La journée fut longue et éprouvante. Tu avais accompagné deux hommes sur une mission de négociation assez compliquée qui avait au final mal terminée. Heureusement, vous vous en étiez sorti indemne, mais vos négociateurs, eux, étaient en train de brûler dans leur entrepôt. Tant pis pour eux ! Toi, ça te fais ni chaud ni froid. Ce qui te préoccupait plutôt, c’était cette sensation de manque qui commençait à te faire mal. Tes muscles semblent endoloris, ton corps lui est incapable de se réchauffer. Tu n’arrives même pas à calmer tes tremblements. Cette mission avait été tellement longue que tu n’avais pas pu prendre ta dose et maintenant, tu ne voulais plus que ça.

Une fois libre de partir, tu t’empresses de retrouver ton studio. Tu galères à introduire la clé dans la serrure tellement tes mains tremblaient. Tu souffres, tu en veux ! Tu en as besoin ! Une fois le verrou ouvert, tu t’introduis chez toi sans même prendre la peine de fermer la porte. Tu fonces vers les armoires de ta cuisine et tu fouilles pour trouver ce que ton corps réclame. Tu ne sais même plus où tu as rangé tes affaires et tu n’arrives pas à te poser pour réfléchir et te souvenir. Tu ce que tu sais, c’est que tu avais caché ça à l’abri des regards.


@Esteban pérez

Le corps de Gio n'avait pas eu le temps de refroidir que tu avais déjà dû reprendre ta vie normale. Comme si rien ne s'était passé. Tu avais repris le travail et heureusement, cela te permettait de t'occuper et de te changer les idées. Tu évitais de repenser à ce qui s'était passé mais les pensées venaient souvent d'elle-même jusqu'à toi. Tu avais tué cet homme. Tu n'arrivais pas à y croire, tout cela ne te ressemblait pas. Toute cette situation paraissait si irréaliste. Depuis quand, toi, tu étais capable de mettre fin à la vie d'un autre?
Tu ne l'avais pas tué de sang froid, tu avais seulement voulu discuter. C'était stupide, un homme comme lui ne discutait pas. Il agissait. Il t'a roué de coups que tu as rendus et quand ses mains se sont positionnées autour de ton cou, tu as senti ton cœur s'affoler, ta respiration s'affaiblir. Tu avais l'impression que tes veines, que tes yeux allaient exploser. Tu ne sais toujours pas par quel miracle tu as retrouvé de la force mais tu as réussi à l'écarter de toi. Il était armé, évidemment, toi pas. Tu as réussi à saisir son arme qu'il pointait maintenant sur toi et tu n'as pas réfléchi, t'as tiré. En pleine tête. Tu revois encore son air stupéfait se figer, pour toujours. Le sang qui jaillit. Son corps qui s'effondra lourdement sur le sol. Et toi, devant lui. Incapable de bouger. Réalisant ce que tu venais de faire.

La scène se déroule de nouveau dans ta tête alors que tu rejoins l'appartement de Diego où tu te réfugies pour fuir Karla. Elle ne doit rien savoir, tout comme Camila, même si elle semble déjà te soupçonner d'être lié à la disparition de Gio. Tu as besoin de penser à autre chose, de te calmer. Cette situation te met les nerfs en pelote et seuls l'alcool et les joints te calment et te permettent d'oublier un instant la situation dans laquelle tu t'étais mise.

La porte de l'appartement est grande ouverte, tu entres avec prudence de peur que quelqu'un soit entré par effraction. Tu vois seulement ton frère fouiller frénétiquement dans les placards. Tu baisses les sourcils et t'approches de lui. Qu'est ce que tu cherches comme ça? Tu as déjà ta petite idée et tu sens déjà qu'il va te mentir.

« Où est-ce que j’ai foutu ça ! » Tu marmonnes dans ta barbe de quelques jours tout en fouillant partout. Tu as besoin de calmer cette douleur insupportable qui t’irradie dans tout le corps. Tu as l’impression de brûler de l’intérieur, alors que tu frissonnes tellement tu as froid. Tu te sentais fiévreux et plus faible que jamais. Tu as besoin de forces et il n’y a que ça qui pourra t’en donner. C’est vital. Une piqûre pour faire taire ces douleurs. Il n’y avait rien de plus simple ! Si seulement tu arrivais à remettre la main sur ton matériel.

Tu ouvres une armoire et t’en sors quelques conserves quand tu entends la voix de ton frère retentir derrière toi. Tu sursautes comme un gamin pris en flagrant délit. Tu attrapes le premier bocal devant toi et tu te retournes vers lui. « J’ai faim » Tu regardes rapidement ce que tu tiens en main avant de poursuivre « Tu veux des petit-pois aussi ? » Toi qui ne cuisinais jamais, tu allais lui faire croire que t’étais devenu un cuistot ? Ta main se remet un peu à trembler et tu poses rapidement le pot sur le plan de travail avant de croiser les bras contre ton torse et cacher ces légères secousses incontrôlables. « Merde, il t’a pas loupé Gio ! » Ton regard balaye les différentes plaies qu’il a au visage, mais c’est celle qu’il a au cou qui te glace un peu plus le sang. « Ce type à de la chance d’être mort » S’il était encore en vie, c’est toi-même qui serait allé l’envoyer six pieds sous terre.

@Esteban Pérez

Des petits pois? Tu ne sais pas si tu dois éclater de rire ou lui en coller une. Non je veux pas de petits pois, non. Et toi non plus. Vous êtes vraiment de piètres menteurs dans cette famille. Tu ne supportes plus le fait que ton frère te mente comme un arracheur de dents. Surtout quand tu sais très bien ce qu'il se passe. Tu t'approches de lui et remarques ses tremblements. Mais j'avais envie de verdure. Je crois que tu peux te joindre à moi. Ce n'est pas la meilleure voie vers la sobriété mais tu préfères qu'il fume un joint avec toi plutôt que de le savoir aller se piquer plus tard. Tu sors un sachet d'herbe de la poche de ta veste et lui montres.

Tu prends le matériel qui traîne sur la table à côté de Diego et tu commences à rouler. Diego ne t'avait pas encore vu depuis "l'incident". Ouais... En effet, il ne t'a pas raté, les traces de ses doigts sont encore bien visibles dans ton cou tout comme les bleus et autres traces que tu as sur le visage. Tu regardes ton frère par le bas tout en léchant le papier pour finir de rouler ton cône. Ouais c'est bon, c'est réglé ça. dis-tu froidement. Tu ne veux pas montrer à quel point la situation t'affecte. Tu ne sais même pas pourquoi tu agis de la sorte. Tu n'es pas un tueur, tu n'es pas un mec qui joue au macho insensible, mais d'instinct, c'est le rôle que tu prends maintenant, un mécanisme de défense sûrement... Tu lui tends le joint. Tiens. Je vais commander des pizzas aussi. Manger lui fera du bien et lui permettra de compenser un peu la sensation de manque. Tu vas pas lui faire la leçon, pas lui crier dessus. Vu son état, tu ne ferais qu'envenimer les choses et tu as besoin de calme. @diego pérez

Tu ne cuisine jamais ! Tu ne sais pas le faire et tu avais des conserves dans tes placards uniquement pour Karla. Si elle avait envie de se faire un petit plat, au moins elle avait ce qu’il fallait. Mais toi ? Jamais tu ne touchais à ça. Tu prenais des trucs tout fait et basta. Ton mensonge était donc vraiment peu crédible. Esteban savait le piètre cuisinier que tu faisais. « De la verdure ? Ouais je suis partant » Ce n’était pas pareil que l’héro, mais peut-être que ça calmerait l’envie le temps que ton frère reste là.

Tu laisses rouler son herbe et tu observes ses blessures et t’imaginant la scène qu’il avait vécu avec Gio. Visiblement ce dernier avait tenté de l’étrangler Si seulement tu avais pu éviter que ton frère en vienne à tuer pour se défendre. Il avait l’air d’aller bien psychologiquement et t’espère qu’il tiendra le coup. Ce genre d’événement pouvait être traumatisant pour certaines personnes « Réglé … ouais, le problème c’est que Maddox est impliqué la dedans et je ne pense pas qu’il te laissera tranquille après ça » Tu sais que Maddox ne fait jamais rien gratuitement. Quoi que … pour son petit frère peut-être qu’il le ferait. T’en sais rien. Tu prends le joint qu’il te tend et tu tires une taf. Ça te fait déjà du bien. « Ouais bonne idée ! J’ai la dalle »

@Esteban Pérez