La soirée avait été sacrément mouvementée. Depuis que Ruby t'avais contacté, tu t'étais braqué comme tu le faisais depuis la fin du bal. En fait, tu ne savais pas trop pourquoi, mais depuis que t'étais tombé sur le message de Theart, tu t'étais renfermé. C'était comme un signe, une manière de te dire que ça ne marcherait définitivement pas entre Ruby et toi, qu'elle préférait ce "Vince" à toi. Vince t'avais contacté pour te faire part de sa plaisanterie sur leur potentielle relation, une blague qui n'avait rien eu de drôle parce qu'au fond, t'étais un peu naïf et que le fait que Ruby t'ais déjà quitté pour Steven te rendais encore plus méfiant. Et il fallait se le dire, avoir appris que Ruby avait couché avec ce type te rendait quand même un peu jaloux. Tu ne pouvais pas lui jeter la pierre pourtant, t'avais eu des relations toi aussi autre que Ruby, sauf que tu n'appelais plus tes anciennes conquêtes par des surnoms mignons, tu ne te faisais pas offrir de cadeau non plus, et y'avait personne pour veiller sur ta protection. Normal que tu te faisais des films après tout ça!

Barby t'avais un peu rassuré néanmoins, et il fallait se le dire, Vince aussi. Ca te tuais de l'admettre, mais il t'avais encouragé à la revoir, pour discuter. Sauf que, arrivé devant chez elle, tu constatas qu'elle n'était pas là. Peut être au casino à travailler? Tu hésitas à rester mais finalement, tu décidas de ne pas bouger. Tu passas la soirée assis devant chez elle, à fumer de temps en temps des joints que tu avais préparé pour t'aider à te détendre. Par chance, il ne faisait pas froid, il faisait même plutôt bon et t'étais bien parti pour l'attendre toute la nuit.
Tu saluas d'un signe de la main les gens qui passaient par là. Tu savais que Ruby ne vivait pas dans le meilleur endroit de la ville qui pouvait être, aussi, t'étais sur tes gardes. Tu n'avais que ton téléphone de précieux sur toi, t'avais rien apporté d'autre. Tu risquas de fermer les yeux vers quatre heure du matin, allongé devant le pas de sa porte, à regarder les étoiles dans le ciel. Tu dormis un moment, mais tu dormis mal. Plusieurs fois, t'ouvris les yeux, interpellé à l'idée que Ruby pouvait être rentrée, mais non, toujours pas de signe de vie de sa part. Arriva alors le matin. L'aube pointait le bout de son nez et tu te réveillas péniblement. Combien de temps allais tu attendre encore?
Tu ne savais pas encore l'heure qu'il était et t'étais toujours allongé, mais t'entendis des pas venir vers toi. Qui ça pouvait être? Aucune idée. Ça t'intéressait pas, sauf si c'était Ruby. Avait-elle travaillé toute la nuit? T'étais trop dans les vapes pour trouver des réponses à ces questions.

Tu n'étais plus rien. Tu ne te ressemblais plus. Tu n'étais même pas l'égale de ton ombre. Tu étais tombé bien bas en un claquement de doigt. Tu aurais peut-être du réfléchir avant d'agir, mais ta tête n'avait plus le contrôle. Ton coeur dirigeait tout. Ton coeur avait pris le contrôle et il était brisé. Tu n'avais pas le droit de lui en vouloir et tu ne lui en voulais pas. Il n'y avait que toi de fautive dans cette histoire. Tout était de ta faute encore.

Plus tôt, dans la soirée, ou plutôt la veille en fait, tu avais enfin osé le contacter. Tu n'avais plus eu de nouvelle de sa part depuis des jours et tu étais inquiète. Les mots ont été plus dures que tu l'aurais espéré. Tu avais déposé ton portable et tu t'étais mises à pleurer. Tu avais même arraché la robe que tu avais sur le dos. Tu l'avais laissé au sol de ta chambre et agrippant les premiers morceaux qui te sont venu sous la main. Totalement déparaillé et une veste qui ne te faisait plus, beaucoup trop grande. Tu ne sortais jamais sans être arrangée, mais là, tu ne te supportais plus. T'as enfilé tes baskets, t'as laissé ton portable sur ton lit. Tu t'étais rendu au salon et tu avais soulevé une late du plancher pour récupéré une liasse de billet. Balançant ta capuche sur ta tête, tu es sortie sans te retourner, sans même prendre ta voiture. Tu as marché sans te retourner tu as rejoind ce parc déchu au bout du quartier. On t'y accueille comme des vautours au dessus de leure proie. Il faut l'avouer, il ne t'avait pas vu depuis que tu avais retrouvé Ash. Ils n'allaient sûrement pas te lâcher de la nuit, Ô ça non.

Tu as du passé, quoi... cinq-cent billets dans leur merde. Tu t'étais limité, tu savais ce que ton corps pouvait supporter avant l'overdose. Tu t'es affalée dans un coin, tu as fermé les yeux. Il faisait déjà jour et tu n'avais toujours pas dormi. Vu tout ce que tu lui avais balancé, tu t'étais mise à trembler comme une feuille, tu n'arrivais même pas à fermer ta veste tellement tu tremblais. Ton maquillage avait coulé et tu l'avais étendu avec tes manches trop emples. Le retour vers ton appartement fu pénible, trop long, toi pauvre junkie, pauvre pétasse qui ne fait que merder. Cette idée te vient soudainement en tête. Récuprer de l'argent et dépasser les limites. Cette idée stupide allait te mener vers un point de retour, mais pourtant, elle était ancré dans ta tête et ne semblait pas vouloir dégager. Tu ressentais le manque et tu voulais en prendre beaucoup plus pensant stupidement que ça t'aider, sans songer que ça pourrait te tuer.

Tu trainais les pieds au sol, tes semelles étaient sûrement déjà toutes usée après avoir passé la nuit dehors à te défoncer. Tu tournais le coin de ton immeuble quand une odeur distincte te vient au nez. Tu lèves les yeux et ton pied se heurte à l'autre et tu finis tête première au sol. Tu gardes le nez contre contre le sol en fermant les yeux. Tu prends une grande respiration avant de te redresser. Ça y est, ton jean était bousillé lui aussi, tu avais les genoux écorchés et ton jean troué l'était encore plus en calculant cette nouvelle teinte de rouge. Tu enfouis tes mains dans tes manches, croises les bras contre ta poitrine, espérant arriver à cacher tes tremblements. - En fait, tu les emplifis sans t'en rendre compte. - Tu le regardes, là... Allongé dans l'escalier de ton immeuble. Ta voix est rouillée, brisé, distante et surtout honteuse. « Ash..? » Cette lumière, cette idée, elle a éclaté en mille morceau dès que ton regard embrumé de larmes c'est posé sur lui.

Tu te réveillais péniblement et ta tête te faisait mal. C'était la première fois de ta vie que tu dormais à la belle étoile, à même le sol, ou plutôt, dans des escaliers. T'avais très mal dormi et ton corps te faisait mal de partout. T'avais des courbatures au niveau de tes hanches, mais aussi à ton dos. Tu faisais peine à voir. Heureusement, t'avais pu patienter à l'intérieur, ce qui t'avais épargné la température. Tu avais à moitié dormi, guettant l'arrivée de Ruby et lorsque tu te réveillais, tu t'assurais qu'elle n'était pas encore rentrée. Ça t'aurais embêté de la louper, même si à son retour, elle n'aurait pas pu te louper. En tout cas, tu n'avais pas rêvé. Si c'était le cas, tu ne te souvenais pas de ce que ça pouvait bien être. T'avais pas arrêté de penser à Ruby, et tu stressais à l'idée de ne pas la voir. Tu te demandais quand est ce qu'elle reviendrait, et c'était à peine si t'osais lui envoyer un message.

Pourtant ce fut bien elle qui apparut dans ton champs de vision lorsque t'entendis des pas s'approcher. Elle avait une mine épouvantable elle aussi, bien pire que toi. Toi, t'avais du mal à rester éveillé, c'était à peine si tu la voyais. Mais tu l'aurais reconnu entre toute. Elle te fixa un long moment et t'en fis de même. Vous vous dévisagiez lentement, en te demandant où elle avait pu passer sa nuit. Elle finit par prononcer ton prénom et tu te levas complètement, les yeux rivés dans les siens.

"Ruby?"

Tu t'approchas timidement d'elle en la détaillant du regard. Elle était vraiment mal en point.

"Qu'est ce qui t'es arrivé?" demandas-tu finalement.
Tu ne savais pas quelle serait sa réaction, à vrai dire, t'étais pas en état de réfléchir. Les choses te venaient naturellement, et tu avais posé ta question, réellement intrigué par son sort. Vous aviez eu une dispute le soir d'avant, t'avais pas été très tendre, mais en même temps, toute cette histoire t'avais rendu nerveux.

Décidément, tu étais faite pour ne pas vivre heureuse. Tu l'as été un temps, c'est vrai, mais, hé! T'as trouvé le moyen de tout bousiller. Ton père est mort, t'as un mec qui se prend pour ton frère. Du moins, c'est qu'il dit. On t'aurait menti toute ta vie ? Puis enfin... Enfin! Tu retrouves ce certain bonheur... Ash. T'as l'impression de reprendre le dessus sur ta vie. T'as l'impression que tu pourrais tout surpasser, tu n'as pas pensé à la cocaine, ou encore l'héroïne, ou même toutes les autres merdes depuis qu'il était revenu dans ta vie. Tu reprennais du poil de la bête. Tu arrivais à sourire sans avoir cette impression que ça sonnait faux. T'arrivais à aller bosser sans avoir peur qu'on s'en prendrait encore à toi. Tout reprennait un cours normal.

Pourtant, tout a basculé... Tout a changé au jour du bal. Fait chier.Tu avais tout perdu en un claquement de doigts, quelques mots. C'était silence radio depuis et tu craignais le pire. Tu craignais de l'avoir perdu pour de bon cette fois. Tu replongeais aussi rapidement que tu avais repris le dessus. Le même point de pivot. Ash Chandler. Ton coeur se serre, simplement en pensant à lui et chaque fois que cette pensée revenait, tu t'ennivrais d'une nouvelle dose. Pourtant, ton argent s'est trop vite écoulé à ton goût. Tu aurais continué et c'était ton plan. Ton coeur ne supportait pas le poids de son absence. Tu y arrivais normalement, mais l'idée de ne plus le voir, faisait pencher la balance du mauvais côté.

Tu rentrais chez toi, dans la descente. Tout ce flo d'émotions remontait et te frappait de plein fouet à coup de batte de base-ball. Tu avais envie de hurler, de pleurer, de mourir, de te mettre en boule et de ne plus bouger, de courir jusqu'à ce que tes jambes t'abandonne. Tu avais tellement d'envie que tu ne savais plus comment tout contrôler, ni même quoi faire. La seule solution qui te venait en tête, c'était de consommer à nouveau, repasser chez toi, prendre de l'argent et retourner là-bas.

Une fois chez toi, tout éclate en morceau, t'es même tombé au sol en le voyant. On t'avait franchement coupé l'herbe sous le pied. Ton coeur se serre, t'as su dire son nom, mais c'est tout. Tu as rapidement baissé les yeux quand il prend conscience de ton état. Tu l'évites sans répondre pour te rendre à ton appartement. Tu sors les clefs de ta poche et tu tentes de la mettre dans la serrure. Merde! Tu trembles tellement que tu n'y arrives pas. « Merde! » Tu fouilles à nouveau tes poches et le miracle s'offre à tes doigts. Un sachet qui était resté collé. Tu le sors de ta poche, il en reste encore un peu. Tu oublis soudainement sa présence. Tu vides le contenu sur ta main et d'un coup, tu respires cette fine poudre blanche. Tu fermes un instant les yeux avant de reprendre l'attaque contre ta serrure. Tu remportes la bagarre et entre en laissant la porte ouverte. Tu te laisses tomber près de la latte de plancher et la soulève pour prendre une nouvelle liasse de billets.

T'avais eu si peur qu'on te prenne pour un con que tu ne savais plus trop quoi croire au final. T'avais envie de faire confiance en ta copine, parce qu'elle représentait énormément pour toi, et que tu étais tellement attaché à elle que tout ce qui se passait te semblait incroyable. Pourtant, il y avait tellement de chose qui allait contre votre relation, contre votre histoire, qu'au final, tu te posais des questions. Puis, dans la soirée, tu en étais venu à te demander si au final, tout ceci avait une réelle importance. Tu te sentais un peu idiot, même si t'étais toujours pas convaincu. T'avais eu le coeur brisé une fois par sa faute, et ça semblait vouloir se reproduire. Pourtant, elle t'avais juré que tout ceci était du passé.
Et si ça ne l'était pas?
Rah. Tu chassais ces mauvaises pensées de ta tête. Ca t'empêchais plus de vivre qu'autre chose. T'avais pas le droit de douter de Ruby comme tu le faisais. Tu lui donnais sa chance après tout, en lui assurant une seconde nouvelle relation, après l'avoir sauvée des griffes de son ex. Et puis, le très cher "Vincenzo" t'avais rassuré aussi. C'était lui d'ailleurs qui t'avais poussé à aller chez elle pour t'excuser. Même si tu ne le faisais pas vraiment pour lui mais parce que tu l'avais toi même décidé.

Alors oui, t'avais passé la nuit ici, dans l'immeuble, à attendre son retour. Ca a été ta plus mauvaise nuit, tu aurais pu avoir des problèmes, tu aurais pu mal tourner, aller à l'hôpital ou quelque chose dans ce goût là mais heureusement, il ne t'était rien arrivé. C'était un peu dans les vappes que l'arrivée de Ruby t'avais tiré de ton sommeil. Au départ, tu avais vu seulement sa silhouette se dessiner dans ton champs de vision, jusqu'à ce que tu réalises que c'était bien elle. Tu t'étais alors soudainement levé et tu l'avais appelé. Mais elle t'avait ignoré. Elle était partie au pas de sa porte pour l'ouvrir, avec une difficulté déconcertante tandis que tu la rappelais.
"Hé Ruby, je suis là" te défendis-tu. T'avais pas passé la nuit devant chez elle pour te faire ignorer de la sorte. Mais le pire a été lorsqu'elle sortit un sachet de poudre blanche et qu'elle le sniffa. Aussitôt, ton sang fit un tour dans ton corps et ton cerveau s'alarma. Tu devinas alors quelle genre de nuit elle avait passé et ça ne te plaisait pas du tout.
Elle finit par rentrer à l'intérieur de son appartement et tu la suivis. Elle s'était laissé tombé au sol pour extraire une liasses de billet à l'intérieur du plancher et tu vins derrière elle. Tu l'obligeas à se lever en la tournant vers toi.
"Mais bordel, qu'est ce qui te prend? Pourquoi tu fais ça?" demandas-tu un peu en panique, choqué par ce que tu venais de voir. Au final, tu ne voulais que son bien. Et visiblement, elle n'était pas bien du tout.

Tu l'avais évité. Tu étais passé devant lui sans lui jeter un regard. Tu as la honte au ventre, tu te sens mal, trop mal pour l'affronter ce matin. Hors de question de croiser son regard. Tu avais tailler ton chemin en titubant jusqu'à ta porte. Avec difficulté, tu es entrée et tu t'es jetté sur ton plancher. C'est fou comment cet envie de consommer te fait oublier tout le reste. Tu veux simplement ne plus ressentir ce mal-être qui t'envahit depuis cette discussion avec Ash. Putain, tu regrettes tout. Le plus regret qui en surprendrait plus d'un, c'est le fait que Ash t'es sauvé de ton ex. Tu ne méritais pas ta vie, c'est ce que tu avais compris.

Tu l'avais entendu t'appeler, mais tu l'avais tout simplement ignoré, encore. Tu avais même laissé la porte de ton appartement miteux ouverte par l'empressement. Tu es là au sol à arracher ton plancher sans te soucier qu'il te voit, ou encore d'abimer le dit plancher. Tes ongles grattent les bois t'en brisant un ou deux au passage. Tes mains tremblent et tu sembles loin d'avoir le contrôle.

Tu sens des mains se poser sur toi. « Non! Lâches-moi! » Tu t'agites, mais tu es tellement faible, décrépie que c'est assez facile pour te remettre sur tes jambes. L'argent te tombe des mains et la liasse se défait et s'étale au sol. « Non! » Tu t'agites dans tous les sens et tu te retrouves face à lui, forcée. Tu frappes faiblement contre son torse cherchant à te déprendre, mais tu perds tout tonus et tu te mets hurler. Ces cris se transforment rapidement en larmes et tu te retrouves le visage écrasé contre lui, les jambes devenues molasses.

Au départ, tu ne remarquas pas l'attitude ni l'état de Ruby. T'étais pas très bien réveillé, t'avais mal dormi et surtout, t'avais évité le pire. Ce n'était pas un très bon quartier dans le coin, tu le savais, et il aurait pu t'arriver des choses. Mais t'avais voulu l'attendre coûte que coûte, et t'étais plutôt heureux de la retrouver. Néanmoins, Ruby donna des signes d'hostilités, et tu pouvais le comprendre. T'avais agis comme un parfait idiot et c'était à toi de te rattraper désormais. Tu l'avais laissé entrer dans son appartement en la suivant puisqu'elle n'avait pas refermé la porte et tu t'étais aperçu de ce qu'elle était en train de faire. Aussitôt, tes sens furent mis en alerte et tu te précipitas sur elle pour l'arrêter. Tu ne savais pas qu'elle se droguait jusqu'à présent et l'idée de la nuit qu'elle avait pu avoir te noua le ventre. Tu savais qu'elle avait fait des conneries. Tu t'en doutais du moins. Le contraire te surprendrait.

Aussitôt que tu la prit dans tes bras, elle se débattit en t'ordonnant de la lâcher mais tu ne l'écoutas pas. Tu attendis qu'elle se calme et ce n'était pas très compliqué vu qu'elle semblait être à bout de force. Avait elle seulement dormi? Tu pensais que non.
Tu posas alors tes mains sur ses deux joues et tu l'obligeas à te regarder droit dans les yeux. Elle avait une mine épouvantable et tu culpabilisais. Enfin, étais tu la seule raison qui l'avait poussé à faire cela?

"Ruby..."

Tu ne savais pas par où commencer, quoi lui dire. Les mots se bousculaient dans ta tête mais tu parvins tout de même à prononcer cette phrase :

"Je suis désolé."

C'était peu de le dire. Au moins, c'était une bonne chose de faite même si ça n'allait pas remplacer ce qui avait été fait. Tu t'en voulais tellement de pas l'avoir crue, d'avoir été naïf et d'avoir laissé les choses faire. Si t'avais été moins con, rien de tout cela ne se serait produit. Et enfin, lorsqu'elle se mit à pleurer, tu la serras dans tes bras avec l'envie de la rejoindre. Mais tu parvins à être assez fort pour ne pas lâcher à ton tour.

"Je suis tellement désolé, j'ai été un parfait idiot." ajoutas-tu par la suite.

Tu n'es pas toi. Pour la première fois depuis que tu l'avais retrouvé, tu n'étais pas toi. Tu étais prête à le détacher de toi. Tu voulais le repousser, quitte à le faire sortir de ta vie à nouveau. Tu peinais à respirer. Tu ne te sentais pas bien, tu aurais pu tout détruire dans cet appartement... Tu voulais qu'on te laisse tranquille. Tu as du mal à croire que c'est Ash à tes côtés, que Ash te prends dans ses bras. Tu ne veux pas qu'il te touche, tu te sens sale, tu as l'impression de l'avoir trahi une fois de plus. Ton corps s'affaibli et tu finis plaquée contre lui et sa chaleur t'envahi. Tes épaules retombent, ton corps se ramoli encore un peu plus. Les larmes te brûlent les joues et tes sanglots tirent l'énergie qu'il te reste. Tu t'abandonnes contre lui, tes mains plaquées mollement contre son torse.

Ton nom se fraille un chemin jusqu'à ton oreille et tu fermes les yeux, serrant les paupières. Tu as honte de toi, honte de lui montrer cette partie de toi que tu lui cachais depuis longtemps. Lorsque tu l'avais rencontré, tout le temps que tu étais avec lui, tu n'as jamais touché à la drogue. Ce qu'il t'avait dit, cette impression de l'avoir trahi avait fait éclaté l'incompétente en toi. Tes doigts se referment dans un craquement sourd, c'est douloureux, ton corps en entier devient douloureux. Le manque te fait trembler, tu ne contrôles rien. Ses excuses... Il s'excuse, mais pourquoi ? C'est de ta faute, tu es la fautive dans toute cette histoire. Il n'a pas à s'excuser, toi tu le dois... Ta voix est faible, impossible de dire quelque chose qui a du sens, pourtant, tu essaies. Un main cherche à remonter jusqu'à sa joue, mais elle s'arrête à la moitié du chemain, seulement ton majeur frôle sa mâchoire. Ton nez s'enfonce contre son torse.