[i]Je suis né le 12 janvier 1997, mon père est Jorge Moretti, un Italien qui vit en Amérique depuis qu’il est jeune. Il a rencontré ma mère quand il était à l’université. Ils se sont mariés assez vite, ils avaient tout juste dix-huit ans et je suis arrivé après. C’est du moins ce qu’ils m’ont toujours dit. Ils n’ont jamais beaucoup parlé de ma naissance et le sujet était toujours détourné. Ils m’ont toujours parlé de la famille en Italie et j’allais passer mes vacances là-bas, si bien que je parle autant Anglais que Anglais/Américain. J’adorais passer les fêtes de famille là-bas, les vacances et tout le temps que je pouvais y aller. Je m’y suis toujours senti chez moi.

J’ai passé la plupart de ma vie entre New-York et L’Italie, j’allais à l’école à New-York dans une grande école, je n’aimais pas tellement les gens là-bas. Je me suis toujours senti exclu, mais j’ai malgré tout su me faire une place et m’imposer, même si je me suis souvent pris des retenues, je me bagarrais beaucoup parce que je trouvais certaines choses injustes et que je ne me suis jamais laissé faire.

Je savais que mon père trainait dans des histoires pas nettes, j’entendais des échos, comme quoi il était dealer, d’autres qui disaient qu’il blanchissait de l’argent. C’étaient surtout des parents de mes camarades d’école que j’entendais ça et je ne comprenais pas vraiment quand j’étais gosse, puis j’ai compris un peu plus tard. Ma mère elle ne disait rien, mais elle avait toujours peur qu’il m’arrive quelque chose c’était même fatiguant, elle était mère poule. Je les entendais parfois souvent se disputer. Je fermais les yeux sur leur dispute ça les regardaient, mais je me suis souvent demandé pourquoi ils se criaient dessus aussi souvent.
Quand j’ai eu quinze ans, mon père m’a présenté à ses « amis », j’ai compris que ce qu’on disait sur lui était vrai et que quelque part il m’initiait. Il me permettait d’entrer dans leur « bande ». J’avais déjà vu des films sur la mafia et je me disais que ça n’était que dans les films, mais j’ai bien vu que non. J’ai compris que la réalité était pire, parce que les gens ne pouvaient pas revivre une fois qu’ils étaient morts.

J’ai travaillé pour mon père, au début je passais de la drogue et je l’ai fait un moment. Je n’aimais pas tellement faire ça, j’avais la trouille, mais j’ai toujours eu du caractère et je m’en suis toujours sorti. Jusqu’au jour ou ça a mal tourné. Mon père avait organisé un nouveau plan pour faire passer de la drogue, un gros paquet et je n’étais pas partant pour le faire. J’avais tout juste dix-huit neuf ans. Je voulais aller à l’université, je voulais faire autre chose et on s’était déjà disputé à ce sujet -là, lui voulait toujours plus de fric alors qu’on en avait déjà assez, mais ce n’était jamais assez pour lui.

Je suis arrivé un peu tard, mais je savais tout de son plan. J’avais fouiné pour savoir ce qu’il prévoyait, mais je sentais que ça puait. Je sentais que tout n’était pas net, que les types qu’il avait pris pour me remplacer ne jouerait pas franc jeu, qu’il flipperait s’il se faisait prendre et c’et ce qu’il s’est passé. Il se sont fait prendre et ces idiots ont vendus mon père. Ils avaient enfin quelqu’un pour leur donner dire que mon père était un truand mais j’étais là et j’ai démenti tout ce qu’ils ont dit. Jusqu’à dire que c’était moi le responsable. Que j’avais tout organisé, que mon père ne savait rien, qu’il n’avait jamais été au courant de mes activités. Il a été surpris lui-même et je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. Je ne voulais pas qu’il aille en prison. Il m’a pris dans ses bras avant qu’on ne m’arrête et je l’ai entendu me remercie tout bas, avant qu’il ne dise qu’il me sortirait de là.

Ils ne nous ont pas prit avec beaucoup de drogue et n’avaient pas de preuve qu’on a vraiment fait du trafic alors j’ai écopé d’une peine de 5 ans. Une peine qui m’a été raccourcie pour bonne conduite et parce que mon père a pu payer la caution demandée. J’ai eu des travaux d’intérêt généraux. Je devais creuser des trous dans les cimetières pour accueillir les cercueils. C’est comme ça que je suis devenu fossoyeur.