Il est tôt pour ne pas changé, j'ai fini mon service de nuit. J'ai besoin de rentrer, de faire une pause. Je suis épuisé, autant physiquement que moralement. Je suis au bout du rouleau depuis la mort d'Aubrey. Je me sens tellement mal, inutile. J'ai besoin de repos. J'ai posé quelques jours auprès de mon responsable parce que j'en ai besoin. Je suis à bout, ça et le fait que je n'ose même plus aller voir Clara, que je l'évite parce que son copain rôde toujours. Je n'ai pas envie de m'en prendre encore une. Je suis dans le vestiaire et je prends mes affaires et je sors dans le couloir. Je ne suis pas seul. Il y a mon responsable, enfin le responsable des internes qui était à ma place y a quelques années. Il n'est pas beaucoup plus âgé que moi, peut-être la trentaine. Je n'ai jamais posé la question.Je dirais un la trentaine. Il est sans arrêt derrière mon dos en ce moment et ça a le don de m'énerver. Je me retiens de lever les yeux au ciel. Je ne m'attendais pas à ce qu'il soit là, ni à ce qu'il me parle.
«Gab ça va?»
Je lève cette fois les yeux au ciel et le regarde avant de lui dire:
«Parce que ça t'intéresse maintenant?»
Il n'en a jamais rien eu à faire de moi, il me prend toujours de haut, pourquoi est-ce qu'il vient me voir maintenant? Il me prend par le bras et me pousse dans la première pièce qui se trouve être une chambre de sommeil. Il ferme la porte. Je le regarde étonné alors qu'il se penche vers moi et qu'il m'embrasse. Je ne m'y attendais pas du tout à celle là. Je le regarde, le repousse avant de finalement le laisser faire. J'ai sans doute besoin de ça maintenant. Je ne m'attendais pas à ce que ça soit lui qui fasse ce genre de premier pas, alors finalement il m'aime bien ? Il me faisait chier parce qu'il n'osait pas venir me parler ? On reste un moment dans la petite salle de sommeil, je ne vous fais pas de dessins sur ce qu'on a fait. Je le laisse sortir en premier. On a discuté un peu. Il m'a souhaité de bonne vacances et m'a dit de revenir en forme.Je ne dis pas grand chose, je sors juste après lui en remettant bien le dernier bouton de ma chemise. J'avance vers la sortie de l'hopital quand je repère un visage connu. Décidément, je croise toujours tu monde ici, mais mon visage s'illumine quand je le vois. Je ne l'avais pas vu depuis longtemps, mais je n'ai pas oublié son visage.
«Theus Von Piper ! Tonton ! »
Je parle en suédois, je sais qu'il comprendra, j'ai souvent été là bas. J'ai appris la langue. Je suis tellement heureux de le voir en ville. Je suis comme un gosse qui aurait reçu son cadeau de noël en avance et je cours vers lui le prenant dans mes bras, comme un gamin, peu importe que j'ai vingt-quatre ans. Il m'a grave manqué.
«Mince alors ! Tu aurais pu prévenir !Qu'est-ce que tu fiche ici ? »
En un quart de seconde ma journée viens de s'illuminer, parce qu'il n'y a rien de plus important que ma famille et puis je dois admettre que ça m'a fait du bien également de me sentir un peu aimé.