@nazzarenzo de luca

William était enfin arrivé et Enzo l'avait laissé dans le bureau de Vince en compagnie de Lolita. Il s'était ensuite rendu à l'extérieur du casino et fit ce qui lui semblait être la meilleure chose, même si cela lui arrachait clairement la gueule. Appeler Nazzar. Après tout, il savait qui était ce mec, il avait besoin des informations et s'il voulait l'accompagner, il était le bienvenu. Cela était pour lui l'occasion de se venger pour Claire. Il alluma une clope et tournait en rond nerveusement, attendant qu'il décroche.

T'as les nerfs à vif. T'as la rage. Tu grognes et on te pousses dans le dos. Tout c'est trop accumulé ces derniers temps. Du moins... surtout depuis le départ de Ava. Tu es devant la putain de cage, le col de ta chemise déjà couvert de sang. On scande déjà ton nom pour le prochain round. Ton portable sonne. Tu le sors de la poche de ta veste. Tu fixes un instant le nom avant de décrocher. À peine le temps pour entendre ton nom scander et tu raccroches.

Tirant comme un acharné sur sa cigarette, il tentait d'apaiser ses nerfs et de calmer son impatience. Putain de merde. Il l'appelait jamais et voilà qu'il n'allait pas décrocher. Il l'avait peut être un peu cherché avec leur dernière rencontre mais là c'était urgent. Il finit par décrocher mais tout ce qu'Enzo entendit fut le nom de Nazzar scandé par une foule. Qu'est-ce-que c'était que cette merde? Il avait l'impression d'avoir halluciné. Il rappela aussitôt.

Tu prends la bière qu'on te tend et ton téléphone revient vers toi par la suite. Tu pousses un soupire et tu regardes le numéro à nouveau. Depuis quand il était aussi insistant ? Tu pousses un lourd soupire et tu pinces l'arrête de ton nez. Tu décroches et portes le combiné à ton oreille. « Si tu veux te moquer, t'as qu'à appeler ton frère, vous semblez bien accordé là dessus. J'ai mieux à faire que d'entendre tes moqueries. »

Ce devait bien être la première fois qu'il l'appelait mais le fait qu'il insistait était encore plus surprenant. Il ne passait pas ce coup de fil par pur plaisir. Au contraire, il avait dû mettre sa fierté de côté pour daigner appuyer sur ce foutu logo vert lançant l'appel. Il avait bien fait de rappeler puisqu'il entendit enfin sa voix. Il était encore énervé de leur visite au ranch, il fallait s'y attendre. Enzo ne répondit rien à cette remarque préférant l'ignorer et annoncer directement la raison de son appel d'un ton sec. Il y a un problème. Ça concerne Vica, Vince et le mec au tatouage qui a tué Claire. Tu veux m'aider ou pas? les faits étaient donnés. Les détails manquaient mais cela devrait suffire à prendre sa décision. S'il disait non, alors il ne l'embêterait pas plus longtemps mais il l'aurait en travers de la gorge et ne l'oublierait pas. Il tira encore une taffe après avoir fini sa phrase, attendant la réponse de Nazzar.

Rarement que tu exposais réellement ta colère et chaque mot tu les crachais. Tu aurais bien raccrocher pour donner aux scandeurs ce qu'ils demandent, mais tu te freines dans l'élant lorsque le surnom de ta petite fille te vient à l'oreille. Il bourdonne. Tu éloignes le combiné de ta ton oreille. Tu tournes en rond, masse ta barbe et te mords l'intérieur des joues. Tu serres les dents quand on t'approche. « monsieur De Luca, on vous attend. » Tu agrippes la tête de se pauvre type que tu écrases contre la grille. Les scandeurs scandent plus fort, frétillant. « Tu ne me touches pas. inteso! - Sì... » Tu le repousses au sol et tu ramènes ton téléphone à ton oreille. « Qu'est-ce qui se passe avec Ludovica. » Tu es sec et c'est bien la seule chose que tu as retenu de ce qu'il t'a dit.

Il écoutait attentivement tout ce quil pouvait venir à son oreille, cherchant encore à savoir s'il n'avait pas rêvé lorsqu'il avait entendu une foule scander le nom de Nazzar lors du premier appel. Il entendit de nouveau des bribes de conversation et une foule en arrière plan. De nouveau, son prénom était scandé. Il fronça les sourcils. T'es où là ? Qu'est ce que tu fais? Là encore, ce n'était pas son genre de se soucier de ses faits et gestes mais toute cette situation lui paraissait louche. Il avait encore dit à Vince que la jeune blonde ne devait pas être la seule explication pour le comportement étrange de Nazzar mais lui ne remarquait rien. Intrigué, il se demandait si ce qu'il entendait n'était pas la vraie raison de son changement d'attitude. Il ne répondit pas pour Vica, attendant d'avoir une réponse à ses questions d'abord.

Cet appel te dérange plus qu'autre chose, mais il avait attiré ton attention. Si t'a petite fille avait des problèmes, tu ne pouvais que t'en intéresser. Dans un soupire, tu ramènes ton attention à l'appel. Tu lui poses une question, mais il te répond par une autre, qui ne t'enchante pas vraiment. Ça t'agace et tes marmonnements le font comprendre. Tu lèves une main et tout le monde se tait. Tu te pinces l'arrête du nez. « Je suis à trois heures, près de quatre de route. Ce que je fais n'est pas de tes affaires. Tu me dit ce qui se passe avec ma petite fille. » Ta voix démontre ton aggacement.

il l'entendait marmonner, il n'était pas ravi de l'avoir au bout du fil, il l'avait bien compris mais lui aussi ce serait bien passé de cet appel. Tout à coup les bruits de foule s'arrêtèrent et il pouvait l'entendre parler plus clairement. Qu'est ce qu'il foutait ? Bon, il n'avait pas olus de temps à perdre et il n'aurait apparemment pas de reponse à ses questions. Il passa donc à la vraie raison de son appel,répondant à la question de Nazzar. Le mec au tatouage. Il a enlevé Loli et Vica. Loli est sortie et m'a tout dit. Il a gardé Vica, si elle lui livre pas Vince, c'est Vica qu'il tue. Alors dis moi tout ce que tu sais sur ce mec. Je vais y aller. Toi t'es trop loin.. il voulait lui proposer de l'accompagner mais cette idée tomba vite à l'eau lorsqu'il apprit à quelle distance il se trouvait. Tant pis, il irait avec des hommes de l'équipe. Il avait parlé clairement, posément. Il était concentré et se préparait déjà à devoir se rendre sur le lieu de détention de Vica. Il n'allait pas avoir droit à l'erreur, il le savait.

Ce mec au tatouage. Tu l'avais presqu'oublié. Tu n'y pensais plus en fait. Il t'avait pris ta femme, il avait risqué de te tuer et maintenant il s'en prenait à Ludovica ? Ce n'est pas toi la cible, ça ne l'a jamais été et ça a le don de t'énerver. T'en prendre à toi pour atteindre l'un de tes fils, ça passe encore, mais de là à s'en prendre à une gamine de quinze ans ? Il faut être stupide. Tu fouilles dans ta poches et tu t'enlignes vers la sortie. On t'appelle en cours de route, on en vient même en longueur. « Nazzarenzo! » Tu n'y portes pas attention. Tu viens t'appuyer contre ta voiture. « Ce genre de mec, t'y arriveras pas avec une poignée d'homme. Il n'est assurément pas seul. Pour que tu n'y laisses pas la peau, ce que j'espère fortement pour Clara, tu dois mettre Vincenzo au courant. C'est lui qu'ils veulent. Personne ne pourra atteindre Ludovica s'il n'est pas là. Tu peux faire le con et y aller seul, mais t'attend pas à revenir en vie. T'en sortiras les pieds devant. Si tu veux un minimum de chance, ton frère doit y être. S'ils ont laissé la mère partir, c'est qu'ils en sont à si peu de s'en prendre à la gamine. Ce ne sont pas des enfants de coeur, ou du genre à faire mumuse avec des avertissements. Ils sont préparés. Ils observent sûrement depuis un moment. Ne laisse pas ton frère dans l'ombre. Il le saura tôt ou tard. Il le sait peut-être déjà. »

Il écoutait ce qu'il lui disait, faisant toujours les cent pas sur le parking du casino. Y aller seul serait une connerie, il le savait bien mais le temps était compté. Il mentionna Clara ce qui lui fit serrer la mâchoire. S'il y avait bien un prénom qu'il ne voulait pas entendre à un tel moment c'était bien celui ci. Ce n'était pas le moment de penser à elle. Il essaya de la chasser de ses pensées en concentrant sur la suite du discours de Nazzar. Prévenir Vince. Lui n'était pas de cet avis. Si je lui dis, il va faire une connerie. Tout d'abord puisque sa fille était concernée et surtout parce qu'il était complètement à bout et dépassé en ce moment. Ils étaient sortis boire pour oublier leur misère. C'était LE signal de Vince pour dire qu'il allait mal. Et quand il laissait ses nerfs prendre le dessus.. il faisait de la merde. Il soupira ne sachant quoi faire. Il n'avait pas de nouvelles de Vince. S'il avait une piste il l'aurait bien contacté non? Il se doute juste que Vica et Loli ont disparu. Il devait bien le reconnaître, même si l'idée soumise par Nazzar narrivait pas encore à le convaincre, czt appel etait nécessaire. Il avait besoin de conseils.

Tu fumes, t'es peut-être pensif, ou tout simplement ailleurs. T'es à demi dans la conversation avec ton plus jeune et tu ne prends même pas conscience de ce qu'il te dit, ou peut-être que si. Tu laisses tomber un rire sombre. « Comprends, Enzo que le jour ou tu auras un enfant et qu'on te l'arrache pour t'atteindre, tu sauras prendre la décision qui convient. Je l'ai fait selon ce que je pouvais faire. Ce n'est plus une histoire d'amourette. C'est la vie de sa fille. Il fera les bons choix. C'est une confiance que tu dois lui donner. Après toutes ces années, tu crois vraiment que pour sa fille, pour une question de vie ou de mort il serait assez stupide pour agir sans réfléchir ? Crois-moi, dans une situation pareil, les idées ne seront jamais aussi claires. Préviens ton frère. Tout simplement. » On t'appelle encore avec impatience et ça t'impatiente. « Une minute. » Tu déposes ton portable. Tu te jettes pratiquement sur le gars. Pauvre mec, il aurait pas du te déranger. Sa nuque se brise sous la charge de tes doigts. Tu viens écraser ta cigarette contre son dos et tu récupères ton téléphone. « Ta meilleure solution, c'est de laisser ton frère choisir. » Tu sais bien que ton fils est assez intelligent pour s'en sortir vivant. Tu lui voues cette confiance malgré toutes les stupidités qu'il a pu faire.

Il l'écoutait en silence. Il n'avait pas apprécié ce rire avant qui'l se mette à lui répondre. Il fumait en s'acharnant nerveusement sur sa cigarette qu'il finit par écraser au sol avant d'en rallumer une autre aussitot. Il comprenait très bien ces sous entendus et cette pseudo leçon de morale ne lui plaisait pas. Ok il avait pas de gosse et il pouvait pas comprendre. Compris. Et l'histoire d'amourette? Il parlait de la disparition de Clara là? Ce n'était certes pas comparable mais la eemaque le blessa. Il avait l'impression qu'il lui faisait comprendre que tout ça n'était rien. Ce netait pas son avis. Nazzar accorda une pause à la conversation. Ou plutôt à son monologue. Enzo tendit de nouveau l'oreille pour savoir ce qu'il tramait encore. Il en était sûr. Il venait de frapper un mec. Tu viens de défoncer qui comme ça? qu'il ne le prenne pas pour un idiot. Il savait ce qu'il avait entendu.

Tu tournes la tête vers le mec au sol dès que Enzo te pose la question. Tu pousses un long et lourd soupire. L'impulsivité t'a amené à tuer ce pauvre con qui était venu te déranger pour des broutilles, pour de l'impatience. Il ne te connaissait pas assez bien. Tu viens passer ta main sur ton visage et étrangement, ta voix vient chercher un autre ton que l'aggacement. Est-ce que c'est de l'inquiétude ? De l'intérêt ? De la réfléxion ? Tu n'en as aucune idée. « Quand mon fils m'appelle parce qu'il est dans un impasse, un dileme de ce genre, qui pourrait l'amener à mourir, faut pas me déranger. J'ai mes priorités. Si mon fils meurt je meurs. Donc sa vie ne doit pas être mis de côté de pour des broutilles. Tu es jeune, tu as la vie devant toi. Épaules ton frère, mais laisse-lui le choix de gérer la sécurité de sa fille. Revenez en vie, c'est le plus grand conseil que je peux donner. Ne jamais sous-estimer l'ennemi, encore plus lorsqu'il était dans vos rangs. Il vous connait mieux que vous le croyez. Vous n'y arriverai pas seuls. Ton frère sauras de qui, de quoi il aura besoin. » Ce qui est certain, c'est que ton ton est sérieux et étrangement posé, comparativement à plus tôt.

Encore un long soupir. Enzo était lui toujours aussi peu bavard. Il l'écoutait tout en réfléchissant à ce qu'il allait faire. Le ton de Nazzar changea d'un coup, plus grave, plus solennel. L'entendre parler de lui en utilisant le terme "mon fils" lui faisait toujours aussi bizarre. Il se demandait s'il s'y habituerait un jour. Mais il l'avait appelé et pas seulement parce qu'il avair des informations. Inconsciemment, il avait saisi ce téléphone pour le joindre et pour avoir des conseils de quelqu'un de plus âgé, de plus sage, plus expérimenté... un avis paternel. L'ancien Nazzar était finalement un peu de retour. En entendant l'importance qu'il leur témoignait, Enzo se sentit mal à l'aise. Ce genre de discours et de témoignages d'affection ce n'était pas leur habitude chez les Magliano. Il n'était pas encore sûr de la décision qu'il prendrait. Ouais je vais voir... Dire au moins à Vince qu'il savait où étaient Lolita et Vica pourrait déjà être une bonne idée.