Ce mec est bien trop collant, bien trop insistant aussi. À glisser ses mains contre la peau de tes cuisses alors que tu lui as dis non à plusieurs reprises, alors que tu le rejettes à chaque fois, que tu l'empêches de te toucher. Du moins tu essayes. Il te file la nausée, il te répugne. Tu as tenté de le repousser, de l'obliger à lâcher son emprise sur toi mais il a bien plus de force que toi. Les propos infectes qu'il te murmure à l'oreille te dégoute plus que ça te donne envie. Il faut que tu trouves quelque chose pour qu'il te lâche avant qu'il passe au dessus de ce "non" que tu as pu lui dire. Tu ne sais pas pourquoi il refuse de te lâcher mais dans tous les cas, il te maintient contre ton gré, son corps étant collé contre le tien. Tu as beau te débattre, tu lui cracherais bien à la gueule. Tu lui donne finalement un coup bien placé dans les bijoux de famille avant de fuir. Tu t'approches d'un homme que tu ne connais pas, que tu n'as jamais. Il est plus âgé que toi, ça se voit mais tu t'en fiches. C'est ta seule chance. Ton cerveau est en mode automatique, si tu peux échapper à une tentative de viol... Tu attrapes le bras de cet inconnu, un grand sourire sur le visage. Chéri ! T'es revenu. D'un regard, tu espères qu'il comprenne. Qu'il réalise qu'il faut pas qu'il dise que tout ça est complètement faux, que ce n'est pas ton petit copain. T'entends la voix de ce mec juste derrière. Bah alors ma jolie, fallait me le dire si tu voulais un plan à trois Un frisson te parcourt l'intégralité du corps. T'es à deux doigts de lui foutre ton poing dans la gueule, il te répugne. Comme si t'étais un objet sexuel. Visiblement, il n'est pas prêt à en démordre. Même pour rentrer chez toi après ça, tu n'es pas sereine. Tu veux pas lui dire de me lâcher, je commence à en avoir marre. Tu le supplies du regard, la peur se lisant au fond de ton regard.

On se dit toujours que ça n'arrive qu'aux autres. Que ça ne t'arriveras pas. Pourtant, ce soir, tu as failli devenir l'une de ces filles. L'une de celles dont on abuse. Cette idée détruit instantanément la confiance que tu pouvais porter aux hommes. Tu sens que cet homme veut se libérer, tu ne peux rien y faire s'il ne veut pas t'aider mais ça te fais paniquer. Il t'arriveras quoi s'il ne t'aide pas? Tu n'es pas prête à imaginer le pire. Tu ne peux tout simplement pas. Sauf qu'il change instinctivement de comportement lorsqu'il entend les propos de ce gros porc. Au regard qu'il pose sur toi, tu comprends rapidement que quelque chose ne va pas. Peut-être qu'il a connu quelqu'un qui a vécu ça, tu n'en sais rien et tu n'es pas franchement dans un suffisamment bon état mentalement que pour oser lui poser la question. Il te pousse derrière lui, tu n'as même pas eu le temps de comprendre ce qu'il t'arrivait. C'est que Monsieur a du caractère ! On pourrait bien s'amuser tout les trois. Il rit mais toi t'as juste envie de vomir. T'as envie de lui sauter à la gorge. Tu me dégoutes. Dis-tu tout naturellement, c'est sincère. Il te répugne au plus haut point. C'est pas ce que tu disais il y a cinq minutes, quand j'étais prêt à glisser mes mains sous ta jupe. T'as juste envie de l'étriper, t'as pas les mots. Parce que c'est de ta faute en plus ?! Tu lui as dis non, tu l'as repoussé mais ça ne lui plait visiblement pas.

Par chance, même si tu étais paralysée par la peur, tu as su réfléchir rapidement pour te défaire des griffes de ce salaud. Tu étais là physiquement, mais mentalement aussi. Sinon il aurait abusé de toi, tu le sais. Il t'as bien dit qu'il voulait plus que ça. Tu lui avais dis non, mais ce n'était visiblement pas une réponse valable à ses yeux. Non? Ça veut dire oui ! Voilà comment ce porc a pu penser et ça te dégoute. Tu perd foi en l'homme. T'as encore eu de la chance parce qu'il était clairement prêt à se forcer sur toi. Il t'as détaillé ce qu'il te ferait et ça te donne des haut le coeur. Il était à un cheveu de glisser ses doigts en toi. Tu l'as frôlé de près. Par chance, tu n'es plus seule. Cet inconnu est là. Il y a quelque chose dans son regard, tu ne saurais dire ce que c'est mais tu le sens, tu le vois. Ne fais pas de bêtises, ne va pas te mettre dans de sales draps pour un mec comme lui ! Tu ne le connais pas, tu ne voudrais pas qu'il risque gros à cause de toi. Écoute ta pute tiens ! Parce que c'est comme ça qu'il te voit? Comme une pute ? Tu ne veux pas prendre le risque de finir en garde à vue pour quelqu'un comme lui. C'est ce genre de mecs qui pense que les femmes sont des jouets, des femmes juste bonnes à fourrer avant de passer à la prochaine. Il te dégoute et même si tu bous de l'intérieur, tu ne dois rien faire. Tu serres doucement son bras. Pas de quoi lui faire mal, mais de quoi te rassurer de par sa présence. De quoi le remercier silencieusement de ne pas te laisser seule, aussi. Pour autant, est-ce qu'il va te laisser partir si facilement? Tu n'en es pas sûre.

Tout ça te chamboule, tu ne sais plus quoi dire, quoi faire. Non, c'est non et c'est bien ce que ça veut dire. Cet homme est étrange avec toi. Pas qu'il te met mal à l'aise mais il semble si... Glacial ? Sauf que c'est pas ta priorité, t'as surtout besoin de t'en sortir et de ne pas laisser à ce gros porc l'occasion de continuer ce qu'il a pu commencer. Lorsque tu sors, tu soupires de soulagement. Enfin tu as pu fuir ce bar, il ne semble pas t'avoir suivi. Tu te sens mal à l'aise face à ce comportement qu'il a envers toi. Tu n'insistes pas puisqu'après tout, tu ne le connais pas. Je suis désolée... Si tu avais eu d'autres choix, évidemment que ce n'est pas vers lui que tu te serais dirigée. Juste... Merci. T'es complètement paumée. Il ne le refera pas, mais t'espères surtout ne jamais revivre ça. Tu te sens encore plus mal. Tu t'éloignes de lui afin d'appeler un taxi, tu n'as pas envie de rentrer seule.

Évidemment que tu n’es pas à l’aise. Tu as peur. Et du c’était un homme qui conduit le taxi qui va arriver? Et si cet homme sort du bar pour continuer ce qu’il a commencé? S’il s’en prend à toi? S’il appelle ses copains pour l’aider? T’es complètement paniquée. Cet homme a été froid avec toi. Pourtant c’est indirectement ce que vous venez de faire. Il t’as protégée en acceptant de se faire passer pour ton mec. Et s’il semble moins imposant ici, ce n’est pas ce que tu aurais dis à l’intérieur. Il n’a pas eu besoin de violence pour te protéger. Ton regard se pose sur lui à l’entendre de ses paroles. Quoi...? T’es pas certaine de saisir. Il dit s’être vu en toi. Si tu te fies à ta première pensée, c’est peut-être que lui aussi il a connu ça...? Tu n’oses pas poser la question. Simplement parce que tu ne le connais pas. T’es toujours aussi brisée. Ce soir, quelque chose en toi s’est cassé. Ta liberté. La confiance que tu portais aux hommes qui ont croisé ton chemin avant ce soir. C’est du passé. Que tu le veilles ou non, cette soirée te marquera probablement à vie. Avant ce soir, on a toujours respecté tes choix. Pas ce soir.

Tu es perdue, tu ne sais pas quoi faire. Qui appeler. Tu n'as pas envie d'être seule. Ta première envie est d'appeler ta mère pour aller chez elle. Pour pouvoir bénéficier de son soutient. Une mère reste une mère. Sauf que tu n'as pas envie de la déranger à cette heure pour ça, même si ce n'est pas rien. Tu lui en parleras sûrement demain, ou incessamment sous peu en tout cas. Là ce n'est pas le moment. T'es aussi sereine que Bambi face au chasseur à cet instant précis. Une proie toujours vivante qu'il pourrait décider de venir attaquer à nouveau, et ce, à n'importe quel moment. Toi qui n'avais jamais connu ça, tu tombes de haut. De très haut. Ses paroles ne t'aident pas, tu te sens encore plus mal. Mais tu te sens comprise, tristement. Tu aurais préféré que ça ne soit jamais le cas. Je suis désolée pour vous, je ne pouvais pas savoir... Tu culpabilises à l'idée d'avoir raviver de mauvais souvenirs pour lui. Vu ce pour quoi tu l'as dérangé, ce n'est pas improbable...

T'es incapable de faire du mal à qui que ce soit en temps normal. T'es plutôt du genre douce et adorable, à être drôle, à être attachante. Mais là, t'es encore moins en état de faire du mal à quiconque. T'es trop perdue, perturbée par ce qu'il s'est passé ce soir. Comment réagir face à une tentative comme celle-là ? Est-ce qu'il y a une bonne manière de réagir, seulement? Non. Faire la route seule ? Tu lui avoues tes craintes, tu ne peux même pas nier puisqu'il semble l'avoir comprit. J'avoue que ça me fais un peu peur, ouais... Je suis pas sereine de faire le trajet jusqu'à chez moi en étant seule. Pas après ça... Il s'excuse. Enfin vu ce qu'il t'as confié auparavant, tu n'avais pas réellement de doutes sur ses intentions. Peut-être que t'es naïve et que c'est une manière de te piéger, mais non. Tu le sais, tu le sens. Rien qu'à son regard, tu le réalises parfaitement bien. J'avoue que je sais même pas sur qui compter là...  Mais ne t'excuses pas. Je n'ai pas douté des intentions derrières tes paroles. Le tutoiement est venu naturellement. T'as juste besoin de quelqu'un qui te comprenne. Personne peut comprendre réellement ce que tu traverses à moins de l'avoir vécu. Lui, il sait, visiblement. De toute façon t'es même pas en état de tenter quoi que ce soit, avec quiconque.

Je pourrais pas. Déjà ça me ressemble pas d'avoir des intentions malsaines, mais après ce soir encore moins. Ça m'a retournée... Il peut voir au fond de ton regard que c'est sincère. T'es le genre de nana toute douce, de celles qui peut se montrer très affectueuse et aimante. Celle qui préfère rire que pleurer. Celle qui s'arrêterait sur le bord de la route pour sauver un animal. Celle qui tend la main à quelqu'un en danger. Après, malheureusement, c'est ta parole contre son envie de te croire ou non. Mais tu peux comprendre, car malheureusement, t'es un peu dans le même état. T'as plus de facilité à faire confiance mais vu les événements de ce soir, c'est vraiment compliqué pour toi. Tu hoches la tête en guise de réponse, tu t'éloignes donc. Tu descend le long de la rue pour t'éloigner du bar. Je voulais appeler un taxi. Je sais pas si ça peut t'arranger ou si, au contraire, c'est une mauvaise idée... Lui avoues-tu, t'es vraiment confuse. T'as du mal à réfléchir réellement, à penser normalement.

Ça te vient assez naturellement pour une raison bien simple : Tu as toujours été comme ça. À rassurer les autres, à tenter d'avoir les bons mots et les bons gestes pour ne pas brusquer. Tu ne ferais même pas de mal à une mouche. Ce n'est donc pas à lui que tu pourrais t'en prendre. J'espère. Sincèrement, j'ose l'espérer... Et pourtant tu ne sais même pas si tu y arriveras. Mais tu veux essayer d'y croire, au moins. J'avais simplement l'attention, je ne l'ai pas encore fais. Je peux laisser tomber l'idée si jamais... Après tout tu n'es pas à ça près, tu peux marcher et essayer de t'aérer l'esprit. Tu voudrais pas le rendre encore plus mal, déjà qu'il t'as littéralement sauvée d'un viol, tu ne peux que lui en être reconnaissante. Non mais ça va. L'air frais me fera peut-être du bien... C'est pas impossible. Tout ce que tu sais, c'est que tu ne veux vraiment pas rentrer seule. Ce soir va être une soirée difficile, l'insomnie va certainement te guetter...

Tu voudrais pouvoir en être aussi sûre, tu ne demanderais que de pouvoir y croire mais c'est encore un peu trop difficile, trop récent que pour oser penser à l'avenir en étant optimiste. T'en as pris un gros coup. Tu te tombes de haut, de vraiment haut. Ensemble, vous optez donc pour la marche. Tu as besoin de t'aérer, pas de te retrouver dans une voiture avec deux personnes que tu ne connais même pas dans le fond. C'est mieux, d'autant plus que l'idée semble l'angoisser et vu ce qu'il vient de faire pour toi, c'est mieux de lui laisser l'option qu'il préfère. J'ai tellement plus de mal à y croire, je l'admets... J'aimerais pouvoir me dire ça, mais j'en suis incapable pour l'instant. Lui avoues-tu enfin. Tu t'ouvres peut-être un peu trop à lui? Tu te dis juste que lui dois pouvoir comprendre ce que tu ressens, qu'il a dû affronter les mêmes craintes que toi…