Ca y est, il avait enfin eu des nouvelles de sa soeur. L'hôpital l'avait contacté et avait découvert qu'il était son contact à prévenir en cas d'urgence... Elle avait raison, c'était toujours mieux que ses parents qui avaient encore du mal avec l'anglais bien qu'ils vivent ici depuis plus de dix ans maintenant. Et puis, ils se seraient bien trop inquiétés. Enzo avait raccroché et avait foncé direction Columbia pour aller la voir. Il n'avait pas posé beaucoup de questions, simplement si elle était consciente et stable, ce qui était le cas. C'était tout ce qu'il lui importait pour l'instant. Il avait roulé beaucoup trop vite, beaucoup trop dangereusement, mais impossible de faire autrement. Il fallait qu'il la voie. Vite. Qu'il s'assure qu'elle s'en sortirait et il priait pour qu'elle ait des indices lui menant à son ou ses ravisseurs. C'était tout ce qui l'animait depuis plusieurs jours. Les retrouver. Se venger. Il ne dormait plus, mangeait sur le pouce et passait ses journées à réfléchir, à fouiller, à s'inquiéter. Il avait les nerfs à fleur de peau mais il tenait le coup, ne voulait pas flancher. Il devait tenir. Pour Clara, pour sa famille... Il les vengerait tous.

Il sortait de la chambre de Izy, arpentant les couloirs de l'hôpital, toujours aussi agité. Elle avait réussi à l'adoucir rapidement mais les nouvelles qu'elle avait fini par lui annoncer n'avait rien amélioré à son état. Un putain de morceau de verre près du cœur. Une lourde opération. Bordel de merde. Elle avait intérêt à s'en sortir. Il avançait à grand pas, la mâchoire et le poing serré, fonçant vers le parking pour prendre le volant et rejoindre Clara.

Il reconnut d'ailleurs la silhouette qui marchait dans sa direction. Gabriel. Tiens. Il avait justement un message à lui transmettre. Il s'arrêta face à lui, l'air toujours aussi énervé. Voir sa tête n'arrangeait rien à son état de nervosité. Il ignora complètement sa question, trop focalisé sur ce qu'il avait à lui dire. Toi j'ai deux mots à te dire. Il l'attrapa brusquement par le col, le plaqua violemment contre le mur et ancra son regard menaçant dans le sien. Sa voix était glaciale. T'oublies tout de suite ce que t'as en tête avec Clara. Si je te revois la toucher, je te jure que t'auras une vraie raison de pas m'aimer. Compris? Qu'il ne le prenne pas pour un con, parler mal de lui, passer son temps à la réconforter et la prendre dans ses bras? Il voulait tenter sa chance? Qu'il oublie rapidement, sa place n'était pas à prendre. Il réagissait de manière excessive, mais il n'en était pas conscient. Il ne voulait pas perdre Clara et il avait besoin d'extérioriser toute la rage qu'il accumulait depuis des semaines. Alors pour lui, Gabriel était un des problèmes qu'il pourrait vite régler. @gabriel von piper

Trop c'est trop. La pression commençait à bien trop monter et la soupape de sécurité menaçait d'exploser. Il avait besoin de quelque chose pour faire passer ses nerfs. Ou quelqu'un en revanche. Et ce petit Gabriel était le punching-ball parfait. Il se souvenait encore de l'avoir surpris avec Clara alors qu'il n'avait jamais entendu parler de lui. Premier effet surprise désagréable. Le fait qu'il apprenne "qu'il ne l'aimait pas" était le second. En soi, qu'il ne l'aime pas, il n'en avait rien à faire. Il ne cherchait pas à se faire des amis mais il savait bien ce que cela voulait dire, qu'il était jaloux. Enfin, lui c'était comme ça qu'il fonctionnait alors il s'imaginait qu'il en était de même pour le blond.

Il l'avait plaqué contre le mur et le maintenait ainsi, ses mains agrippant fermement son col. Gabriel nia toutes les accusations. Sa meilleure amie. Comme une soeur. Ouais, il en avait une meilleure amie aussi. Il savait que cela n'empêchait rien. Les écarts pouvaient bien vite arriver. Clara elle même en savait quelque chose, elle en avait assez souffert. J'ai pas besoin d'entendre tes excuses à deux balles. Tu te la fermes et tu nous fous la paix, c'est tout. Nous. Clara ne s'en était pas plainte mais il n'était pas enthousiaste à l'idée de savoir que son meilleur ami passait sûrement son temps à lui dire qu'elle serait mieux avec quelqu'un d'autre. Elle avait fait son choix, il n'avait pas besoin d'aller lui mettre des idées en tête.

Il s'apprêtait à le lâcher alors qu'il en rajouta une couche. Il le plaqua de nouveau violemment contre le mur. J'en ai rien à foutre de ton avis. lui dit-il agressivement. Il lui demandait simplement de se la fermer et de rien tenter avec sa copine. Tu t'occupes de ton cul et tu touches pas à Clara, compris? Et pas besoin de lui raconter tout ça. Le bruit sourd de son corps qui avait de nouveau frappé le mur alerta un médecin présent dans la chambre. Il sortit et les regarda, demandant à Enzo de le lâcher avant qu'il appelle la sécurité pour le sortir. C'est bon, c'est bon... Je me casse. Il libéra Gabriel de son emprise, son regard toujours noir se posa sur lui et il souffla entre ses mâchoires serrées. Je t'ai à l'oeil. Il sentait bien qu'il raconterait tout à Clara et qu'elle n'apprécierait sûrement pas tout cela. Il avait agi comme un con. Menacer un mec dans un hôpital? C'était la clé pour ne jamais pouvoir y remettre les pieds. Et il avait trop besoin de s'y rendre en ce moment, pour voir sa soeur...et il ne voulait pas entacher la réputation de Clara. Il avait merdé. Enervé contre Gabriel, contre le médecin, contre le monde entier mais surtout contre lui-même, il lança son poing contre le mur, à proximité du visage de Gabriel. La prochaine fois, ce serait son nez qu'il s'écraserait. Laissant sa marque dans le mur, il se retourna et quitta l'hôpital, les regards des badauds posés sur lui. 

Il avait quitté le bâtiment avant de devoir se faire escorter et humilier au passage. C'était hors de question, il était peut-être à deux doigts de péter les plombs mais il avait encore une once de fierté. Et puis, il avait besoin de revenir ici et il n'avait aucunement envie de créer des problèmes à Clara, elle en avait suffisamment. Il était parti en trombes, et traversait maintenant le parking à grands pas afin de rejoindre sa voiture. Il entendit la voix de Gabriel derrière lui, lui demandant de s'arrêter. Il n'allait donc pas le lâcher? Il continua son chemin sans même se retourner, préférant l'ignorer avant de ne plus pouvoir se contrôler. Gabriel fit cependant l'erreur de le rattraper et se mit à le provoquer. Enzo s'arrêta net et posa son regard noir sur lui. Dis toi que c'était une mise en garde si tu préfères. C'est d'ailleurs ce qu'il en était, il le prévenait que s'il tentait quoi que ce soit, il devrait assumer les conséquences... Je suis celui qui te défoncera si tu continues à me péter les couilles. Maintenant ta gueule et disparais. Il le poussa et continua son chemin.

Alors qu'il pensait en avoir fini avec Gabriel, voilà que le blond l'avait suivi jusqu'au parking, le poursuivant. Il bouillonnait encore de la scène qu'il venait de causer et s'en voulait déjà. Il s'énervait probablement pour rien mais en ce moment, il était sur les nerfs, il menaçait d'exploser à tout moment. Avoir vu Gabriel avec Clara ne l'avait clairement pas réjoui, attisant en lui la peur de la perdre. Depuis qu'elle savait pour qui il travaillait réellement, il n'arrêtait pas d'imaginer qu'elle finirait par le quitter, ne voulant pas d'une vie où elle devrait toujours surveiller ses arrières et où le danger était partout. Les discours de Izy à ce sujet étaient ce qui l'avait amené à envisager cette hypothèse. Il trouvait qu'elle exagérait mais il voyait bien ce que cette nouvelle lui avait causé: de la colère et de l'anxiété permanente. Même si Clara n'avait encore rien exprimé de tout cela, il s'attendait à ce que cela arrive à tout moment, telle une bombe à retardement.
Il était sorti de la chambre d'Izy, encore plus remonté contre ses agresseurs en voyant son état et il était tombé sur Gabriel. Pas de chance pour lui, il était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase...

Il entendit la voix de Gabriel derrière lui, lui demandant de s'arrêter, il préféra l'ignorer afin d'éviter d'aller trop loin. Il l'avait déjà menacé, il ne comptait pas déraper encore plus. Mais l'interne en redemanda, allant jusqu'à le provoquer. Il ne comprenait donc rien? Enzo le menaça encore une fois d'en venir aux poings la prochaine fois s'il ne se décidait pas à le lâcher avant de le pousser et de continuer son chemin. Il avait avancé d'un pas lorsqu'il entendit Gabriel l'insulter entre ses dents. C'en était trop, Enzo se retourna et son poing vint s'écraser contre la pommette de l'étudiant. Il en garderait sûrement un souvenir coloré durant les prochains jours. Dis pas que je t'avais pas prévenu. Et la prochaine fois, porte tes couilles et insulte moi en face. Ce lâche avait attendu qu'il soit sur le départ pour l'insulter. Rien que pour cela, Enzo n'avait pas pu s'empêcher de le cogner. Il n'avait pas pris ses menaces au sérieux? Il lui avait prouvé qu'il mettait ses paroles en action. Il tourna de nouveau les talons et partit en direction de sa voiture. @gabriel von piper