T'étais assis sur le bureau présent dans le sous-sol de ton casino. T'avais toujours ton bras en écharpe, mais tu t'étais débarrassé du plâtre qui te limitait trop dans tes déplacements. T'es médecins auraient déjà crisé en voyant ça, mais qu'importe. T'avais une bonne raison d'être là, tu ne pouvais plus attendre une journée de plus. Tes hommes arrivaient petit-à-petit. Personne ne parlait et toi, tu attendais simplement en silence, mais avec détermination, les derniers arrivants.

@Enzo Magliano

Enzo avait reçu un sms de Vince lui disant de venir au casino ce soir. Il avait des choses à dire. Enzo avait mal réagi à ce message. Il avait des choses de prévues, il devait voir Clara. Et puis, il en avait marre d'être traité comme un chien. Billy le considérait comme un gosse, il le revoit encore en train de le détacher, il s'était jamais senti aussi infantilisé. Adina jouait de lui: elle lui disait avoir ressenti quelque chose lors de leur baiser et ne cessait de lui répéter qu'elle aimait Billy mais courrait vers Enzo dès qu'elle avait un problème. Il l'avait enfin renvoyé promener en lui disant qu'il n'avait pas à régler ses soucis qui concernaient son mec, son frère et elle. Et pendant ce temps-là Vince lui parlait comme à un sous-fifre alors qu'il se démenait au boulot suite à tous leurs soucis. Les trahisons commençaient à le rendre fou mais comme à son habitude, il intériorisait jusqu'au moment où il finirait par exploser.
Il sait malgré tout qu'il doit se rendre au casino ce soir, que Vince doit remettre les choses en ordre et que ce n'est pas réellement le moment de le défier devant tous ces hommes. Il avait donc écrit à Clara qui avait accepté de décaler leur rencontre. Il était surpris, il était pas habitué à ce qu'on lui prenne si peu la tête.
Il arriva donc au casino avec quelques minutes, assez pour montrer à Vincenzo qu'il n'est pas son petit chien et pas trop pour ne pas réellement lui manquer de respect. Quelques hommes étaient déjà dans la salle, Vincenzo était assis sur son bureau. Personne ne disait un mot. Enzo passa à côté de Vince et le regarda. T'es pas censé avoir un plâtre?lui dit-il à voix basse en fronçant légèrement. La dernière fois qu'il l'avait vu à l'hôpital, il était plâtré.

@vincenzo de luca

Rien n’allait en ce moment, c’était une véritable catastrophe. Toi qui avais toujours le contrôle de tout habituellement, tu perdais totalement pied. Tu perdais tout.  Tes hommes, ta famille,… mais t’es le chef, t’es le boss ! Tu commandes et tu dois reprendre la direction de ton équipe d’une main de fer. Tu pensais que le respect suffirais à les rendre entièrement loyal envers toi, ce n’était pas le cas. Alors tu resserrerais la corde et tu prendrais les mesures nécessaires pour rétablir l’ordre dans tes rangs. Tu ne pensais pas devoir en arriver là un jour, mais ça avait été trop loin.

Toujours assis, tu attendais les derniers arrivants. T’étais silencieux. Comportement étrange pour un homme tel que toi qui avais d’habitude la langue bien pendue. Enfin, Enzo arrive et se pose à tes côtés. « Et toi t’étais pas censé être là à l’heure ? » Tu hausses un sourcil en affichant un petit sourire en le regardant. « Bon, puisque le petit dernier est enfin arrivé, on va pouvoir commencer ! » Tu descends de ton bureau pour être debout face à tes hommes, mais tu veilles à ne pas prendre appuis sur ta jambe normalement plâtrée. « Je sais qu’en vous réunissant ici, vous vous êtes dit que vous alliez m’entendre parler des heures sur un ton moralisateur à propos des derniers événements. Mais hey ! Je ne suis pas votre père, j’suis votre chef ! Alors je vais vous montrer l’exemple » Sur ces mots, tu attrapes ton arme attachée à ta ceinture, et tu tires trois coups. Trois balles dans trois corps qui s’effondrent maintenant au sol. « Le prochain envers qui j’aurais ne serait-ce qu’un tout petit minuscule soupçon sur leur loyauté » Tu espaces ton index de ton pouce d’un millimètre à peine. « subira le même sort qu’eux et que tous les autres traîtres.»

@Enzo Magliano

Enzo était venu à reculons, mais il était venu. Il savait que ne pas venir c'était trahir Vincenzo et il ne pouvait pas lui faire ça. Enzo était loyal, il ne le laisserait pas tomber, surtout quand l'ambiance était au plus bas. Il était cependant content de lui avoir dit ce qu'il pensait, fatigué d'être traité comme un moins que rien.

Vincenzo ne répondit pas à sa question sur le plâtre, préférant lui en retourner une autre. Enzo comprit donc que la réponse était oui et il n'était pas surpris. Estime toi heureux, je suis là. Il prit place à côté de Vince, il avait pas envie de se mettre devant lui comme les autres. Vincenzo prit la parole et se mit debout. Enzo savait qu'il devait souffrir, il voulait vraiment prouver qu'il était encore le chef... Mais en attendant, le chef était amoché. Alors qu'il se serait habituellement contenté d'un discours moralisateur, il adopta un tout autre registre. Il sortit son arme et tira sur trois hommes. Enzo ne laissa rien transparaître mais il était surpris. C'était pas le genre de Vince... Et là il abusait. Il avait besoin de se faire respecter, certes mais cette méthode ne serait certainement pas la plus efficace. Il attendit que son petit speech soit terminé et se plaça devant Vince, le dos tourné aux autres hommes afin qu'ils ne voient pas et n'entendent pas ce qu'il lui dirait. Qu'est-ce-que tu fous?! Il ne parlait pas fort mais il parlait fermement, le regardant droit dans les yeux en fronçant. Il ne voulait pas que les autres voient ce qu'il tramait, ne voulant pas décrédibiliser Vince mais les gênes italiens reprenaient le dessus et il parlait avec les mains. Il se retenait de l'attraper par le col de sa veste. Tu crois que t'as assez de mecs pour pouvoir les buter comme tu veux? Les effectifs étaient réduits, ils ne pouvaient pas se permettre de perdre encore des hommes. Il fallait faire quelque chose pour mettre fin à toutes ces trahisons mais Enzo était convaincu qu'il y avait une meilleure solution que celle-ci.

@vincenzo de luca

« Je dois te remercier d’être venu ? » Tu hausses un sourcil en le regardant. Enzo était peut-être le dernier de tes gars en qui tu avais une confiance aveugle. Ce petit, il traînait dans tes pattes depuis tellement longtemps qu’il était devenu quelqu’un que tu pourrais considérer comme faisant partie de ta famille. Tu lui avais appris les ficèles du métier et jamais il ne t’avait déçu. C’était un bon gars que tu aimais emmerder de temps en temps. Mais il te le rendait bien. Tu ne laissais pas tous tes hommes te clacher comme il pouvait le faire, mais lui c’était différent. C’est pour ça que tu ne dis rien quand il resta à tes côtés au lieu de se mettre devant avec les autres. Il se tenait exactement là où se serait tenu Vasco s’il ne t’avait pas trahis. Acte que tu avais encore du mal à avaler.

T’avais toujours dit que gagner le respect de ses hommes n’étaient pas censé se faire par la violence. C’est peut-être la seule chose avec laquelle tu étais en désaccord avec ton père. Lui prônait la répression, toi tu préférais la confiance. Mais cette fois c’était différent. Maintenant, tu allais agir comme ton père et diriger par la peur. Enzo n’était visiblement pas d’accord avec ta nouvelle façon de faire. « Nettoyez moi tout ça et disposez ! En espérant que vous avez compris le message » Tes hommes se bougent et obéissent pendant que toi, tu reportais ton attention sur le gamin. « Et tu crois que tu es en mesure de critiquer ma façon de faire ? » Tu le regarde et tu te rassois sur ton bureau, ta jambe commençant à te faire souffrir. « J’en trouverais d’autres ! En attendant, souris petit ! Tu viens d’être promu second du chef ! Tu vas prendre la place de Vaso »

@Enzo Magliano

ouais, vas-y, je t'écoute. lui dit-il en levant un peu le menton et en le regardant. Il avait décidé d'être chiant ce soir. Et il savait aussi qu'il était un des seuls à pouvoir se permettre cela avec Vincenzo. Leur lien n'était pas qu'un simple lien d'employeur à employé. Ils se connaissaient depuis des années et Enzo avait toujours été fourré dans ses pattes alors forcément ils se charriaient mutuellement mais ils savaient qu'ils se respectaient et se soutenaient. Vince c'était un peu le grand frère qu'il n'avait jamais eu.

Vince ordonna aux hommes de faire le ménage, ce qu'ils firent aussitôt. Apparemment, cela avait suffi à les calmer pour le moment. Mais Enzo craignait que certains se révoltent ou tout simplement les abandonne. Ils avaient été trahis déjà beaucoup trop de fois. Ils étaient dans la merde, ce n'était pas le moment de faire n'importe quoi et de prendre des risques inutiles. Je pense que je peux te dire quand tu fais de la merde, ouais. On y est déjà assez dans la merde, d'ailleurs, on a pas besoin que tu pètes un plomb. Il craignait avoir raison. Adina le bassinait avec ça mais il ne voulait pas la croire, elle était loin d'être impartiale à ce sujet. Mais Vincenzo ne semblait pas être lui-même, c'était vrai. Il s'était maintenant assis sur le bureau et d'un air détaché il lui annonça qu'il trouverait d'autres hommes et lui apprit ensuite qu'il allait être promu.. numéro 2... remplaçant de Vasco. Enzo ne savait pas comment réagir à cette nouvelle. Il savait que c'était un signe de confiance mais après la scène à laquelle il avait assisté, il avait un goût amer en bouche. Raison de plus pour te dire ce que je pense alors... Tes nouveaux hommes, tu vas les trouver où? Qui va vouloir nous rejoindre en ce moment, hein? Tu crois qu'on leur fera confiance comme ça? Il claqua des doigts pour illustrer ses propos. Il gardait toujours sa voix à un volume peu élevé afin de ne pas être entendu par les autres. Il décida de garder son sang froid et de se calmer un peu. C'est pas le moment de déconner Vince. lui dit-il. Il n'avait pas baissé le regard une seule fois depuis qu'il avait pris la parole. Il était sérieux et légèrement inquiet. Il ne comptait pas laisser Vince partir en vrille. Il devait entendre ce qui venait d'être dit et Enzo savait qu'il pouvait se le permettre, même si Vincenzo réagirait peut-être mal dans un premier temps.

@vincenzo de luca

La déstabilisation, ce n’était pas pour toi. Tu gardais toujours le contrôle de tout, quelle que soit la situation. Si un truc n’allait pas, tu trouvais une solution. Si des ennemis te cherchaient, pas grave, tu les trouvais. Jamais tu ne te laissais dépasser par les événements. Enfin, c’était le cas jusqu’à aujourd’hui. Pour la première fois de ta vie, t’étais complétement paumé. Tu ne savais pas comment redresser cette affaire. Toi qui avais d’habitude un caractère d’acier, tu te laissais dépasser et sombrer par tous ces enchaînements de mauvaises nouvelles. T’étais plus toi-même.

« Moi je pète un plomb ? » Tu hausses un sourcil, faisant mine d’être surpris par ses paroles. Ouais, peut-être que tu faisais n’importe quoi, mais tu agissais sans réfléchir en ce moment et tant pis si ça ne plaisait pas. Ton père aurait fait la même chose que toi, t’en es sûr. Mais ton père n’avait certainement pas le même point d’honneur envers la loyauté que toi tu avais. « J’vais mettre une annonce dans les petits journaux ! Avec un beau titre en capital ‘LA MAFIA ENGAGE ! WE WANT YOU ! ‘ » Tu lèves ta main devant toi en la faisant bouger de droite à gauche comme si tu montrais les mots écris sur un journal. Ton sourire montre bien que tu te fous de sa gueule. Comme t’étais là, il n’arriverait pas à tirer de toi une conversation sérieuse. Malgré tout, tu entendais ce qu’il disait ! C’est pas parce que tu faisais le con, que derrière ça ne cogitait pas sur ses paroles. « Et la confiance, ça sert plus à rien ! C’est passé de mode je crois » Tu souris en coin en soutenant son regard. « Allé, va profiter du reste de ta soirée. A moins que t’as envie de nettoyer avec eux » Tu désignes tes hommes en train de frotter le sol pour faire partir le sang.

@Enzo Magliano

Vince fit semblant d'être surpris en entendant la remarque d'Enzo. Il n'en démordait pas et continua de soutenir son regard. Faut croire parce que ce que tu viens de faire, c'est tout l'inverse de ce que tu prônais il y a quelques jours encore ! La situation a changé mais c'est pas une raison pour commencer à partir en live. Si Vince commençait à partir la suite de leurs affaires s'annonceraient compliquées et c'est ce que tous leurs ennemis attendaient. Enzo ne comptait pas leur faire ce plaisir et espérait pouvoir raisonner Vince, mais il savait que cela s'annoncerait compliqué. Comme tous les De Luca il était entêté.
Vince répondit avec son sarcasme habituel quand Enzo lui demanda comment il comptait recruter de nouveaux hommes dans une telle situation. Enzo était habitué à sa façon de parler mais là, il n'avait pas envie de rire et Vince se foutait ouvertement de sa gueule. Il avait franchement envie de lui en foutre une. Ouais, c'est ça, joue au con. Si t'étais pas déjà estropié, je t'en foutrais une pour te remettre les idées en place... Il ne parlait pas d'une vraie bagarre mais une petite claque dans le visage leur aurait fait un bien fou à tous les deux, il en était persuadé. Mais il connaissait aussi Vince et il savait que derrière ses allures de plaisantin, il savait aussi prendre les choses au sérieux, et il espérait le faire réfléchir un peu.Ah ouais? Ben retiens que ça alors: fais confiance à personne mais sache que si tu te fous dans la merde, tu nous y fous tous. Et je peux passer mon temps à te fliquer comme un putain de gosse, pas de souci. Il n'avait pas du tout apprécié sa remarque, il savait qu'il le faisait exprès pour l'emmerder mais vu son humeur, il n'arrivait pas à lutter. Vincenzo lui dit de partir à moins qu'il préfère nettoyer le sol. Non c'est bon, j'en ai assez vu. Il partit aussitôt.

@vincenzo de luca