La septième soirée avec lui. Ton coeur bat à tout rompre et c'est dure de comprendre pourquoi. Il t'attendait en bas et toi tu ajustais ta robe. Ça te fait étrange d'être comme ça, mais tu ne sais pas pourquoi, mais ça te plait. Tu repousses tes cheveux derrière ton épaule, tu te racles la gorge et tu sors de la chambre pour rejoindre l'ascenseur. Tu descends quelques étages. Il te reste un palier à descendre. Tu prends une grande respiration et tu descends la tête basse, les joues déjà rosées, avec ce large sourire aux lèvres.

Cela faisait sept jours maintenant que vous aviez quittés Bishopville, sept jours où tu te sentais mieux, loin de toute la merde que vous aviez laissé là bas. Toi qui avait pensé partir seul à la base, la compagnie que t'offrais Vica ne te déplaisait pas, bien au contraire. En sept jours, vous vous étiez plutôt rapprochés tous les deux. C'était une sacré chance qu'elle ait bien voulu t'accompagner, tu te sentais un peu mieux ainsi.
T'étais sorti plus tôt que Vica pour prendre l'air, et tu lui avais dit la rejoindre dans l'entrée. Ce que tu fis après ton petit tour. Tu l'attendis en bas des escaliers et elle ne tarda pas à faire son apparition. Ton regard s'illumina à mesure que tu la dévisageais. Elle était accoutrée d'une jolie robe de princesse et même si en temps normal, t'étais pas trop sensible à ça, tu devais admettre qu'elle était très belle ainsi. Elle l'était déjà en temps normal, mais là, c'était spécial. Et puis, vous étiez à Disneyland, c'était l'endroit idéal pour enfiler ce genre de fringue. Toi t'avais rien de spécial, dans ta chemise claire et tu te sentais presque ridicule. Tu esquissas un long sourire qui ne s'effaça pas, pas même lorsqu'elle te rejoignit.

"Jolie robe" la complimentas-tu.

Si tu avais à le refaire, tu le ferais. S'il te le demandait, tu partirais encore avec lui. Il n'avait rien de classique, rien de barbant. Tu te sentais bien avec lui, t'en oubliais les problèmes de ton père, ton lien avec son organisation. Vous n'étiez pas n'importe ou non plus. À l'autre bout du pays. Tu t'es rendu à l'autre bout du pays, tu n'y aurais jamais cru. Pourtant, tu y étais et dans une robe de princesse en plus de tout ça. C'était pas ton style, mais tu te sentais comme telle. À force de descendre les marches, ton regard se lève vers lui et un large sourire s'arque. Tu le rejoins un pas à la fois, mais peut-être un peu trop concentré sur lui, que tu t'emmêles les pieds et tu trébuches. Tu corps se propulse vers l'avant et tu te retrouves plaqué contre lui. Tes bras se sont enrouler autour de son cou pour te ratrapper, ton nez appuyé contre le sien, tes yeux plongés dans les siens. T'as l'impression t'être rouge. Ton souffle est court et ton coeur s'emballe. Tu restes immobile. « Salut... »

Tout ceci était incroyable. T'étais en Californie, l'état d'Amérique que tu voulais le plus visiter et t'étais fier de ton parcours. Vous aviez voyagé loin, loin de toutes les embrouilles, loin des problèmes, loin de l'autorité parentale. Vous étiez bien là comme ça, tous les deux, et si tu le pouvais, tu ne reviendrais pas. Pourtant, au fond, à un moment, il allait falloir revenir. T'espérais le plus tard possible. Tu te doutais au fond qu'il y aurait des recherches sur vous, vous étiez partis du jour au lendemain en envoyant promener vos vieux, y'aurait des répercussions. Mais vous aviez passé un tel bon moment ensemble que ça valait toutes les punitions du monde. Quoique, t'espérais que ton géniteur comprenne, même si ça n'était pas très compliqué.
Vica s'approchait de toi en descendant doucement les escaliers. T'avais remarqué les talons qu'elle portait aux pieds et ça te donnait presque envie de rire. Mais t'étais trop concentré sur elle pour cela, trop occupé à l'observer alors qu'elle arrivait. Puis à un moment donné, elle trébucha, ce qui pouvait être assez marrant à regarder d'un point de vue extérieur. Elle se retrouva collé à toi, le visage collé aux tiens et pendant un long moment, tu l'observas sans rien dire. Tu avais une main sur sa hanche et l'autre sur son dos alors que tu la retenais pour pas qu'elle tombe, mais tes yeux océans étaient plongés droit dans les siens. Elle te salua un instant, gênée, et tu lui déplaças une mèche de cheveux derrière son oreille. Tu la regardas un moment comme ça sans rien faire avant de te remettre à sourire doucement et de venir poser tes lèvres sur les siennes. Un baiser mignon et doux, sans pression, presque timide puisque t'étais pas très assuré contrairement à d'habitude, mais c'était sorti tout seul. Et puis, vous étiez si proche tous les deux que tu t'étais essayé.
"Salut." dis-tu simplement en écho à elle.

Tu étais déstabilisée. Tu t'es retrouvée dans ses bras, le visage rougi par tout ce qui se passe à l'intérieur de toi. Ton coeur bat la chamade, tu as l'impression qu'il veut te sortir du corps. Ton visage est affreusement près du sien et te bras se sont enroulés autour de ses épaules. T'as pas trouvé grand chose à dire.
Puis tu t'es retrouvé surprise par ton premier baiser. Furtif, doux et léger, pourtant la décharge qui t'as envahi n'avait rien de léger. Tes yeux sont restés clos un moment avant que tu ne regardes. Tu ramènes lentement tes mains contre ses épaules avant que l'une d'elle remonte contre sa joue. Tu viens de nouveau poser tes lèvres contre les siennes, sans pour autant de gêner.

Tout se passait si vite. Il avait suffit que Vica descende "à sa façon" les escaliers pour qu'elle se retrouve contre toi. T'es un peu nerveux sur le coup, t'avais pas l'habitude d'être proche d'une fille. Pour toi, tu n'envisageais pas une relation amoureuse, ça faisait perdre du temps et ça n'avait aucun avantage. Pourtant, tu ne pouvais pas nier t'être rapproché de la fille du parrain de la mafia, depuis votre rencontre, mais encore plus depuis que vous aviez levé les voiles loin de votre ville de rencontre. Au final, vous étiez devenu un petit couple qui n'aspirait qu'à vivre sa propre vie, loin de toutes les embrouilles. C'était vous contre le reste du monde.
Une fois l'un collé contre l'autre, tu avais tenté un baiser. Un simple baiser, sans aucune prétention. Il était doux, presque mignon, donné par simple envie. Tu avais déjà embrassé des filles, sans que tu n'y trouves goût à cela, mais là pour une fois, tu appréciais le geste. Après quoi, Vica posa une main sur ta joue et vint t'embrasser à son tour. Tu prolongeas doucement le baiser pour mieux le savourer, un baiser qui te faisait frissonner et qui t'entrais en transe. Tu posas une main sur son cou pour mieux l'apprécier puis à la fin, tu l'observas avec un grand sourire sur le visage.
"On y va?" suggéras-tu en prenant sa main dans la tienne.

Trois jours sur la route... Merde, c'est épuisant. Pourtant, t'arrivais pas pour autant à dormir. C'était frustrant. Tu ne pouvais pas risquer qu'il arrive quelque chose à ces gamins. Vica et son cher ami. Tu n'aurais pas vu Vica partir avec n'importe qui donc tu lui offres le bénifice du doute. Tu avais trouvé une trace en californie et grâce à ta chère Adina, tu savais par ou commencer. Tu t'es retrouvé devant une bâtisse ou t'as remarquer un jeune à l'extérieur. On aurait pas dit un gamin ordinaire. Ça t'a mis la puce à l'oreille. Tu t'es rapproché une fois qu'il est entré. T'as regardé ta montre, tu lui as laissé cinq minutes d'avance et tu es entré. À peine quelques pas, tu t'es arrêté net en observant la scène. Tu arques un sourcil, t'en connais un qui aurait des envies de meurtre si tu venais à lui dire. Il patientera alors. Il le saura à ton retour. Les mains dans les poches, tu t'approches discrètement et te position derrière lui. « Ce serait une bonne idée, mais ça dépend ou vous voulez aller. » Ta voix était neutre, sans malice, sans menace, une simple entrée en matière raté.

Tu ne pensais même plus à rentrer, ce serait bien de s'installer par ici, non? Si vos pères veulent s'entretuer, ils ne se serviront pas de vous, si vous n'êtes pas là ? Malgré tout, ça te fait quelque chose d'avoir laisser tom père là-bas et surtout sans prévenir. Tu sais bien que ta mère comprend. Vous vous êtes toujours comprises sans avoir à parler. Alors elle avait eut droit à un sms par jour, de portable volé, ou des prépayés. Jamais aucune réponse et numero et sms effacé. Simplement pour lui dire que tu étais en vie.
Te voilà, contre lui, le coeur à la dérive sur une vague de battement irrégulier. Surprise par un furtif baiser, tu en réclammas un autre. Ta main contre sa joue, tu frissonnes lorsque sa main se pose sur ton cou. Tu savoure ce baiser comme si ce nétait pas seulement le premier, mais aussi le dernier. Lorsqu'il se rond, ton souffle est court et tes paupières restent closes. Un sourire niait s'installe sur tes lèvres et tu hoches doucement la tête approuvant ses mots. Tu sursaute en entendant une autre voix. TU la connais cette voix, elle a un peu changé, mais tu la connais. Tu ouvres les yeux pour le voir, posté derrière Jacob. Tu tires sur sa main pour l'éloigner de Billy. « Oncle Billy?! » Tu n'es pas certaine si tu dois être sur tes gardes, malgré que Adina t'avait dit qu'il avait changé.

Tu ne pensais pas à rentrer, du moins, pas immédiatement. T'étais bien ici, en Californie, à vivre ta meilleure vie avec Vica. Vous n'alliez probablement pas rester à Disneyland longtemps, à un moment donné, il allait falloir bouger, mais pour le moment, tu étais heureux et ça faisait longtemps que tu n'avais pas vécu cette sensation. T'étais jamais sorti auparavant de New York, sauf pour les quelques voyages scolaires pas très loin, comme visiter la Maison Blanche ou ce genre de chose, mais rien que ton déménagement à Bishopville avait été un changement. Auquel tu n'avais pas pris tes habitudes, sinon tu ne serais pas parti. Tu refusais catégoriquement qu'on t'interdise quoique ce soit, tu t'estimais être assez grand pour savoir ce que tu avais à faire ou non.
A la fin du baiser, vous vous dévisagiez un long moment jusqu'à ce que tu proposes de bouger. Après tout, vous n'alliez pas rester là à vous bécoter toute la soirée. Enfin, tu ne serais pas contre en soi, mais ça n'était pas l'idée. Vous vous apprêtiez à aller ailleurs lorsqu'une nouvelle voix s'éleva. Elle était bien trop proche pour que ça soit qu'un voisin, quelque chose attribué à quelqu'un d'autre. La personne en question était un homme qui se trouvait juste derrière toi. Vica t'avanças et tu pus le voir à ce moment là. Il était bien plus grand que toi et c'était bel et bien à vous qu'il s'adressait. Vica le reconnut comme 'Oncle Billy' et tu observas la scène en te posant plein de question.
"Oncle Billy?" répétas-tu dans le but d'avoir plus d'explication.

Tu les avais trouvés tous les deux. Tu sais bien ce que Vince a dit. Il voulait que tu lui ramènes le gamin, mais tu avais été catégorique. Tu ne lui ramènerais pas et après avoir vu ce baiser, les chances que tu puisses y penser avait disparu. Hors de question de le faire. Tu ferais en sorte que sa fille rentre à la maison. Tu as attiré leur attention et tu concentres ton regard sur Vica. « Salut Vica. J'imagine que tu sais pourquoi je suis là, hein? » Faut l'avouer, que c'est sûrement plus rassurant que de voir une armée de la mafia débarquer. « J'ai convaincu ton père de me laisse me charger de ça. » Ton regard dérive vers Jacob. « Et je crois que j'ai bien fait. » Tu ramènes ton regard sur elle. « Tu vas rentrer en ville. Et vu l'état de ton père... » Tu te tournes vers lui et le pointe. « J'imagine pas l'état du tien, Jacob. Alors toi aussi tu devrais rentrer. » Tu observes leurs tenues et te pince l'arrête du nez en soupirant. Tu tâtes tes poches et en sort deux portables et tu leur tends. « Vica, t'as les numéros classiques. Ton père, laisse-le mijoter, je vais m'en charger. Ta mère, dit-lui ou tu es. T'as Adina aussi. Je me suis réservé de pas mettre le numéro de Enzo, l'important, c'est que tu ne dis pas à ton père ou ses hommes ou tu es. » Tu insistes du côté de Jacob. « Pour toi, je suis pas assez bien renseigner pour avoir le numéro de ton père, mais tu as celui de ton oncle Evan et de ta tante Moïra. T'as aussi celui de Catherine, ma soeur, la femme de Evan... Donc, j'imagine que tu pourras rejoindre ton pére. » Tu regardes un instant par dessus ton épaule et soupire de nouveau.

Mais qu'est-ce qu'il faisait là ! Tu fulmines intérieurement, tu le fusilles du regard. Tu sais comment il fonctionne, du moins... Comment il fonctionnait. Tu t'accroches à Jacob par peur que Billy t'agrippe pour t'amener bien loin. Mais ça a l'effet d'une claque en pleine gueule. Il reste là, à distance, devant vous. Il parle. Beaucoup trop ? Tu arques un sourcil et te détaches un peu de Jake. Tu lui jettes un coup d'oeil. « C'est le copain de ma tante. » Tes yeux s'écarquilles de surprise en réalisant ce que Billy venait de dire. Ton coeur s'emballe. Il veut que tu rentres, mais que tu ne le dises pas à ton père ? Puis il s'adresse à Jake comme s'il ne représentait pas une menace. Pourtant.... Il bosse pour toi père, non? Non? Tu ne comprends plus rien, t'es totalement déstabilisé. Tu le dévisages avec une moue incertaine avant de récupérer le portable tout neuf qu'il te tend. Un portable ? Sérieux ? Comme ça ? Sans raison ? Tu le vois bien, c'est un portable de l'année. D'ou est-ce que ça sort ça? Tu perds l'équilibre quand il s'adresse à Jacob et tu comprends qu'en fait, Billy se fiche complètement de cette petite guerre qui oppose vos pères. « Attend! Quoi ?! Ta soeur est avec un Wick ? Tu connais un Wick ? Mais tu fous quoi à bosser pour mon père! T'es pas dans cette histoire, alors qu'est-ce que tu fous ici ?! Et depuis quand tu parles autant !? Tu m'as jamais autant essoufflé que ça! T'as autre chose à dire ou je vais retrouver Billy le silencieux ? Et qu'est-ce que tu fous vraiment ici! Parce que si c'était pour me ramener, tu m'aurais déjà foutu sur ton épaule et tu aurais foutu le camp! Y'a anguille sous roche ! » En fait, sa présence de perturbe et tu lui en veux de bousiller ce moment merveilleux avec Jacob. Tu parles trop parce que tu es nerveuse.