J’avais mon téléphone dans ma poche quand je l’ai senti vibrer, Abby était dans mes bras et j’essayais de continuer mes recherches sur mon affaire en cours et ce n’est pas évident avec une petite de quatre ans dans les bras qui réclame de l’attention constante. La babbystter n’a pas pu se libérer et ma fille n’est pas disponible non plus, elle est partie avec ce crétin de Jay. J’ai donc posé Abby sur le bureau, avec une feuille pour qu’elle dessine et je la surveille ayant abandonné l’idée de travailler maintenant, je travaillerais ce soir. Je suis le patron après tout. Je fais un peu ce que je veux. C’est l’avantage d’être à mon compte et d’avoir des clients différents qui demandent que j’écrive pour eux. Je dois juste respecter leur délai et parfois souvent même je vends mes articles à d’autres journaux. Ça marche plutôt bien.

C’est Lolita qui m’envoie des messages, son frère à disparu, ils ont retrouvé sa voiture dans le lac et je lui propose naturellement de l’aider dans son enquête. Je ne peux pas m’en empêcher et j’ai envie de faire quelque chose pour l’aider alors je lui demande si je peux venir avec ma fille. Quand elle me dit oui j’ai un petit sourire en coin. Je suis content de la revoir, notre première rencontre me reviens en tête. C’était inattendu. Je l’admets. Elle m’a fait de l’effet. Je ne peux le nier et d’ailleurs nous nous sommes revus après, puis elle a découvert quel métier je faisais vraiment, mais moi je ne sais pas qui elle est, pas encore du moins. Elle m’a dit très peu de choses sur elle.

J’ai préparé ma fille, pris son sac avec ses affaires, ses biberons, ses couches et quelques affaires pour l’occuper et sans oublier doudou, le fameux doudou, je l’ai perdu une seule fois, mais je ne recommencerais pas à le perdre, vu la crise que j’ai eue ensuite. Je m’en suis voulu de l’avoir perdu le doudou. Je la reprends dans mes bras, préviens mon aîné que je serais absent et que j’ai pris Abby avec et je l’installe dans la voiture. Je vais attention à bien l’attacher, j’ai toujours peur depuis que ma femme est morte, toujours peur de l’accident. Je fini par m’installer au volant après avoir fermer la maison et je démarre. Je préviens Lolita que j’arrive dans quelques instants. J’entre l’adresse dans le GPS de la voiture et démarre.

Il me faut une vingtaine de minutes pour arriver chez elle. Je frappe à la porte Abby dans la poussette que j’ai sorti. Elle s’est endormie dans la voiture. J’entends qu’on me dit d’entrer et je suis la voie dans la cuisine. Je la vois la tête dans le four les fesses en avant et j’ai un sourire.

« Toc toc, tu comptes entrer complètement dans le four ? »

Je lui fais un sourire. J’ai un jean et une chemise et une veste de costume parce que ce matin je suis allé à un rendez-vous client, j’ai dû laisser Abby à ma fille qui était encore là à ce moment. Je ne me suis pas changé et j’ai pris la première veste qui me venait. Il ne manquerait plus que la cravate et le pantalon de costard pour avoir l’air d’un croc mort.

Je la regarde se battre avec son four, l’odeur de cuisine m’envahi les narines, ça sent bon et ça me donne faim. Je n’ai pas eu le temps de manger grand-chose. Je me demande pourquoi elle cuisine autant, peut-être à cause du stress ? Peut-être qu’elle a l’habitude de faire ça ? je n’en sais rien, je ne la connais pas beaucoup.

« Will, je préfère, prends ton temps. »

Je ne me plaindrais pas de la vue, bien au contraire. Elle se lève et se tourne vers moi. Nos yeux se croisent et elle fait tomber le plat, mince pas de cassoulet au menu. J’avance pour l’aider mais elle gère toute seule comme une grande fille. Elle a un petit rire nerveux et je trouve ça mignon. C’est moi qui la mets dans cet état ? La dernière personne qui a eu ce genre de réactions c’était ma femme. Elle devenait bizarrement maladroite quand elle me voyait au début de notre relation alors ça me fait sourire.

« Ça va aller ? Tu as besoin d’aide. »

Je sais qu’elle me dira non, mais je propose, je ne veux pas la laisser tout faire, surtout que je suis ici pour son frère qui a disparu. Je ne sais pas ce qu’il se passe encore une fois, j’ai l’impression que je suis en boucle sur ça. Abby dort toujours à point fermé dans sa poussette, son doudou dans les bras. Je jette régulièrement un œil sur mon bébé. Je n’ai pas pu la faire garder, mais ce n’est pas plus mal. Je n’aime pas qu’elle soit loin de moi. C’est ma fille, je suis toujours mieux quand elle est là.

« Alors, qu’est-ce qu’il se passe avec ton frère ? Ils sont sûr que c’est sa voiture ? »

J’entre dans le vif du sujet, le plus dur sera de trouver des réponses, de trouver une solution pour l’aide d’ailleurs j’ai des tas de questions, pourquoi est-ce qu’elle est allée voir là-bas ? Toute seule qui plus est. Ce n’est pas très présent. Ce n’est pas ce qu’il y a de mieux à faire, surtout quand le lieu de l’enlèvement recouvert de sang. J’ai lu l’article, bien sûr, je n’ai pas pu faire autrement, je n’aime pas tellement threat, mais j’y crois cette fois.