, mon frère non plus. C'était la même histoire. Ils sont mort seul. On ne peut pas sauver tout le monde, mais c'est injuste. Elle sait de qui je parle,la chambre ou il était est désormais vide. Je lui avais parlé d'Aubrey rapidement, je ne lui en ai pas dit plus. Je me revois lors de son opération, sa carotide qui éclate, je ferme les yeux et c'est mon frère que je vois à sa place.

«Je dois m'en aller. »

Je ne me sens pas bien ici. Je le sens tout au fond de moi que cet hopital, que ce mouroir me pèse de plus en plus. J'ai besoin de sortir.