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Sometimes nothing goes the way you expected and you feel that your world starts crashing down. - @Vincenzo de Luca, @Nazzar Lucason & Enzo

Enzo avait enfin eu des nouvelles d'Adina, malheureusement les dernières n'avaient pas été bonnes. Elle lui parla de Billy, lui annonçant sa mort. Rapidement Enzo se tourna vers Vince pour en savoir plus, comme souvent. Il apprit alors que Billy n'était pas mort mais qu'il avait pris des balles qui étaient destinées à Vince. Il avait voulu en savoir plus: qui avait tiré? Que s'était il réellement passé? Ils avaient de nouveau été attaqués et ils ne l'avaient pas vu venir, encore une fois. La situation était grave. Ils allaient vraiment finir par y laisser leur peau et se faire descendre les uns après les autres s'ils ne trouvaient pas les responsables. Enzo n'avait cependant pas réussi à avoir plus d'informations, l'histoire était longue, il l'apprendrait plus tard. Il connaissait suffisamment Vince pour savoir qu'il allait mal. Il avait ignoré un message, chose qu'il ne faisait jamais et ses messages bien trop évasifs. Il tiqua lorsqu'il apprit qu'il était chez Nazzar, qu'il appela "mon père". Ce n'était pas bon signe qu'il se trouve là-bas...

Ne dormant pas, il se proposa d'aller le rejoindre. Il avait certainement besoin de lui et il savait qu'il ne fermerait de toutes façons pas l’œil de la nuit. C'était rarement le cas depuis le bal. Il n'arrêtait pas de revoir en boucle le moment où Clara l'avait surpris embrasser Adina, puis leur dispute. Il s'en voulait, il essayait de la revoir pour s'excuser, pour avoir une deuxième chance mais elle refusait et il ne savait plus quoi faire. C'était la première fois qu'il se donnait autant de mal à reconquérir une fille et il était perdu. Il avait d'ailleurs eu de ses nouvelles avant de partir au ranch. Elle était ivre à une soirée. Il avait fini par l'appeler et convaincre Klaus d'aller la chercher.

Une fois la conversation terminée, il fila en ranch en moto. Il roulait vite, il devait alors se concentrer sur la route et cela lui permettait d'oublier un instant tous ses soucis. Il fut vite rappelé à la réalité lorsqu'il se gara et aperçut Vince encore dehors, assis sur les marches devant la porte d'entrée. Il enleva son casque qu'il accrocha au guidon de sa moto et se dirigea vers lui. Il ne l'avait jamais vu dans cet état. Il s'assit à côté de lui. Il avait envie de lui demander comment il allait mais il préféra éviter, il n'avait pas besoin d'entendre la réponse. Qu'est-ce-que tu fous là? lui demanda-t-il en regardant au loin. Il réalisa qu'il se trouvait chez Nazzar. Nazzar qui s'était occupé de Billy. Nazzar qui savait quelle était la raison de la crise de Billy. Il avait du mal à croire qu'ils seraient les bienvenus ici.

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Ce soir, tu n’étais pas un chef, pas un héros, t’étais qu’un zéro. Ce n’était pourtant pas faute de t’avoir prévenu. Tu t’étais laissé aveugler si facilement sans même le remarquer. Tu ne pensais pas être capable de ressentir une telle rage contre quelqu’un, encore moins contre ta famille. Le lien que tu entretenais avec Billy depuis gamin avait commencé à se briser depuis la mort de ton père. Il ne t’avait pas raconté toute l’histoire et le fait que ça soit lui la dernière personne que Massimo a vu avant de mourir t’avais rendu un peu jaloux. Tu lui en avais voulu de ne pas avoir réussi à le sauver alors que toi tu n’aurais sans doute pas fait mieux. Puis il s’en est suivi toute une série d’événements qui t’ont éloigné de lui un peu plus à chaque fois. La goutte d’eau, ça été la révélation qu’il t’a fait sur ton père Mass. Des coups portés à la tête pour qu’il oublie certaines informations. Tu ne l’avais pas cru ! Tu n’avais pas voulu croire que ton père était ce genre d’homme, lui qui à tes yeux était un héros. Dans le doute, tu avais pris la décision de protéger Adina, sachant que Billy pouvait représenter un danger pour elle. Tu t’étais créer une boule de haine envers lui pour au final te rendre compte de la pire des façons que tout ça était injustifié et complétement stupide. T’étais stupide ! Tu te prétendais chef, mais t’étais même pas foutu de discerner tes amis de tes ennemis. Comment tu pouvais gérer une équipe si tu les envoyais tous six pieds sous terre ?

Ça faisait 2h que t’étais assis là, sur les marches de l’escalier à l’entrée du ranch. Tu n’avais pas vu le temps passer et c’est seulement maintenant que tu pensais à demander à Nazzar de rentrer chez lui. Pourquoi tu étais-là ? Pourquoi tu voulais le voir ? Peut-être parce que t’avais simplement besoin d’un père ce soir. T’avais besoin de quelqu’un qui ne t’enfoncerais pas plus encore. Tu aurais pu aller parler à Moïra, mais t’avais trop peur de craquer devant elle. Tu ne voulais pas qu’elle te voit comme le mec minable que t’étais actuellement. Tu ne savais même plus prétendre aller bien. Ça se voyait sur ta gueule que t’étais au plus bas. Même dans tes messages tu ne savais pas faire semblant. Ton sarcasme habituel t’avait quitté. Puis t’allais devoir tout expliquer à Enzo. Le pauvre avait été de ton côté et à cause de ton incapacité, il s’était embrouillé avec Adina. T’avais fait plus de mal que de bien pour ton groupe, ton équipe, ta famille.

Tu entends au loin le bruit d’une moto. Tu sais que c’est Enzo qui arrive. Tu lui avais demandé de venir pour tout lui expliquer. Tu préférais le faire maintenant, histoire d’être tranquille et espérer oublier cette histoire. « J’avais nulle part ailleurs où aller » Tu le regardes arriver, mais tu ne te relèves pas. Ta jambe te faisait de toute façon trop mal pour que tu tiennes debout. Mais la douleur n’était rien comparée à la culpabilité qui te rongeait déjà. « Tu te rappelles quand Adina t’a dit que Billy faisait tout pour m’aider ? Bah elle avait raison … »

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Assis sur les marches à côté de Vince, ses pensées fusaient dans tous les sens. Toujours ces mêmes scènes qui tournaient en boucle dans sa tête. Il ne savait plus quoi faire pour penser enfin à autre chose. Il savait que cela n'arriverait pas tant que la culpabilité continuerait de le ronger. Il entendait encore la voix de Pidgey résonner dans sa tête. Il n'était déjà pas rassuré de savoir Clara ivre à une soirée mais savoir que Pidgey lui tournait autour lui bouffer les nerfs. Il espérait que Klaus arriverait à temps. C'était la seule solution de toutes façons, lui ne pouvait rien faire.

Il focalisa de nouveau son attention sur Vince qui lui disait qu'il n'avait nulle part où aller. Enzo aurait pu dire la même chose. Il fuyait l'appartement pour la nuit et ne savait pas non plus où aller. Il n'ajouta rien. Il aurait pu lui parler de Moïra mais il ne préféra pas. Enzo supposa qu'il ne voulait pas que Moïra le voit dans cet état, il comprenait. Lui non plus n'aimait pas être vu quand il allait mal, préférant se terrer dans son coin à ruminer ses sentiments tout seul jusqu'à ce qu'ils finissent par disparaître. Vince commença à lui expliquer de lui-même ce qu'il s'était passé. Billy avait vraiment tout fait pour l'aider. Quand il entendit les mots de Vince, il savait que ça devait lui faire mal. Avouer qu'Adina avait raison, pas lui, ça devait lui arracher la gueule. Il baissa la tête, regardant le sol. On pouvait pas savoir. Lui ne culpabilisait pas de ne pas avoir cru Adina. Certes, il se sentait con, il aurait dû la croire mais il savait que la méfiance était plus que jamais le mot d'ordre. Adina savait-elle vraiment tout? Elle était amoureuse de lui et croyait ce qu'il lui disait, c'était normal, mais c'était à eux de rester vigilants.

Il entendit un cheval galoper et releva la tête pour essayer de le voir au loin. Il se doutait qu'il s'agissait de Nazzar. Il ne savait pas comment il allait réagir à sa présence et était en alerte. En soi, il se disait que s'il comptait le démolir, il l'accepterait. Il avait presque l'impression qu'il en avait besoin là. Il aurait au moins ressenti autre chose l'espace d'un instant. Son expression resta neutre mais il l'observait. Il était agenouillé devant Vince et lui adressa ensuite un regard et le salua. Enzo lui répondit en lui accordant un petit signe de tête. Il le regarda placer Vincenzo sur son cheval pour l'envoyer près du feu. Enzo se leva et fut arrêté par Nazzar qui l'attrapa par le col. Le regard d'Enzo se durcit aussitôt. Il mit sa main sur le poignet de Nazzar pour qu'il le lâche. Nazzar partit ensuite dans la maison, Enzo l'écouta tout de même et ne bougea pas, attendant son retour. Il se demandait ce qu'il manigançait. Il revint avec une bouteille de whisky qu'il lui plaça sur le torse tout en le tapant sur l'épaule. Enzo le regarda en coin, les sourcils froncés, l'incompréhension se lisant sur son visage. Il avait du mal à comprendre ce qu'il se passait mais il était bien content d'avoir reçu une bouteille de whisky. Il en avait bien besoin. Sans attendre, il prit la bouteille et en but une bonne gorgée. Au moins, il pourrait anesthésier ses blessures et faire taire ses pensées. Après avoir bu, il garda la bouteille en main et suivit Nazzar, Vince et le cheval en direction du feu.

Il ne s'assit pas en arrivant mais aida Nazzar sans qu'il lui demande à mettre quelques bûches à brûler. Il n'avait pas envie de parler, il avait juste besoin de s'occuper les mains, comme toujours quand quelque chose le tracassait. Il s'assit ensuite sur un tronc d'arbre posé à l'horizontale autour du feu. Il observait les flammes tout en buvant sans trop penser à grand chose. Ils étaient silencieux et cela lui plaisait. Il fut interpellé par Nazzar qui lui demandait qui était sa mère. Enzo se ferma, ses sourcils toujours froncés. Il n'aimait pas qu'on le questionne, encore moins sur sa famille. Il ne comptait pas lui répondre, qu'est-ce-que ça va pouvait lui faire qui était sa mère? Pourquoi?Il n'était pas agressif mais sa voix était froide et ne montrait aucune émotion. Il jeta un coup d’œil à Vince pour voir si lui semblait savoir quelque chose de plus.

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La culpabilité était une vieille amie. Elle te tenait depuis que tu avais tué ta mère il y a 12 ans de cela. Tu l’avais fait non pas par choix, mais par obligation. On t’y avait forcé et tu n’avais pas résisté. T’avais été faible et depuis lors, tu regrettais ton geste. Personne n’avait jamais eu vent de cette histoire, tu avais surmonté ça tout seul et tu y étais plutôt bien parvenu. Mais il ne fallait pas se méprendre ! Derrière tes grands airs se cache une noirceur qui te rongeait depuis ce drame. Tu la canalisais, t’empêchant de sombrer dans la dépression. T’étais fort, t’étais du et tu ne t’étais jamais laissé abattre. Mais les choses changeaient et prenaient une tournure qui ne te plaisait pas. Un virage dans ta vie que tu n’avais pas vu venir. Comme une voiture sur du verglas, tu n’avais plus le contrôle et tu t’étais dirigé tout droit vers un ravin. T’avais eu trop à gérer d’un coup. La mort de ton père, les trahisons, le cœur d’Adina qui avait souffert à cause de Billy, la découverte de ton vrai père, d’autres trahisons et surtout la mort de Billy. T’avais beau avoir les épaules solides, tout ça c’était trop lourd à porter pour un seul homme. Tu t’en voulais ! Bien-sûr que tu culpabilisais. T’avais rien vu venir et t’avais perdu plus qu’un homme. T’avais perdu un frère et avec lui une sœur.

« J’aurais dû le savoir ! C’est le genre de truc qu’un chef doit savoir ! » Peut-être que si tu avais écouté et que tu avais ouvert les yeux, tu aurais pu empêcher tout ça. T’as voulu jouer et t’as perdu. Tu passes une main sur ton visage en soupirant. Aucun de tes hommes ne t’avais déjà vu comme ça. En fait, tu ne t’étais jamais montré faible devant personne mis à part Billy et Nazzar. Mais tu sais qu’Enzo ne fera pas de commentaires. Tu ne pouvais pas te permettre de t’exposer ainsi devant tes hommes, mais avec Enzo c’était différent. Il n’était pas devenu ton second pour rien.

Alors que tu t’apprêtais à lui raconter ce qu’il s’était passé ce soir au casino, le bruit du sol foulé par les sabots d’un cheval te parvient aux oreilles. Il est là. Bizarrement, tu ressens une espèce de réconfort en entendant la voix de ton père. Tu lèves le regard vers lui qui s’agenouille devant toi. Tu pourrais lui lâcher un ‘j’ai failli attendre’ ou encore ’J’étais à deux doigts de prendre racine’ ou n’importe quoi d’ironique, mais tu te contentes d’un « désolé de débarquer à cette heure » . T’es si bas que tu en viens à t’excuser. T’étais loin du chef sarcastique qui se pensait plus malin que tout le monde. Avec son aide, tu te relèves et tu finis par aller jusqu’au feu de camp avec le cheval comme soutient. T’aimes pas les chevaux, mais tu ne fais pas le difficile et tu te laisses guider. Tu avais connu Banner plus énervé devant les étrangers, pourtant il était resté calme face à Enzo. C’est bizarre, mais tu n’y prêtes pas plus attention que ça. Tu ne te demandes même pas pourquoi t’es parti seul alors qu’Enzo et Nazzar étaient restés en arrière. Tu te contentes simplement de poser tes fesses sur une bûche de bois et t’allonges ta jambe douloureuse devant toi. Merde, t’aurais vraiment pas dû enlever ce plâtre. Ton père et Enzo arrivent finalement et restent debout, mais ce n’est pas ça qui te fais froncer les sourcils. C’est la façon dont Nazzar s’y prend pour faire connaissance avec ton second. « Pourquoi tu veux savoir ça ? » Tu vois Enzo te regarder l’air interrogateur. Tu hausses les épaules en guise de réponse, ne sachant pas où ton père voulait en venir.

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Vincenzo s'apprêtait à lui raconter ce qu'il s'était passé lorsque Nazzar fit son apparition. Tant pis, il l'apprendrait plus tard mais vu l'état de Vince, la situation était grave. Il l'entendit s'excuser devant Nazzar, c'était bien la première fois qu'il l'entendit prononcer ces mots, Enzo ne put s'empêcher de hausser légèrement les sourcils, surpris par la réaction de Vince.

Ils étaient maintenant tous les trois assis autour du feu. Personne ne parlait beaucoup, Vince et Enzo étant bien trop perdus dans leurs pensées. Enzo tenait la bouteille que Nazzar lui avait donné et buvait de grosses gorgées à même la bouteille. Il avait l'impression que c'était la seule solution pour faire taire toutes les voix qui agitaient son esprit. Il fut ramené à la réalité par Nazzar qui lui demandait qui était sa mère. Il n'avait pas répondu, perturbé par cette question inattendue. Il ne comprenait pas où il voulait en venir et ne voyait pas comment il pouvait la connaître... Ses parents connaissaient Massimo mais pas Nazzar. Il se tourna vers Vince après avoir posé sa question, peut-être que lui en savait plus? Visiblement pas puisqu'il haussa les épaules et questionna également Nazzar. Enzo posa alors de nouveau son regard sur le père de Vince. Il ne répondit pas tout de suite, passant entre les deux hommes, s'occupant de son cheval. Enzo ne lui prêtait pas attention, il continuait de boire en pensant à toutes les conneries qu'il avait enchaînées ces temps-ci. Mais qu'est-ce-qu'il lui arrivait bordel? Il baissa la tête un instant.

Nazzar commença à énumérer des faits sur sa mère. Citant son nom, prénom et même son petit surnom. Enzo releva la tête. Son se noircit, ses mâchoires se serrèrent. Il n'aimait pas ce qu'il entendait. Il fixa Nazzar mais ne lui répondit pas. Apparemment, il savait très bien de quoi il parlait alors il n'avait qu'à lui dire tout de suite ce qu'il voulait lui dire. Celui-ci s'occupa brièvement de Vince puis retourna vers lui, estimant son âge. Enzo ne voyait toujours pas en quoi consistait ce petit numéro mais il commençait à bouillonner. Il sentit que sa réaction était surveillée alors il ne changea toujours pas d'expression, gardant son apparence froide et distante, toujours muré dans le silence. Il n'avait pas envie de lui répondre, il ne voyait pas l'intérêt. Il était pas venu pour se faire interroger. Nazzar comprit qu'il n'obtiendrait pas un moment de lui. Il pouvait être têtu comme une mule et il lui montrait. Alors il continua son monologue et cette fois-ci, Enzo ne put rester impassible. Un de Luca de plus? De qui parlait-il? Enzo fronça aussitôt les sourcils montrant son incompréhension. Il se tourna de nouveau vers Vince pour voir sa réaction. Etait-il lui aussi complètement perdu? Nazzar, calme jusque là, sembla nerveux, se frottant la main sur le visage. Enzo commença à réellement s'inquiéter. Et il eut de quoi face à la bombe que venait de lui lancer Nazzar.

Une bombe qui lui explosait en pleine face. C'était exactement ce qu'il ressentait. Mais surtout il ne pouvait pas y croire. Il répliqua aussitôt cette fois-ci. C'est quoi ces conneries encore?! Son air froid disparut en un rien de temps. Il regardait Nazzar droit dans les yeux, il ne se tourna même pas vers Vince cette fois-ci. Son ton avait légèrement augmenté mais il se contenait. Il pensait vraiment à une sale blague. Ok, il connaissait sa mère et son âge. Mais de là à dire qu'il était son père. Quel était ce jeu stupide? Il détourna rapidement le regard pour observer le cheval qui venait de se placer derrière eux. C'est ton grand délire d'annoncer des nouvelles de merde de ce genre à tous les gens qui viennent chez toi? Il le tutoyait, il ne l'aurait certainement pas fait en temps normal mais là, il n'en avait rien à faire des formes de politesse. Qui était ce mec? Il annonçait à Vince qu'il était son père, à Billy qu'il avait été victime de violence et maintenant à Enzo qu'il était son père? Tu les choisis comment tes nouvelles? T'as un petit carnet et une petite loterie? Le prochain qui vient tu lui dis quoi? Que t'es le roi d'Italie? Enzo tenait l'alcool mais le whisky commençait à lui délier la langue. ll était épuisé, tourmenté et l'alcool l'atteignit un peu plus vite même s'il était encore conscient de ses paroles et de ses actes. Cette nouvelle était la goutte d'eau qui allait faire déborder le vase. Son ton commençait à gagner en colère. Il n'était pas agressif mais on sentait que la colère commençait à l'envahir. Il secoua la tête de gauche à droite et leva les yeux au ciel. Il ne croyait pas un mot que Nazzar venait de prononcer. Il posa enfin son regard sur Vince pour voir sa réaction.

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On t’envoie à l’écart et ce n’est pas plus mal. Seul au coin du feu, tu ne te demandes même pas pourquoi Nazzar a pris Enzo à part. Ton esprit est trop tourmenté par la culpabilité pour ça. En fait, tu regrettes d’être venu ici. Qu’est-ce que t’avais à y faire ?! Absolument rien. Ton père avait fait une croix sur les affaires de famille depuis bien longtemps, alors il ne voudrait sans doute pas t’écouter parler de tes erreurs. Il n’en avait rien à faire de tout ça et toi comme un con t’étais venu chercher des conseils, du réconfort. Tu n’aurais rien de tout ça, parce que tu ne le méritais pas !

Au moment où tu te redressais pour partir comme un voleur, ton bras droit et ton père firent leur apparition autour du feu. Merde, trop tard. Tu restes donc à ta place alors que Nazzar vient placer une bûche sous ton pied. « Ouais c’était trop encombrant » Tu hausses les épaules, tout de même soulagé de pouvoir enfin reposer ta jambe. Peut-être que tu aurais dû garder ton plâtre au lieu de l’enlever et forcer, mais c’est bien connu, tu n’en faisais qu’à ta tête. Ton père pose une bouteille de whisky que tu prends pour en boire une gorgée, les laissant discuter entre eux. Tu ne sais pas pourquoi Nazzar voulait absolument savoir tout sur la mère d’Enzo et visiblement, lui non-plus. Tu bois une nouvelle gorgée sans rien dire avant de tout recracher sous l’annonce de ton père et là, tu ne peux t’empêcher de rire tellement tu ne t’attendais pas à une telle annonce. « Merde ! C’est une blague ? » En fait tu riais nerveusement. Il y a peu, t’apprenais que ton père n’était pas ton vrai père et que ton géniteur n’était autre que Nazzar. Maintenant t’apprenais qu’il avait un autre fils et que c’était celui-qui traînais dans tes pattes depuis plusieurs années déjà. Tu ris d’autant plus à la remarque d’Enzo sur le roi d’Italie. Il n’avait pas tort d’un côté. Nazzar avait le chic pour annoncer les nouvelles. « Bienvenue dans la famille p’tit ! » Tu lui fais un sourire en coin mesquin sachant très bien ce qui était en train de se passer dans sa tête en ce moment. Tu avais vécu exactement la même chose il y a peu. Maintenant ? t’avais accepté et tu préférais rire de la situation que te prendre la tête. Tu avais déjà bien assez sur le cœur.

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Déjà bien remonté par tout ce qu'il lui arrivait, l'annonce de Nazzar fit monter la pression pour Enzo, le whisky n'aidant pas vraiment à le détendre à cet instant. Il commença à s'énerver et les réactions de Nazzar et Vincenzo n'arrangeaient pas la situation. Vincenzo riait aux éclats, apparemment très amusé par la situation. Son message de bienvenue, il ne l'appréciait pas du tout. Il préféra ignorer les remarques de Nazzar pour se tourner vers Vince. Ah ça te fait rire?! Son ton était devenu agressif. Il était prêt à lui mettre une raclée s'il n'arrêtait pas. Il se leva et se dirigea vers lui, le doigt pointé vers lui. Ferme la et arrête ça, sinon je t'efface ton petit sourire de ta sale gueule! Il ne savait plus vraiment à qui il en voulait, après tout Vince n'y était pour rien dans cette histoire mais il était la cible facile. Son air narquois l'insupportait. De plus, s'il y avait bien une personne qui pouvait comprendre ce qu'il lui arrivait, c'était bien lui. Mais évidemment, on parlait de Vince. Il ne risquait pas de se montrer compatissant, il préférait tourner tout à la dérision comme toujours. Autant il pouvait être aussi amusé que lui par ses remarques, autant depuis quelques temps, cela ne le faisait plus beaucoup rire.

Il avala plusieurs grosses gorgées de whisky et se tourna enfin vers Nazzar. Ah ouais, c'est sûr que t'as l'air super drôle comme mec toi aussi! Il lui adressa le même regard noir et le même ton qu'à Vince. Il marmonna. Bande de bouffons.Il attrapa une bûche qu'il balança dans le feu. Il hésitait à partir, il n'avait pas envie de rester en leur compagnie mais ne savait pas vraiment où aller non plus. Il était venu pour savoir ce qu'il était arrivé à Vincenzo et Nazzar le questionna justement à ce sujet. Il se décida donc de rester pour entendre la suite. Il fit cependant mine de rien, ne les regardant pas, préférant fixer le feu en buvant. 

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