La place de chef était plus difficile que tu ne l’aurais cru. Pourtant, tu avais l’habitude de diriger ! Depuis des années, tu avais ta petite équipe et tes affaires que tu maîtrisais à la perfection. Mais depuis la mort de ton père, tu avais bien plus de choses à gérer et les emmerdes commençaient à s’accumuler. T’étais en train de te noyer sous ces conneries que tu ne parvenais plus à gérer. Entre ta vie privée, la gestion du casino, la gestion du personnel légal et illégal, la gestion de tes affaires mafieuses, les problèmes avec la police, les emmerdes avec le Cartel et les tensions avec la KCIM,… tu ne t’en sortais plus. Tout ça commençait à prendre le dessus sur ta santé. Tu ne dormais presque pas et pas bien, tu prenais à peine le temps de manger et il n’était pas nécessaire de parler de tes nerfs qui étaient souvent à vif. Tu n’avais plus de patience, ton sarcasme devenait très vite des insultes ou des menaces. Tu ne t’amusais plus à rien. T’étais exécrable. Bref, t’étais à bout. Heureusement, tu avais des épaules solides et un mental d’acier qui te permettaient de continuer sans lâcher. Tu faisais ton possible, t’encaissais les remarques et les réflexions, mais t’avais malgré tout besoin de soutien. T’avais besoin de quelqu’un pour t’épauler, pour t’écouter, pour te changer les idées, pour te comprendre. T’avais besoin de ta femme. C’est au cimetière que tu la trouvas. 1h déjà que tu étais devant sa tombe à parler seul comme si elle pouvait t’entendre. Ton cœur était lourd de tristesse. 9 ans et tu l’aimais comme au premier jour de votre histoire. Dans ta main droite, la bonne main, tu serrais l’alliance qui était toujours accrochée à ton cou. Tu regardais son prénom gravée sur la pierre, en silence cette fois. Ta quiétude fut interrompue par la voix de Moïra que tu n’avais pas entendu arriver. Tu te redresse d’un bond surpris par sa présence. « Je suis juste venu lui apporter des fleurs. Par respect » Tu parles d’un ton qui se veut neutre et tu montres les deux roses posées sur la tombe. « Qu’est-ce que tu viens faire ici toi ? »

@Moïra Jones

Elle te manque c’est vrai. Tu aimerais qu’elle soit près de toi en cet instant et que tu puisses la prendre contre toi dans un geste d'amour et de réconfort. T'avais besoin de sa voix douce et compréhensive pour te rassurer. T’avais besoin de son soutien pour te dire que tu arriverais à gérer toutes ces histoires et que tu en verrais la fin bientôt. Mais tu n'entends rien, ni sa voix, ni sa respiration toujours calme. Tu ne sens pas non plus la chaleur de son corps contre le tient. Tout ce que tu sens c’est le vent frais de la soirée caresser la peau de ton visage. Tout ce que tu entends c’est les branches d’arbres se plier sous l’effet du souffle de l’air.  Tu es seul, elle n’est pas là. Moïra te surprend dans cette solitude qui te faisais mal au cœur. Tu fais bonne figure, tu te ressaisi et tu regardes Lorenzo qui dors paisiblement. Ce simple image de ton fils te réchauffe le cœur « ouais. C’est ce qu’on fait en général non ? Tradition. » tu hausses les épaules tentent de montrer que tu n’étais en aucun cas atteins par la mort de ta femme, comme tu e faisais depuis ces 9 dernières années. « il dort et ça m’étonnerait qu’il te demande quoi que ce soit. Il sait pas parler » Tu ne cherches pas à être désagréable mais qu’elle t ai surpris ici devant cette tombe te dérangeait. Personne t avait jamais surpris ici. »ouais si tu le dis. Je le fais pas tous les jours non plus. C est par principe…par respect comme je t ai dit » non c’est faux. C’était pour bien plus que ça. C’était pour lui montrer que tu ne l oubliais pas. Comme si de la où elle était elle pouvait te voir lui apporter ces quelques fleurs. 

@Moïra jones

plus les mois ont passés plus tu connaissais Vince. toutes ses petites manies, son comportement, son sarcasme. tout ça n’était plus un secret pour toi. il tentait parfois de cacher ses sentiments ou autres. avant tu le croyais à ses moindres paroles. aujourd’hui t’avais appris à le connaître et tu savais que derrière cette forte carapace qu’il s’était forger, se cacher une âme sensible avec un grand coeur. tu le sais t’en es même sûr. « ouais tradition » tu hausses les épaules à ton tour. tu fais comme ci tu entrais dans son jeu, comme si tu le croyais. sauf que tu n’étais pas débile à ce point. tu savais o combien il l’aimait toujours. t’avais eu une conversation avec lui là dessus et même s’il le niait, tu savais qu’il ne s’était toujours pas remis de son deuil. tu regardes Lorenzo. effectivement il ne parle pas, tu disais ça pour détendre l’atmosphère. Vince lui avait l’air bien tendu et tu sais pourquoi. parce que tu l’avais pris la main dans le sac. « on ne fait pas ça par respect mais par amour Vince. C’est bon sort de cette carapace et parle moi.  Elle te manque et ça saute aux yeux, ne le nie pas ... »

Ton père, Massimo, t'avait toujours renvoyé une image d'homme fort, parfois cruel, strict et inébranlable. Rien ne semblait l’atteindre et tu avais rapidement pris son exemple. Tu avais grandis dans ses pas, reproduisant les mêmes gestes. T’avais forgé ton propre caractère, mais tu avais pas mal de ressemblance avec lui. Notamment cette capacité à tout encaisser. La vie n’avait pas toujours été tendre avec toi. Elle t’avait volé ta femme, tes enfants, ta mère et ton père plus récemment. Mais jamais tu n’avais montré un sentiment de faiblesse ou de tristesse devant ces événements. Tu étais bien trop fort pour cacher tes véritables émotions. Tu faisais ça depuis gamin après tout. Mais parfois, quand c’était trop dur tu craquais. Rarement devant un public, très souvent seul. Ici tu ne pleurais pas, mais ton cœur était lourd, ton regard triste. Ces signes, tu les effaces dès l'instant où Moira prit la parole. Tu restais tendu cependant. Ca faisait des semaines que tu l’étais et la d’autant plus qu’elle t’avait surprise ici. « Tu m’as pris pour une tortue ninja avec ta carapace ?! » oui t’en avais bien une. Une si solide qui ne s’ébréchait presque jamais. « Et on a déjà eu cette conversation Moira ! Le fait qu’une personne te manque ne veut pas dire que tu n'es pas passé a autre chose. Rappelle toi ! » entre temps tu avais replacé l’alliance correctement sous ta chemise, la où était sa place depuis un peu plus de 9 ans maintenant. « Il est tard pour Lorenzo, tu ferais mieux de rentrer » tu voulais éviter une nouvelle conversation au sujet de ta femme. T avais pas le courage pour ça. 

@Moïra Jones

tu n’arrives toujours pas à comprendre pourquoi t’es toujours autant attaché à Vince. Pourquoi tu l’aimes toujours autant. Pourquoi tu ne sais pas l’oublier. T’y arrive pas et t’as l’impression que tu vas souffrir ainsi toute ta vie. De ce que tu vois, lui n’a pas l’air de souffrir. T’as même l’impression que cette histoire ne le touche pas plus que ça. tu l’as aperçu de loin, et une personne normale aurait continuer son chemin. mais toi non. toi t’es toujours attirer par lui, et tu saisi toute chance de passer du temps avec lui. « Lorenzo dors et il va bien, il ne se fera pas dévorer par le monstre de la nuit. »  tu te mets face à lui et tu le regardes. « Écoute Vince, j’ai passer assez de temps avec toi pour maintenant te connaître. S’il te plaît tu peux cacher tes émotions avec n’importe qui mais pas avec moi. Je t’ai vu au loin lui parler, j’ai vu ton regard triste. Je t’ai vu serrer cette bague dans ta main. Et là je te vois éviter la conversation. Je ne suis que la mère de ton fils maintenant. tu peux me parler je ne te jugerai pas. tu aimes toujours autant cette femme et elle te manque énormément. Je le vois » 

Ça craint. Tu es tellement dépassé par les événements que tu en perds pieds. Tu n’arrivais même plus à faire semblant que tout allais bien. Giulia s’inquiétait pour ton cas, Enzo avait remarqué que tu étais trop sur les nerfs. Et maintenant Moïra t'avait vu en train de parler à une pierre tombale. Mais ce n’était pas n importe quelle tombe qui était en face de toi. C’était celle de ta femme. Ton âme sœur. Celle que tu avais juré d'aimer pour toujours et à jamais. Celle à qui tu avais dit oui pour le meilleur et pour le pire jusqu’à ce que la mort vous sépare. Et cette saletés de faucheuse t’avais volé ta femme. Mais ton amour, lui, était toujours intacte. Tu ne l' « Et qu’est-ce que ça peut faire hein ?! » Tes nerfs étaient tellement à vif et tu étais tellement à fleur de peau que tu ne perdis pas de temps pour t emporter. Chose qui n arrivait jamais habituellement, toi qui avait toujours le contrôle sur toi-même. « C’était ma femme bordel ! L amour de ma vie ! Je l aimais plus que tout alors oui ! Oui elle me manque ! Elle me manque plus que jamais ! j aimerais qu elle soit la avec moi pour me dire ce que je dois faire ! Mais elle n ezt pas la ! Elle est pas là parce que j ai pas su être la pour elle quand elle en avait besoin ! J ai pas su l empêcher de se suicider alors pourquoi elle serait là pour m aider hein ?! Tu cries presque et ton accent italien se fait entendre à chacun de tes mots.

Perdre ta femme était sans doute l’épreuve la plus dure que tu as eu à surmonter. Elle était partie peu de temps après tes jumeaux, elle ne s’était jamais remise de leur perte. Peut-être que tu aurais dû l’aider d’avantage à surmonter cette perte. Peut-être que tu aurais dû lui montrer que toi aussi tu en souffrais énormément, au lieu de faire comme à ton habitude et de cacher tes émotions au plus profond de toi. Tu avais toujours eu cette habitude de contrôler tes sentiments. Tu avais pris cet exemple sur ton père qui semblait être fait de rock. Il n’était jamais triste, il ne se laissait jamais abattre. Ta force, tu la dois de lui qui était, à l’époque du moins, ton modèle. En grandissant, tu étais devenu son ombre. Toujours fourré avec lui, toujours à l’imiter et à chercher à le rendre fière. Il t’avait laissé gérer ta propre équipe, ton propre business et c’était la plus grande preuve de confiance qu’il pouvait te donner. Mais tu passais plus de temps à bosser qu’à vivre ta vie de famille. Ta femme ne s’en plaignait pas, mais si tu avais fait ta part des choses, elle serait peut-être encore là aujourd’hui. Mais elle était morte et depuis 9 ans, tu vivais comme si rien ne s’était passé. Tu avais enfuis son décès si profondément que tu vivais dans le déni. Puis Moïra est arrivé et tes sentiments pour elle te donnaient l’impression de trahir ta défunte femme. Il faut l’avouer, tu n’avais fait aucun effort dans cette relation. Inconsciemment tu cherchais peut-être à saboter ce couple par respect pour ta femme. Tu ne sais pas. Tu ne sais plus … Moïra t’avait ouvert les yeux d’abord par message et encore maintenant au cimetière. Tu ne pouvais plus nier sa mort. Tu ne pouvais plus faire comme si elle ne te manquait pas. Tes larmes témoignaient de la souffrance que tu avais cachée et ignorée si longtemps. Tu pleures dans ses bras comme un enfant qui se réveille d’un cauchemar. T’as plus de virilité, mais tant pis, ça devait sortir un jour. Tu avais trop encaissé pour te retenir encore. « C’est moi qui suis désolé d’avoir voulu que tu sois exactement comme elle » Tu t’en rends compte maintenant. Tu n’acceptais aucun des défauts de Moïra parce que tu voulais qu’elle se comporte comme ton ex. Tu voulais qu’elle soit ELLE. « Mais j’arrive pas à l’oublier… » Maintenant tu es calme. Triste, désemparé, perdu, mais calme. Tes yeux brillent, mais tes larmes ne coulent plus.