Depuis quelques mois, c'était la merde dans ta vie. Non pas que ton fils aîné t'apporte les problèmes, c'est plutôt le fait que tu t'en préoccupe. Tu as toujours été celui qui ferait tout pour ses enfants et apparemment, même disparaitre pour permettre à Vincenzo de vivre, tu en as été capable. Il est dans ta vie depuis un moment et tu ne veux pas le sortir de cette dernière. Il est d'une importance capitale. Si tu avais à le faire, tu donnerais ta vie pour lui. Si seulement ce n'était que lui... Il n'est pas seul. Ton sang coule dans les veines d'un autre et puis la plus belle merde que l'univers pouvait te donner : ils sont comme deux doigts dans une main, ils sont autant chiant l'un que l'autre, en fait, ils agissent comme deux putains de frères et ça, ça t'a arraché des sourires simplement en pensant à eux. Pourtant, quand tu penses à eux en ce moment, t'as des envies de meurtre, même pire. Tu planifiais la destruction de ton apprenti, de ton élève. Il y avait une seule règle, une limite à ne pas franchir et Kaj l'avait franchi en s'en prenant à tes fils. Il le savait, s'il prenait en compte tout ce que tu lui avais dit, il le savait tout autant que toi que Enzo n'était pas que le simple bras droit de Vincenzo.

Tes enfants son sacré, autant l'un que l'autre, à part égale. Il faut l'avouer, tu avais peut-être, non, sûrement, trop réagit  l'annonce du benjamin à l'hôpital, mais ce n'était pas pour lui, c'était plutôt parce que les deux étaient atteint. Tu n'arrivais pas à penser à autre chose, depuis deux, même trois jours, tu trainais dans ton sous-sol à revoir toutes les notions que tu avais inculqué à ce Wick. Tu te sentais trahit, la pire des trahisons que l'on peut offrir à un De Luca, du moins... Au De Luca que tu es. Si ça n'avait pas été de la perte de ton jeune frère il y a des années, tu n'en serais sûrement pas ou tu en es aujourd'hui. Massimo n'avait jamais compris cette notion de famille. Non, il était plutôt du genre à se foutre des conseils qu'on pouvait bien lui donner. T'avais fini par t'en détaché avant qu'il ne vienne t'arracher ta vie. Maintenant, on tentait là même chose, mais à l'inverse. Ce n'était pas à toi qu'on s'en prenait, mais plutôt à ceux à qui tu tenais plus que tout dans ce monde. C'était de la pure torture, la pire d'entre tous.

Tes fils ne voulaient pas que tu t'en chargent, non, pour eux, tu allais causer plus de problème et ça pourrait causer la perte de Vincenzo. Pourtant, les deux ne te connaissent pas assez bien pour comprendre. Tu es capable de tout et en près de trente-cinq ans, des idées tordus et sans possibilité de t'atteindre, tu en avais eu des centaines que tu n'avais partagé à personne. On t'as toujours pris pour quelqu'un de confiance, une épaule sur laquelle se poser quand on avait un problème, pourtant, tu pouvais être la pire des pourritures. Tu savais te tenir tranquille et c'est ce que tu as fait, mais ton nom a fini par être révélé au bal. Certains l'ont ignoré et n'y ont pas pensé. D'autres se sont cru fort et s'en sont pris à toi et résultat : tu as fini avec une balle dans la tête. Si ce mec savait mieux tirer, tu serais mort aujourd'hui, pourtant, tu tiens très bien sur tes jambes et cette cicatrice en étoile se recouvrait de tes cheveux qui allongeaient tranquillement. C'était plus discret et quitter le ranch sans chapeau devenait possible.

Tu ne dormais plus depuis que tu avais retrouver ton aîné en larmes. Tu y repensais sans arrêt et tu ne supportais pas. Tu te devais de le soulager de ses problèmes. Tu connaissais la source de ceux actuels et il venait de te déclarer la guerre. En quelques heures, t'as su t'épuiser et t'arrêter en te posant sur une chaise en pleine après-midi. Tu avais engagé des gars de plus pour le ranch, donc tu n'avais pas eu à sortir. Tu devais te détendre, changer d'air, changer le mal de place comme on dit. Ton esprit se tourne vers la douce Ava prise d'amnésie et tu te rappelles de ce moment ou tu l'as détaché de toi. Un sourire en coin te prends et c'est pour une brunette endiablée que tes pensés se tournent. Les nouvelles se faisaient rares depuis longtemps et tu as pris les devant. Tu avais quelques heures supplémentaires devant toi avant qu'elle ne te rejoigne. Tu avais pris le temps de prendre prendre une douche et t'habiller correctement. À son arrivée, la soirée a débutée un un claquement de doigts. Une bouteille et puis deux, peut-être même trois, t'en sais rien. Vous avez fini au lit à l'étage, ce n'est pas une surprise. Nuit satisfaisante, nuit agréable, nuit accompagnée, nuit de sommeil, ça ne t'était pas arrivé depuis la mort de Claire.

Les premières lueurs du soleil viennent caresser ta peau comme en temps normal et tu ouvres les yeux sur la beauté des iles. Tu l'observes un moment dormir avant de te lever. Si ce n'était pas du petit déjeuner classique au réveil, tu n'aurais pas pris la peine d'enfiler un pantalon. Te massant l'arrête du nez, tu descends les marches et tu t'attaques à ce petit déjeuner typique italien : Un café allongé au lait, un cornetto et quelques viennoiseries. C'est en préparant ces petits déjeuners que tu penses à quel point l'Italie te manque. Sucré au matin... Oeufs, bacon au diner, même les paysage te manque. Étrangement, ce matin, tu fais quelque chose de différent. Tu avais tout mis sur un plateau et tu étais remonté. T'arrêtant dans le cadrage de porte, tu mets le plateau devant toi en attendant qu'elle se réveille.

Tu as toujours porté une attention particulière aux femmes qui passaient dans ton lit. À quoi bon être sauvage quand vous partagez une nuit torride. Tu étais comme ça. Dévoué à offrir un bon réveil. Tu as toujours été comme ça. Ce n'est pas parce que tu ne ressentais rien que tu ne prennais pas soin de ces dames. Les femmes ne sont pas des jouets et ce n'est pas parce que tu prends du plaisir avec l'une d'entre elle que tu dois la jetté en un claquement de doigt pour faire ta journée comme tu l'entend. Normalement, tu laissais le petit déjeuner à la table et tu partais bosser, mais ce n'était pas dans tes plans pour l'instant. Était-ce une journée de congé que tu ajoutais à ton calendrier ? Tu n'avais pas pris congé depuis près de trente-cinq ans, donc qu'est-ce qui t'amène à ce choix aujourd'hui? Tu n'en sais rien et ça t'est égale.

Plateau en mains, du t'es arrêté dans l'embrasure de la porte et tu la regardais dormir dans tes draps. T'es resté immobile jusqu'à ce qu'elle entrouve les yeux. Tu arques un sourire amusé et avant de t'approcher. « Si. Encore endormie, mais ce n'est pas désagréable à regarder. » Tu laisses tomber un rire léger. Tu la regardes s'étirer de tout son long et ton sourire s'étire un peu plus. Tu finis par lui tendre le plateau après qu'elle se soit confortablement installé Tu viens t'installer à ses pieds en appuyant ton coude contre le matelas. Ton bras glisse de l'autre côté d'elle et tu poses une main contre sa cuisse. Tu viens prendre une vienoiserie dans le plateau avant de mordre dedans. « La colazione italiana annuncia una buona giornata. » (Petit déjeuner italien, ça annonce une bonne journée.)

Ton côté italien était ressorti depuis peu. Ton accent parfait qui pourrait avoir le don de dévoiler tes origines que tu gardais secrète depuis des années. Tu t'y connaissais gravement bien en cuisine italienne, tu te souviens que Claire fondait à chaque fois que tu lui cuisinais quelque chose. Bon, de là à cuisiner des vienoiseries, t'es plus aussi fin cuisto qu'à l'époque pour ça, on parle tout de même de trente-cinq ans. Tu avais commandé celles-ci la veille, déjà préparer our ce petit déjeuner classique.

Tu te rapproches un peu avant de pointer le capuccino qui accompagnait le plat. « J'espère qu'il t'ira, je me suis pas lancé dans les coutume italienne depuis longtemps. Je me contente de café noir depuis des années. » Tu te penches un peu vers elle avant d'embrasser sa joue pour te redresser. Tu te rends à la fenêtre de ta chambre pour observé dehors. T'es toujours autant perturbé de ne pas bosser aujourd'hui. Tu te sens un peu perturbé de ne pas déjà être dans les champs. Tu te tournes à nouveau vers elle et tu croises les bras contre ton torse. « T'as des plans aujourd'hui ? Ou je peux te demander un servie. »

L'Italie, ton pays d'orgine, pays que tu n'as pas vu depuis près de trente-quatre ans. Tu te demandes parfois de quoi il a l'air maintenant. Ce n'est pas en regardant sur internet, ou les nouvelles que tu le sauras. Tu ne te souviens même plus de comment était ta maison et la maison familiale. Tu y es retourné il y a un peu moins de trente ans, mais tu n'avais pas le temps de penser à quoi que ce soit, à profiter des paysages, tout ce que tu avais en tête à cet époque, c'était de récupérer ton fils qui n'avait que cinq ans.

Parler italien ne t'avait pas pris depuis longtemps, tu avais même pris l'accent du coin en apprenant l'anglais. Ton accent italien avait disparu avec les années. Un pur américain. Complètement faux. Tu n'avas rien d'un américain, tu n'étais qu'un cowboy vaccant à ses occupations. C'était différent aujourd'hui. Tu es là a retrouver tes origines à travers un déjeuner et une italienne - tu le sais bien, facile à savoir - allongée dans ton lit. « Ça faisait un moment qu'on m'avait pas parlé italien. » Tu laisses tomber un rire en roulant des yeux.

« Posso continuare se vuoi. » (Je peux continuer si tu veux.)

Tu te donnes toi-même des frissons à t'entendre. Ça t'avait manqué en fait. Tu peux bien te l'avouer intérrieurement. Tu profites de la vienoiserie et tu la fixes un moment. Ouais, tu devras peut-être te remettre à en faire. Tu lèves les yeux vers elle lorsqu'elle en prend une et arques un sourire en coin. « Pourtant les p'tits dej' sont top dit-elle en souriant Je t'avoue que ça fait un bail que j'ai pas pris un vrai petit dej' comme ça, j'suis plutôt café classique aussi parce que j'ai beaaucoup trop la flemme de prendre le temps de préparer ça. » Tu laisses tomber un faible rire, c'est vrai que les petits déjeuners typiquement italien ne se font pas vraiment depuis que t'es dans cette petite ville. Tu ne sais pas ce qui t'as pris en fait de faire ça, tu as pris conscience que tu t'étais remis à prendre de vieux plus d'Italien De Luca. Tu avais même pris la décision de reprendre ton véritable nom, sans pour autant le mentionné à ceux que tu connaissais déjà. De quoi soulever des questions.

« Moi aussi en fait. Je ne saurais dire la dernière fois que je me suis laissé avoir par les traditions culinaires italiennes. »

C'était un peu différent comme journée, tu n'avais pas l'intention d'aller travailler dans tes champs, tu avais des hommes prévus pour ça pour quelques jours, donc tu devras faire autre chose de tes journées et ça te fait plutôt étrange. Déjà d'avoir eu le temps de préparer un capucchino pour ton invité.

Tu t'adosses contre la fenêtre en la regardant. Tu étais un peu dépassé par la journée qui s'annonçait et c'est bien pour cette raison que tu lui as demandé ce qu'elle faisait. « Hm non, rien de particulier. Tu peux toujours demander, t'as rien à perdre ironisa-t-elle avant de reprendre son sérieux Qu'est-ce que j'peux faire pour toi ? » Tu te râcles la gorge et commence à parler en t'approchant du lit.

« Et bien... Semblerait-il que je ne sais pas ce qu'on fait durant des vaccances, ou des journées de congés. Puisque semblerait-il que je sois dans l'une d'entre elles. » Tu te laisses tomber sur le lit en t'appuyant sur ton coude. « On fait quoi dans ce genre de journée ? J'ai bossé toute ma vie sans arrêt, donc je fais quoi ? »