Neuf jours... Tu étais là là depuis neuf jours. Une encoche à la tête, mais bien en vie et réveillé. Réveillé ? Non, plus maintenant. Tu t'es endormi sur la chaise posée devant son lit, contre un mur. Pendant que tu dormais, personne ne pouvait entrer dans la pièce, pas même une infirmière, ou un médecin. La porte était fermée à clef et tu avais des hommes postés dans le couloir. Tu restes immobile, toujours dans l'espoir qu'il ouvre enfin les yeux. Un peu plus tôt dans la journée, sa copine ne paraissait pas dans son état normal. Non pas qu'elle l'était totalement... Mais depuis qu'elle avait rejoint sa chambre, elle ne l'avait pas quitté, elle t'avait tenu compagnie. Elle avait besoin de voir sa mère et tu n'étais personne pour l'en empêcher. Elle est partie sans encombre. Douze heures après son départ, donc près de vingt-trois heures, tu dors à demi, ta tête bien droite, ton pouce soutenant ton menton et ton index retenant le ballant sur le côté.

Peu à peu, tu revenais sur la terre ferme. Pendant un temps qui te semblait une éternité, t'avais eu l'impression que ton esprit avait quitté ton corps pour s'offrir un voyage on ne savait où. Ca avait été le néant complet, tu te souvenais de rien et ça t'énervais. Enfin, tu te souvenais de ce qui s'était passé pour te retrouver dans cet état, mais pas de ce "trou noir" où plus rien ne semblait compter. Tu avais été incroyablement léger pendant tout ce temps, comme si aucun de tes soucis n'existaient.
Et puis, tu revenais peu à peu à toi, et la douleur recommença. Tu avais été fortement blessé au cou et tu sentais encore le geste de ta blessure se reproduire. C'était gravé en toi, t'avais eu la peur de ta vie, tu t'étais dit que c'était foutu, qu'il n'y avait plus rien à faire. D'ailleurs, tu t'étais cru mort pendant tout ce temps. Et puis non, t'étais toujours en vie.

Tu ouvris peu à peu les yeux. Au départ, t'eus une vision très floue, tes yeux ne s'ouvrirent pas en grand mais restèrent plissés le temps de quelques secondes, voir même quelques minutes. Ta tête tournait légèrement mais tu te sentais plutôt bien Tu déglutis un coup à mesure que ta vision redevenait nette et tu visualisais une silhouette à tes côtés. Lorsque le nuage de brume s'échappa, tu t'aperçus qu'il s'agissait de...

"Kaj?" appelas tu difficilement, ta gorge ayant été sévèrement touchée. Ta voix était enraillée mais tu t'en tirais plutôt bien.

Tu étais mal installé, trop mal installé. Un inconfort qui durait depuis des jours. Trop longtemps à ton goût. Tu n'avais jamais apprécié te retrouver dans un hôpital, surtout avec son statut. Tu n'y étais pas allé de main morte sur les hommes qui gardaient la porte. Tu en avais même un peu partout dans l'hôpital, gardant un oeil sur les autres rescapés et à l'entrée aussi.

Tu entends soudainement une voix. Une voix familière et tes yeux s'ouvrent d'un coup. Ton coeur fait un bon et tu te lèves rapidement de ta chaise. Tu t'approches du lit et tu te rends compte que cette fois, tu n'as pas halluciné sa voix. Tu viens poser une main sur son front pour déclarer ses cheveux. « Jacob... hey... » Tu lèves les yeux sur les signes vitaux et vérifies les perfusions. Tu ramènes ton regard sur lui et arques un sourire léger. Ça te rassure de le voir réveiller enfin. Tu t'éloignes un instant pour aller récupérer la chaise que tu traines jusqu'au lit. Tu t'y installes à nouveau et tu le regardes. « Ne bouges pas trop rapidement, tu viens de passé des jours dans le coma... »

Lorsque tu ouvris les yeux et que tu vis plus clair, tu t'aperçus que tu étais dans une chambre d'hôpital. Depuis combien de temps, tu l'ignorais complètement, mais t'espérais ne pas avoir trop raté. Tes premières pensées allèrent vers Vica qui était visiblement absente, en te demandant si elle allait bien et si elle était au courant de ce qui t'étais arrivé. Peu à peu, les souvenirs de ton agression refaisaient surface et tu éprouvas un sentiment de honte au point que tu aurais préféré disparaitre pour de bon plutôt que d'avoir survécu à cette attaque. Comment se pouvait il que tu sois resté en vie? Peut être avais tu une mission importante à faire avant cela. Toujours était il que ce n'était pas Vica qui était là mais ton père. Il avait veillé sur toi pendant que tu étais endormi. D'ailleurs, lorsque tu prononças son nom, il s'était approché de toi et avait mis une main sur ton front. Tu n'en étais pas fier, bien au contraire, t'avais pas envie d'être materné, mais tu te sentais incapable de bouger plus que cela pour le moment. Peu à peu, les sensations de ton corps revenaient et la douleur, ou plutôt une gêne, resurgit. Ton père t'annonças que tu avais été dans le coma pendant des jours et immédiatement, la panique s'installa.

"Quoi? Combien de temps?" demandas-tu faiblement. Ta voix était toujours aussi raillée mais au moins, tu parvenais à parler. "Et Vica, où est elle?" ajoutas-tu par la suite en pensant à elle puisque tu aurais souhaité qu'elle soit présente à tes côtés. Quoique, comment pouvais tu l'affronter désormais avec ce qu'il s'était passé? Même devant ton père, tu éprouvais une certaine honte. T'avais pas été à la hauteur et ça te rongeais peu à peu.

Tu te souviens quand tu t'es retrouvé dans cette situation. Tu t'es retrouvé dans un état encore plus lamentable que le sien. Tu sais ce que ça fait d'être aussi bas. Tu serres les dents à cette pensée, mais c'était du passé. Tu n'es pas stupide, tu te dis que c'est ce qu'il doit ressentir, cette impuissance, ce manque de contrôle. Tu ne peux lui repprocher quoi que ce soit, il s'est sûrement defendu, contrairement à toi. Tu l'avais fait pour sauvé ton frère... Tu t'étais retrouvé à revivre ce moment il y a quelques jours... Malheureusement... Evan s'était retrouvé dans ce cauchemar. Tu te râcles la gorge.

« Tu es arrivé à l'hôpital il y a onze jours... Tu as disparu il y a dix-sep jours... » Tu viens mettre tes mains dans tes poches et tes doigts se mettent nerveusement à jouer avec son couteau de poche, toujours au fond de l'une des tiennes. Tu détournes le regard vers la porte et tu pousses un soupire. Une main vient passer dans tes cheveux. « Elle est partie il y a quelques heures. Elle allait voir sa mère. Elle ne t'a pas quitté depuis que tu es de retour... » Tu ne sais pas pourquoi elle est partie et tu sais bien que tu n'aurais jamais pu, ou osé l'en empêcher. Tu le regardes un instant, silencieux, songeur et après un moment, tu décides de reprendre le dessus. « Écoutes Jacob, je sais très bien ce que tu ressens. J'ai été à ta place il y a quelques temps. Je connais cette honte... Ne la cache pas, prends là et serre t'en. » Tu sors de ta poche son dit couteau et tu le poses sur le lit. « C'est qu'une raison pour se relever. »

Pour le moment, tu ne pensais pas vraiment. Tu étais encore un peu trop dans les nuages pour te remémorer avec exactitude ton agression. Tu ne savais pas qui t'avais fait ça et tu t'en fichais pas mal pour le moment. Tout ce que tu savais, c'était que tu étais encore en vie, malgré toi. Une chance inouïe qu'ils t'aient ratés. Comme quoi, on ne se débarrassait pas si facilement de la mauvaise herbe. Pourtant, face à ton père, tu te sentis soudainement mal à l'aise. T'aurais aimé briller plus que cela. On t'avais eu par surprise, et t'avais pas été assez sur tes gardes en te rendant au manoir. T'aurais dû pourtant t'y attendre, c'était évident, vu la merde qu'il se passait dans cette ville, mais t'avais espérer regagner le manoir sans encombre. Tu t'en mordais les doigts d'avoir été aussi stupide. Ca ne te ressemblait pas, et mine de rien, ça te servait de leçon. La prochaine fois, tu réfléchiras mieux avant quoique ce soit. T'étais pas surpuissant non plus, t'étais même plutôt novice en la matière. Avec un peu plus d'entrainement, tu seras parfait. Il fallait mettre les bouchées doubles désormais.

Ton père te répondit que cela faisait onze jours que tu étais à l'hôpital et que cela en faisait dix sept depuis ta disparition. Tu aurais aimé savoir ce qu'il s'était passé mais chaque chose en son temps. Tu évitais le regard de Kaj Wick parce que tu n'osais pas l'affronter avec ce qu'il s'était passé. Tu lui jetais quelques coups d’œil par ci par là, pour t'assurer que c'était bien ton père en face de toi, mais sans plus.
"Wouah. Et qu'est ce qu'il s'est passé?" demandas-tu, tout de même curieux. Au fond, t'étais touché que ton paternel soit là à ton chevet. Tu te demandais depuis combien de temps il était là. Au moins, tu n'étais pas seul et ça, c'était rassurant. Tu pensas aussitôt à Vica et lorsque Kaj te dit qu'elle était partie il y avait quelques heures, tu fus aussitôt rassuré. Elle était donc venue. Tu ne savais pas ce que tu lui dirais la prochaine fois que tu la verrais, et t'étais pas trop pressé d'y être pour éviter cette conversation, parce que t'étais incroyablement gêné. T'avais pas été à la hauteur, une fois de plus. Et ton père sembla le comprendre puisqu'il voulut te rassurer en te disant que ça lui était arrivé également et qu'il comprenait la honte que tu pouvais ressentir. T'étais touché par ses mots, il était très différent du père Ryder qui ne t'aurais jamais dit cela à sa place. Mais t'étais pas convaincu pour autant.
"J'ai échoué. J'ai pas été à la hauteur. Je suis désolé" t'excusas tu en regardant à moitié ton géniteur à côté de toi. Tu pouvais pas trop faire autrement vu qu'il était juste au dessus de toi, mais c'était difficile d'affronter son regard. Tu savais que tu valais mieux que ça. A présent, t'étais coincé dans une chambre d'hôpital et tu ne pouvais rien faire d'autre.

Tu t'étais assoupi avec une nouvelle plutôt inquiétante... Une demande plutôt étrange de la part de Vincenzo. Sa fille... Cette Vica. Son absence et le manque de réponse aurait du te garder éveillé, mais tu étais parti dans tes songes trop rapidement. L'heure tardive de son réveil et le tient plutôt mouvementé t'avait mené ailleurs, loin de cette idée. Du moins, pendant un instant, l'instant d'entendre sa voix et de te rassurer qu'il allait bien malgré son état. L'instinct paternel qui prend place. Tu es calme et posé, ton esprit s'éclairci et reprend contact avec la réalité. Tu restes adossé à la chaise le dévisageant face à sa question. Le manque de réponses... Tu ne pouvais pas répondre à sa question. Tu baisses la tête vers tes mains que tu croises et tu pousses un lourd soupire. « J'aimerais te dire que je le sais, mais c'est le néant. Tu ne sembles pas être le seul à avoir été touché. Si les calculs sont bon... il y a eu onze victimes. » Tu soupires de nouveau en levant les yeux vers lui. Le sujet Vica te gifle de l'intérieur et cette discussion un peu plus tôt avec le père de cette derrière t'atrappe le coeur. Tu détournes le regard. Tu ne peux pas lui mentir ou lui cacher quelque chose comme ça, ça pourrait te retomber dessus... Tu avais malgré tout une priorité : le rassurer. Tu sais bien que ton père n'a pas du être très tendre avec lui et tu n'es pas comme lui. Tu l'as été un temps, sans émotions, sans relations valable, sans intéret, mais depuis que tu as découvert avoir une famille, les choses un changé. Tu viens poser une main contre la sienne pour l'inviter à te regarder. « Regarde-moi... Tout le monde tombe un jour pour se relever. Je ne veux pas de tes excuses, ce qui m'importe, c'est que tu sois en vie aujourd'hui. Tu n'as que seize ans, je ne te demanderai jamais d'être à la hauteur de ce qui pourrait m'atteindrait même moi. Je me suis longtemps cru intouchable, pourtant, j'ai fini en chaise roulante pendant quelques semaines... Ne fait pas la même erreur que moi... Je suis responsable de ce qui t'es arrivé... Je suis ton père, j'aurais du veiller sur toi. » Kaj Wick et la culpabilité... Un mélange plutôt étrange et un goût amer en bouche. C'est ironique. Tu relâches sa main en l'amenant nerveusement contre ta nuque. Tu te cales dans ta chaise en fermant les yeux. Tes mains passent agressivement sur ton visage, tu cherches les mots pour sa copine. Ce n'est peut-être rien, mais d'un autre côté, c'est peut-être pire...

Bien sûr, tu ne t'attendais pas à avoir des réponses immédiates. Pourtant, t'aimerais comprendre ce qui t'étais arrivé. Si on s'en était pris à toi, ce n'était pas anodin, t'en étais persuadé. Et ce que te dit ton père à ce sujet te dérouta. Onze victimes? Et toi t'étais dedans? Ce qui était certain, c'était que c'était une bande qui avait organisé cela. Tu ne savais pas trop pourquoi toi, même si t'avais ta petite idée là dessus mais de là à faire onze victimes? Tu te demandas dès lors qui étaient ces autres victimes. Étaient elles choisies bien spécifiquement ou bien étais ce un total hasard? Cette ville promettait décidément. Depuis que tu étais arrivé, il s'était passé beaucoup plus de chose ici que tes seize années à New York. Peut être avais tu été aveugle depuis lors aussi. En tout cas, t'étais pas très rassuré.
"Onze victimes hein? Eh bah. Y'a eu des morts?" t'intéressas tu parce que toi même avais failli y passer.
Et puis tu songeas à Vica et à la prochaine fois que tu la verras. Tu ne te sentais pas vraiment en état de lui parler même si t'étais persuadé qu'elle allait plutôt te réconforter ou quelque chose dans le genre. D'ailleurs, tu t'excusas auprès de ton père pour ton échec, même si c'était une perte de temps parce que le mal était fait et que tu pouvais pas revenir en arrière. Mais une fois de plus, ton père voulut te réconforter en te rappelant que lui aussi a déjà vécu cela et qu'en prime, il était responsable de toi. Tu fis une grimace. T'avais toujours pas l'habitude que quelqu'un s'occupe de toi.
"J'ai longtemps grandi sans qu'on ait quelque chose à faire de moi alors je ne t'en veux pas du moins du monde. J'aurais juste aimé être capable de me débrouiller seul, ça m'énerve d'être si... faible."
Tu pris ton couteau que ton père avait posé sur le lit. D'habitude, il était caché dans ta manche, mais là, tu t'en avais pas. Au moins, il avait été retrouvé. En tout cas, tu observas l'attitude nerveuse de ton père et tu remarquas qu'il n'était pas tranquille.
"Qu'est ce qu'il y a?" demandas-tu, curieux.

« Aucun mort pour l'instant, mais la majorité dans un état inquiétant. » Tu t'étais renseigné et ce n'était joli à voir. Déjà, les victimes... La fille d'un agent du FBI, une officier de police, l'adolescent d'un avocat, une autre d'un psy, un agent du FBI, une détective privée... Puis il y avait... Ton fils, la soeur et le frère de Vincenzo, la soeur de Enzo et un agent du gouvernement. Quelque chose clochait et tu n'avais pas pris le temps de te pencher là dessus, tu avais d'autres soucis en tête. Les autres n'avaient aucune importance pour toi vu l'état de ton fils. Il était ta priorité.

Tu faisais ton possible pour rassurer ton fils. Faut croire que malgré l'absence de tes parents dans ta vie, tu as su malgré tout avoir cette fibre paternel. C'est plutôt étrange vu les circonstances de ta vie. Tu pousses un soupire à ce qu'il dit. Tu l'observes un instant en silence. Tout ce que tu pouvais faire, c'était d'y aller avec tes expériences personnelles. « J'ai grandi seul, c'est surprenant quand on s'inquiète pour nous pour les premières fois, pas vrai? » Tu arques un léger sourire qui ne dure pas très longtemps. « Tu n'es pas faible, tu n'es tout simplement pas préparé. On règlera ça ensemble. Dès que tu iras mieux. » Tu tombes soudainement nerveux, chose qui ne t'arrive jamais en tant normal et tu penses à l'état dans laquelle tu t'es retrouvée lorsqu'on t'avait appris la disparition de Peia à l'époque. Tu serres la mâchoire et tu te lèves pour t'éloigner un instant. Tu observes à travers la fenêtre. « Parfois, il faut simplement une bonne raison pour se battre. » Tu passes une main sur ton visage avant de revenir au pied du lit. Tu viens t'appuyer, refermant ta poigne contre le plastique. Tu plantes ton regard à distance dans le sien. Tu sais très bien que ça sonne mauvais comme histoire. « Vica ne donne plus de nouvelle depuis qu'elle a quitté l'hôpital. Sa mère non plus. »

Ton bébé, on s’en était pris à ta princesse. Tu pourrais régler cette histoire tout seul, allé trouver cet abruti et le déglinguer ! Oh oui tu pourrais le faire, t’as assez de rage pour ça, mais il te connaissait trop bien, toi et tes hommes. Tu ne pourras pas le berner facilement, il connaît toutes vos tactiques et il s’attend à te voir débarquer. Tu dois le surprendre et ta première idée et sûrement la meilleure que tu puisses avoir, c’était de faire appel à Kaj. Jamais il ne se douterait que tu demanderais de l’aide à ton rival et c’est justement comme ça que tu allais le surprendre. T’allais laisser Kaj se charger de ça avec ses hommes que ton ancien employé ne connait absolument pas. Enfin, pour ça il fallait que cet abruti accepte de payer sa dette, chose qu’il ne semble pas vouloir faire au vu des vents qu’il t’a laissé par sms. Mais ce n’est pas grave, t’allait de déplacer jusqu’à lui sans problème. Sa dette, il allait la payer ce con ! Rapidement, tu te retrouves dans les couloirs de l’hôpital et très vite tu te retrouves encerclé par ce que tu supposes être les gars de Kaj. La chambre de Jacob n’était pas très loin alors tu commences à hurler « KAJ ! DEMANDE À TES GORILLES DE ME LAISSER PASSER SINON C’EST AVEC UNE BALLE DANS TA TÊTE QUE TU VAS PAYER TA DETTE !!! » Tu regardes vers la porte toujours close « ALLER MON GROS ! MONTRE QUE TES UN HOMMES ET VIENS DIRE BONJOUR »

@Jacob Ryder & @Kaj Wick

Ainsi donc il y avait eu plusieurs autres gravement blessés en même temps que toi. D'une certaine manière, ça te rassurait, parce que t'étais pas le seul à t'avoir fait avoir mais tout de même... t'avais loupé le coach. T'avais été lamentable, au point que tu étais honteux. Mais comme le faisait comprendre ton père, c'était un manque de préparation qui t'avais conduit à l'hôpital ce jour même. Lorsqu'il te dit que lorsque tu iras mieux, vous vous entraînerez, t'eus un petit sourire. Effectivement, s'il y avait une prochaine fois, tu aimerais savoir te défendre. Tu avais pourtant assuré la première fois qu'il avait fallu secourir Vica, pourquoi t'as été autant dégonflé cette fois ci? Enfin, tant pis. Ce qui était fait était fait désormais.

"Merci. Je compte bien me rattraper." promis tu, déterminé.

Puis ton père trahit sa nervosité que tu ne manquas pas de remarquer. Il était partit en direction de la fenêtre en disant que parfois, il fallait seulement une bonne raison pour se battre. Tu ne compris pas vraiment où il voulait en venir par là, puis il revint à ton chevet et t'appris que Vica ne donnait plus de nouvelles, ainsi que sa mère.

"QUOI?"

Tu voulais hurler mais ta gorge t'en empêchait. Néanmoins, tu montras ton inquiétude et lorsque tu te redressas vivement dans ton lit, prêt à te lever, comme si ça allait changer quelque chose, tu entendis des cris dans le couloir. Visiblement, quelqu'un voulait voir ton père, ce qui te calma un instant.

"C'est quoi ça?" l'interrogeas tu.

Tu arques un léger sourire à ce remerciement. Toujours aussi étrange à entendre qu'à dire. Presqu'inaudible, tu laisses tomber un "bien" avant d'aller dans le plus sérieux de la chose. Tu te devais de lui dire que ça copine semblait avoir des problèmes. Tu ne t'attends pas à une bonne réaction et c'est bien ce qui fait trainer les choses. Le médecin n'était toujours pas passé pour son état, peut-être qu'il ne devrait pas bouger. Malgré tout, tu ne te vois pas lui mentir et tu lui dis la vérité. Un simple mot et tu baisses la tête entre tes épaules un instant.

Soudainement, tu entends tes hommes s'éloigner de la porte et tu fronces les sourcils. Tu te redresses et t'en approche. Tu tends l'oreille et tu serres les dents. En vitesse tu sors ton portable de ta poche et réalises les messages. Tu pousses un soupire en faisant signe à ton fils d'attendre. Tu pousse brusquement la porte avant de te rendre jusqu'à lui. Tu l'agrippes agressivement par le col pour le trainer jusque dans la chambre. Tu le pousses à l'intérieur et tu le dévisage. La porte se referme derrière toi. « Non mais qu'est-ce qui te prends de hurler comme- » Le déclique te freine dans tes mots, c'est pas le temps de se prendre la tête. S'il est là, c'est que c'est plus grave qu'il n'y parrait. Tu te masses le menton et jette un coup d'oeil à Jacob, l'air sérieux. Tu restes figer une minute ou deux à le fixer avant de revenir à Vincenzo. « Payer ma dette, hein? Pour que tu te déplaces jusqu'ici pour ça, ce que ce n'est pas rien. Elle ne donne plus de nouvelle depuis des heures, donc... Qui et ou ? » Il était hors de question de perdre du temps. Tu sais bien qu'il n'aura pas à insister, plusieurs raisons t'amènes à le faire sans demander quoi que ce soit. De un, c'est la copine de ton fils. De deux, c'est une enfant. De trois, des enflures de ce genre ne mérite rien de mieux que de souffrir. Et de quatre... « Tu m'as ramené mon fils, je te ramènerai ta fille. »

On ne pouvait pas le nier, tu savais faire des entrées remarquées. Partout où tu allais, tu faisais savoir que tu étais là ! Comme en cet instant précis où tu étais entouré d’hommes armés qui pouvaient te butter à tout moment alors que toi, tout ce que tu trouves à faire c’est hurler après Kaj. Tu te fous de déranger les gens dans les autres chambres, tu veux juste que cet abruti de Wick daigne se montrer pour que vous puissiez discuter. « AH te voilà ! J’ai failli attendre » Tu lui offres l’un de tes plus beau sourire mesquin avant de te faire traîner à l’intérieur de la chambre par le col de ta veste en cuir noir. Tu jettes un coup d’œil au lit dans lequel était son fils et tu fus surpris de le voir éveillé. « Oh, mais c’est qu’il est réveillé le gamin. Salut Jacob » Le même sourire s’affiche sur ton visage avant que tu ne prennes ton sérieux pour discuter du sujet de Vica à Kaj. « Un de mes gars ! Il est pas con, il est sûrement pas seul. Je pourrais m’en occuper, mais il s’attend à ce que je débarque. Il connait tout de moi et de mes gars. Il s’attend à me voir débarquer et il a sûrement min un piège en place. Mais il ne se méfierait pas de tes hommes qu’il ne connait pas. Il ne s’attend pas à ce que je te demande à toi de t’occuper de ça » Il faut avouer que même toi tu t’étonnais de venir demander de l’aide à ton rival. Mais c’était la meilleure chose à faire et pour ta fille tu ferais n’importe quoi. « Bien ! C’est ce que je voulais entendre ! Tu vois Jacob, ton père est un homme d’honneur » Sur ces mots tu fais une tape dans le dos de Kaj comme s’il s’agissait d’un ami de longue date.

@Jacob Ryder & @Kaj Wick

Le fait d'apprendre que Vica et sa mère ne répondait plus t'inquiétais davantage. Tu ne voulais pas rester sans rien faire en attendant que les choses se fassent, mais vu ton état, t'irais pas bien loin non plus. Tu étais encore sous l'effet des médicaments et si t'étais plutôt en forme, tu te sentais vasciller à tout moment. Néanmoins, tu espérais que les choses se règlent rapidement. Tu n'eus pas le temps de réagir que quelqu'un cria dans les couloirs. Ton père disparut un instant avant de revenir avec un autre homme, celui qui avait crié plus précisément. Ce dernier te regarda et te salua et tu lui lanças un regard, hésitant.

"Salut... Vincenzo?" devinas-tu, même si tu avais peine à y croire. Aux dernières nouvelles, il ne s'entendait pas des masses avec ton père et ça avait même provoqué une guerre. Mais tu ne voyais pas qui ça pouvait être d'autre, surtout lorsqu'il reprit la parole, tu fus convaincu de qui il s'agissait. Ton père promit de récupérer Vica parce que Vincenzo t'avait ramené toi, ce qui te refroidit le dos.

"C'est toi qui m'a ramené?" t'étonnas-tu en ne faisant pas attention à ce que Vincenzo te dit au sujet de ton père. "Il faut la retrouver le plus vite possible. J'ai pas envie de rester sans rien faire alors qu'elle a des ennuis."

Une fois de plus, t'étais dans une situation de faiblesse et ça t'agaçait d'autant plus. Tu voulais la rechercher toi aussi, et faire payer ceux qui, semblerait-il, l'avait enlevée.

Tu avais ramené Vincenzo à la chambre pour qu'il cesse d'attirer l'attention. Il ne savait pas se faire discret. Tu grinces des dents lorsqu'il s'adresse à ton fils en l'appellant gamin. À son âge, tu n'avais jamais apprécié ce terme et passé la quarantaine, ça n'avait pas du tout changé. D'une main bien plate, tu viens lui foutre une baffe derrière la tête. Tu jettes un regard bref à Jacob avant de ramener ton attention sur la grande gueule.

Tu dévisages ton rivale lorsqu'il te décrit la situation. C'est plutôt étrange comme situation. Il y a quelques temps, vous vous serriez entretué et là, vous vous trouvez dans la même pièce. Ton cerveau se met déjà à rouler en réfléchissant. Tu pointes ton fils en fixant le vide. « Il t'a trouvé à Sumpter. » Tu ramènes ton attention sur Vincenzo lorsqu'il te fou un tappe dans le dos. Ce n'est pas parce que vous êtes en trève que tu vas te privé. Tu serres le poing avant de lui foutre dans l'estomac. Tu l'aggrippes par la nuque pour t'assurer qu'il reste plié et tu t'approches de son oreille. « Touches-moi à nouveau comme ça et je ne répondrai pas de mes actes. On est pas des amis. inteso? » Tu le redresses et replace son chandail avant de frapper contre son torse à main plate, tout en serrant son épaule de l'autre main. Tu te tournes et récupère un sac. Tu le lances à ton fils. « Changes-toi. Si t'arrives à te rendre à la voiture sans te tenir et sans aide, tu viens avec moi. » Tu ramènes ton attention sur l'italien. « Tu sais ou elle est ? »